mercredi 26 octobre 2005

deux préambules

1/ On ne peut pas dire "je suis quelqu’un de bien" puisque ce serait s’affirmer contre le mal, ni "je suis quelqu’un de mal" puisque ce serait s’affirmer contre le bien. Si on affirme une valeur, on donne à la valeur opposée une valeur finalement supérieure à celle qu’on affirme. Par exemple, la vraie valeur de Sade, c’est le bien. Il n’existe que par l’opposition au bien, le bien est la condition sine qua non de son existence. De même, celui qui a besoin de chasser les démons se définit par rapport au mal et reconnaît implicitement que le mal lui est supérieur."
(une copine qui réfléchit beaucoup)

2/ Lorsqu’on veut renoncer à quelque chose, on lui reste attaché pour toujours. Tant que nous luttons contre une chose, nous lui donnons plein pouvoir sur nous-mêmes, autant de pouvoir que celui qu’on utilise pour lutter contre elle. Le seul moyen de s’en défaire n’est pas d’y renoncer mais de voir clairement cette chose. Si vous arrivez à connaitr sa valeur réelle, elle se détachera tout simplement d’elle-même. Mais si vous ne comprenez pas cela, si vous restez hypnotisé par cette chose au point de croire qu’il n’y a pas de bonheur sans elle, vous resterez son prisonnier (…) Ce que je veux dire c’est que vous devez "accueillir" vos démons car lorsque vous luttez contre eux vous leur donnez plein pouvoir sur vous-même. Si vous comprenez, autrement dit si vous vous réveillez, vous perdrez tout simplement le désir de ces choses"…
(Anthony de Mello, mort d’autre chose)

un début : nouveau blog sur la dépendance sexuelle

Je vais essayer de pas trop me prendre la quiche ni perdre de temps sur ce nouveau blog qui autorise enfin les commentaires pour complaire à Flo, de façon à pouvoir créer des liens entre nous. Car l’homme vit de liens avec ses semblables; on a dit des liens, pas des câbles !
Coucou ! vous me reconnaissez ? hé oui, je suis un "ancien" du forum d’Orroz, consacré à la dépendance au sexe virtuel.
Celui qui est/va être/fut "gelé", selon le moment où vous découvrirez ce lien. J’avais un blog, qui me satisfaisait très bien, et qui répondait à mes "petits" besoins : prendre des repères au jour le jour sur mon addiction cyber-sexuelle. Et puis un jour il a fallu pousser les meubles : Orroz a plié les gaules, trop crevant d’entretenir le mur des lamentations/de la honte/de l’espoir et de la renaissance.
Alors nous, ses enfants perdus, on a essayé de faire ce qu’on pouvait pour accueillir les nouveaux arrivants, dépités de trouver la porte close au début de leur aventure qui n’est que la continuation de la notre. Ce n’est pas une course de vitesse ! Au contraire, l’endurance et la patience sont des facteurs-clés dans le rétablissement.
D’abord il faut que j’vous dise que j’ai perdu la liberté de surfer sur les sites de cul.
Ca c’est clair.
Me voilà sympathisant non pratiquant - pornographe abstinent, quoi ! putain je cherche une dénomination plus reluisante - bien que loin de moi l’idée de me faire reluire, Dieu me tripote ! et n’en trouve point pour l’instant…
C’est pas censé me rendre triste, mais ça ne fait que 5 semaines et demie que je m’y tiens, et mon équilibre est branlant :
"ça peut pas me tuer d’arrêter le porno, alors que si je continue, rien n’est moins sûr."
Bon. Il y a sans doute des gens à qui les "sites de charme" permettent de passer un bon moment
entre deux activités de leur journée bien remplie. Ca les détend de se rincer l’oeil, et puis ils passent à autre chose. Il y aurait beaucoup à dire sur cet usage kleenex de la foire au corps, mais ce n’est pas mon propos : manifestement, je ne suis pas de ceux-là.
Le drame du tox de cul, c’est qu’il prend l’image pour la chose…Par contre, j’ai gagné la liberté de ne pas perdre mes journées à fantasmer sur des corps virtuels, à pleurer de ne pouvoir les atteindre, de ne pas subir ma colère et mon apitoiement subséquents à cette activité peu féconde, de ne pas avoir envie de mourir pour en finir et échapper à la souffrance et à la honte, de pouvoir me regarder dans la glace sans vomir ou faire la gueule, de modifier mes comportements un jour à la fois….
Lorsque quelqu’un cède à une tentation c’est toujours le même mécanisme quel qu’il soit : la jouissance immédiate qui en est retirée est supérieur à tous les autres impératifs. C’est mécanique. Si les autres impératifs deviennent supérieurs, alors la complaisance cesse.
La question utile à me poser chaque jour, c’est donc “suis-je honnête dans ma démarche ?”
Quand je fais le constat que mon intellect m’arnaque, c’est pas en me foutant une baffe d’un bras vengeur que je vais y changer quelque chose.
Publié dans porno macht frei |