samedi 13 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (10)

Résumé des chapitres précédents : 
Nous voici déjà parvenus au bout de cet interminable tour d'horizon imaginaire et partial des cas de figure dans lesquels l'auteur a cru voir un excès de ceci ou de cela, prétendant y déceler le trait commun de moyens qui ont dépassé leurs fins.

Ne quittons pas cette île de rêve sans jeter un dernier regard sur les hypertélies artistiques, arbitrairement rangées dans le sous-genre des publicitaires. 
L'Art était autrefois au service de la Religion, et ce n'est que depuis la loi de 1905 qu'il a dû se mettre en quête de nouveaux sponsors.

6/Hypertélies publicitaires
c) Hypertélies artistiques




Moi aussi, je suis esclave de Philip K. Dick,
mais je fous pas le bazar
dans mon bureau pour autant.
"I'm slave to my Dick" : telle est l'énigmatique inscription laissée par Philip K. Dick après avoir radicalement transformé son bureau en pièce de musée d'art post-moderne déconstructiviste, prétendant que c'était l'oeuvre de sa femme de ménage possédée par le démon du FBI. Toute l'oeuvre de Dick tourne autour du pot hypertélique, qu'il appelle dans son jargon "la méthode paranoïaque-critique", feignant d'ignorer que le terme avait été forgé par Salvador Dali, autre grand hypertéleur du monde interlope de l'art contemporain. 
Il a prophétisé la soumission du gouvernement Macron aux chefs d’entreprises tentaculaires quasi-monopolistiques, il a vu par avance que les portes überisées de son appartement de location lui demanderaient 50 cents pour s'ouvrir,  il a pressenti à quel point son œuvre allait devenir mythique bien au-delà de sa pitoyable existence terrestre, il a compris qu'il deviendrait auto-addict à ses dangereuses visions, il a su nous offrir, à partir de cette confusion métaphysique multiple et contradictoire en soi, une clarté authentique qui nous illumine au niveau le plus profond de notre vie spirituelle. Le seul truc qu'il n'a pas prévu, finalement, c'est qu'il allait devoir ranger son bureau tout seul, après la démission de sa femme de ménage.














Cette bande dessinée hypertélique de Daniel Goossens assure la jonction parfaite entre l'art et la publicité.



Street Art I :
la première réponse qui me vient c'est "des nains culés" ?
mais je peux me trumpiner.


Street Art II :
c'est pas mal, parce que c'est de l'hypertélique sobre.
Ca repose un peu.


Street Art III :
Ca redevient flashy, mais pour dénoncer quoi ?
Aids-Toi, le Ciel t'aidsera  ?
L'art moderne me rend réactionnaire.



Les comics, c'est aussi de l'art.
Contre l'überisation de la société de consommation,
Avatar Press invente le coup de poing virtuel 
dans la gueule à Hitler.
Ca ne changera peut-être pas 
le cours de la seconde guerre mondiale, 
mais qu'est-ce que ça détend !



A la suite de la rédaction laborieuse de cet article une fois de plus interminable, mais c'est dû à sa vocation encyclopédique, je reviens au Réel, à l'aide de concepts simples et basiques.
Si tout le monde pouvait en faire autant, je serais ravi.
Amuse-toi à détecter l'hypertélie dans la vie quotidienne, et pose-toi la question : 
Qu'en aurait fait Warsen ?


------   générique de FIN   -----------

Remerciements :
le pilulier du catalogue SHOPIX


vendredi 12 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (9)

Résumé des chapitres précédents : 
Nouvellement acquis aux thèses déclinistes les plus à la mode chez les collapsologues, John Warsen tente de hâter l'effondrement de la civilisation pour aider avec les moyens du bord l'émergence de la suivante.
S'agirait pas de lambiner et de rater le prochain rendez-vous avec nous-même, une fois que Shiva-Dyonisos aura fait le sale boulot.

6/Hypertélies publicitaires

a) les supports de promotion audiovisuelle.
- déjà traité la semaine dernière -

b) Internet : proxys et proxos

Les hypertélies promotionnelles virtuelles, ce sont les plus évidentes.
Sur Internet, y'a qu'à se baisser pour en ramasser.
Pas trop bas, quand même.


Un très joli bandeau web trouvé sur un site nippon un peu chelou.
Très reposant pour l'oeil.




Quand Daech s'inspire des codes publicitaires de l'agro-alimentaire
pour ses cartes de voeux, on touche aux limites du système. 


Un bloqueur de publicité
qui refuse de se bloquer avant qu'on le débloque,
sinon ça bloque un autre truc, 
mais je n'ai pas encore compris si c'était nocif.
L'avertissement est pourtant assez clair,
hypertéliquement parlant.

Donald essaye de singer Jean-Marc le Sage
pour faire remonter sa côte

après avoir traité des pays de merde
de pays de merde.
Est-ce que ça va prendre ?

Malheureusement, c'est que de la com'.

Quand on surligne tout,
ça devient assez peu lisible.
Le webmestre de francetv 
est-il le seul à s'en moquer ?




Si vous avez l'esprit aussi affûté que moi, je suis sûr que vous avez cru lire "Bitcons" à la place de "Bitcoins", auquel cas
1/ vous n'avez pas vraiment besoin qu'on vous explique ce que c'est
2/ vous n'avez pas vraiment envie d'investir dans une monnaie aussi fluctuante, surtout si vous n'êtes plus très loin de l'andropause
3/ il est peut-être temps de songer à consulter un spécialiste de la vision nocturne pour pouvoir continuer à déchiffrer des pourriels la nuit.







Après le sexe sans amour et le cassoulet light, les publicitaires inventent le sel sans sodium.
J'avais pas fait gaffe en l'achetant, c'est quand il m'a fallu vider la boite entière dans mon bol de soupe pour y trouver du goût que j'ai mieux regardé l'étiquette.
Les bâtards. 














L'antiseptique qui ne pique pas. 
Pour les tafioles qui veulent guérir moins vite, mais en ayant moins mal. 
Si Jésus était recrucifié, on lui flanquerait une couronne d'épines qui ne pique pas non plus. 
Autant pour les sceptiques, ainsi que les anti.





Marshall Mac Luhan modélisait le médium nouveau comme ne faisant qu’un avec le message, mais nous sommes passés à une nouvelle ère : grâce aux réseaux sociaux, le « quart d’heure de gloire » s’est transformé en permanence de la mise en scène de chacun, à l'aide d'une bonne perche à selfies en vente sur ce site. Ce nouveau narcissisme conduit à un constat : aujourd’hui, ce sont le messager et le message qui ne font qu’un. Derrière cette liberté apparente se dissimulent les nouveaux outils de contrôle inventés chaque jour par les ingénieurs travaillant sur les algorithmes, introduisant la prédiction de nos comportements comme le nouvel eldorado du marketing.
En ces temps de narcissisme autoconsumériste, ce meug pour pédophiles qui ne font q'un ravira petits et grands.



Le composteur en kit "Ker Main Kampf", acheté à Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan) sur Internet et soi-disant constitué de parpaings à base d'anciens nazis recyclés dans une filière éco-responsable, ne correspond pas du tout à la photo que j'ai vue sur le site et qui a motivé mon achat.
En plus je m'aperçois qu'une immigrante clandestine de couleur (noire) s'est glissée dans le colis, et pique un petit roupillon sur MON tas de fumier à moi que j'ai.
Je vais écrire à 60 millions de cochons mateurs, ils vont m'entendre. 




Pour son dernier roman, Maxime Chattam, auteur honnête et un peu volubile, un peu le James Ellroy français si Ellroy était une tafiole catho qui lise l'Express, voulait quelque chose de tout simple en termes d'identité graphique.




Mais la maison d'édition en a décidé autrement, voulant mettre le paquet sur une promo choc, et rafler la mise au passage. 
Entre les mains sales des gars du marketing littéraire, ce récit haletant d’une rédemption de l’objet fascinatoire devient alors un vulgaire paquet de lessive, faisant basculer en quelques clics le roman auto-fictionnel d’un dévouement désintéressé à un narcissisme écœurant.
Le résultat est affligeant de mièvrerie, pour la plus grande joie de son éditeur, et de sa maman. 













Pire encore, si c'est possible : 
comme l'écrivain finlandais Arto Paasilinna se taillait un joli succès d'estime avec de petits romans abscons que les gens achetaient à tire-larigot, séduits par leurs titres farfelus puis les laissaient moisir dans un coin sans jamais les ouvrir, les Chinois ont inondé le marché de grossières contrefaçons (ci-dessous).






















Si on ne fait pas gaffe au nom d'éditeur honteusement pipeauté, on ouvre le bouquin, et là on se retrouve avec l'annuaire des habitants de Shanghai écrit en tout petit, et en mandarin en plus.
Merci Internet.







Pour faire vendre d'odieux tisheurtes, les gars du marketing, encore eux, n'hésitent pas à tronquer et détourner le message d'amour de Jésus.
La citation exacte, c'est que le Christ a dit « aime ton ennemi ». 
Il n’a pas dit « deviens comme lui ».
Si j'étais ado, ce tisheurte exercerait une certaine fascination sur moi, et je pourrais tomber sous son emprise, surtout en le portant 3 mois d'affilée sans le laver.
Heureusement, j'ai maintenant atteint un âge canonique ta mère, et je me souviens de ceci :
Adorer l’apparence à la place de l’absolu est une erreur, mais croire que l’absolu réside en-dehors de l’apparence est aussi une erreur. Je crois que la rédemption de l’objet fascinatoire consiste à voir de quelle manière on peut retrouver Dieu à travers lui. Si on ne le peut pas et s’il y a un refus de se tourner vers Dieu, une préférence pour l’objet, on à une idée du gouffre dans lequel on est tombé, et on peut déjà prévoir que l’événement sera énergétiquement néfaste."


D'ailleurs je viens de rencontrer une jeune femme africaine sur un site de rencontres spécialisé, et je crois bien qu'on est nés pour s'entendre, mais ne nous emballons pas.




Ben, personnellement, quand j'arrêterai de fumer, je commencerai par arrêter de fumer. Dans une autre publicité pour Niquorette, j'ai trouvé ce slogan, sans doute signé du même gars du marketing : "chaque cigarette non-fumée compte." Je comprends qu'avec toutes ces cigarettes non-fumées que je non-fume à longueur de journée, je me tape de si douloureuses quintes de non-toux en fin de soirée. Elles sont heureusement compensées par les effroyables quintes de toux dues au fumage de vraies cigarettes. La France respire. Mal, mais elle respire. Et c'est pas grâce aux gars du marketing et leur non-intelligence.


déjà le sexe normal ça me terrifie, 
alors l'Ultra-sex, je préfère pas savoir.
Ce qui est certain, 
c’est que baver sur la vitrine 
devant des trucs qu’on pourra jamais avoir, 
ça rend fou.



mercredi 10 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (8)

7/ Hypertélies médicamenteuses

« Eduquer un enfant, un humain adulte ou un animal, c'est lui communiquer de l'information culturelle en provoquant en lui une impression. Or l'information culturelle imprimée dans la mémoire de l'éduqué est rendue durable par la répétition, par l'habituation. Eduquer, c'est provoquer l'acquisition d'habitudes. Tout ce qui provoque l'acquisition d'habitudes est une éducation. Cultiver, c'est exploiter des habitudes.
Or, nos prétendues sciences humaines sont devenues des machines à cultiver l'égo, propres à enfoncer les passifs dans la contemplation pathogène de leur propre nombril, et, en électrisant les autres, à leur faire danser les ballets énivrés mais mortels du narcissisme psychanalytique générateur d'obsession de soi-même. » (J.D, un copain à J.C, dans la leç.7bis/13)

Narcissisé jusqu'au fin fond du troufignon, je suis sans doute le public-cible de cette prophétie d'oiseau de mauvaise augure, et le produit de tout cela, et quand je me mets à écrire compulsiv'ment, je trouve ça affreux parce que ça se passe au détriment du reste.
Comme dans toute addiction un peu sévère, finalement. Il s'agit alors de relâcher l'ombre pour se taper la proie.
Anyway, je considère que l’écriture, même quand j'écris à des amis imaginaires un peu mieux membrés qu'ici, c’est ni plus ni moins (pour moi et dans quel état j’erre) de la perche à selfies, donc je joins souvent des jpg pour qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise, ni d’un côté ni de l’autre.
« Tout avec modération – même l’excès ! » me souffle un troll anonyme, et sa formulation est amusante, mais malheureusement antithétique - donc absurde.
Et je ne m'autorise ou ne me force à rire que si c'est MOUA qui fais des blagues absurdes. Non mais.

L'autre matin, je vais pour me ravitailler en gommes à sucer chez ma buraliste favorite, Géraldine Nepenthès, car le psy a reconduit mon ordonnance, qui ne ressemble que de très loin à celles du gouvernement Macron.
Nepenthès désigne chez Homère la boisson que Pâris donna à boire à Hélène après son enlèvement pour lui faire oublier son pays natal. C'est aussi le nom, dans l’Odyssée, d’une drogue qui, mêlée au vin, chassait la tristesse et la mélancolie. Tiens donc.

Une société qui génère des troubles comportementaux liés à une sur-activité, puis qui te vend le médoc qui te soigne de la maladie qu’elle t’a créée, force les bornes de mon admiration, au moins sur le plan tactique. Je ne nie pas le côté farce : avant je prenais des médicaments pour remonter, maintenant j'en prends pour redescendre, mais c'est le même labo qui palpe. Mon psy, lui, balance entre Lacan et Epictète, après des débuts difficiles, on s’entend bien, et en plus il est remboursé par la sécu, c’est pas du luxe. 
Par bonheur, Géraldine était fermée.
Faut dire que la matinée était encore jeune, je me lève un peu tôt en ce moment (ça dure d'ailleurs depuis un moment).
Une chance, quand elle m'a vu faire un selfie de sa façade, elle a ouvert son huis, et plus vite que ça.
Elle flairait la bonne aubaine.
Et j'ai raté mon selfie de sa façade.

Mais grâce au bon Népenthès de Géraldine, j'ai 1/recouvré tous mes esprits, 2/bien noté dans ma liste que 3/ il fallait que je cesse de faire des listes. 4/ Attention ! le désir d'immortalité (bien légitime au demeurant) peut être la cause d'un décès précoce ! j'ai noté ça dans une nouvelle liste, pour ne pas l'oublier, parce que l'Esprit souffle où il veut, mais si tu prends pas des notes sur le moment, après t'es tout déguenillé.
P.S. : si sur le miroir des toilettes de mon psychiatre j’ai trouvé vendredi dernier l’inscription somme toute classique tracée d’un index rageur au rouge à lèvres « Je suis vivant et vous êtes morts », parce que Glen Runciter n’aime pas faire le ménage dans ses cagoinces quand les patients ne les ont pas laissées dans l'état, j’en ai découvert une bien plus intriguante sur la plaque métallique dans laquelle étaient enchâssées les sonnettes de l’immeuble : « Collapsologie », au feutre noir indélébile Véléda de chez Véléda.
… après enquête, il s’avère que la collapsologie ne désigne pas l’étude des 1001 façons de s'évanouir chez soi (j’en connais au moins une, c’est d’absorber les médicaments prescrits par ledit psy une fois rincé son cabinet, loin de moi cette idée, pas folle la guêpe, minute papillon)
mais quelque chose de beaucoup plus sérieux, une nouvelle secte race de déclinistes, peut-être :




Y'a pas à dire, de jour, on y voit mieux
qu'il fait plus clair
chez Géraldine Népenthès,
et que je ne dis pas
que des âneries.
Par contre j'ai oublié ma carte de mutuelle 2018
(je dois me croire encore en 2017
ou pire, en 1974 avec Robert Fripp)
et je suis reparti bredouille.
Ca chie pas, j'ai encore du stock.
Pour les collapsologues, nous ne sommes pas à l'aube d'une « crise » écologique. Elle a déjà eu lieu. Notre civilisation industrielle, basée sur une énergie abondante, abordable et une croissance continue, n'est pas soutenable. Elle fonce dans le mur et il est trop tard pour éviter l'impact. Bouleversement climatique, crise économique, crise migratoire, les secousses ont déjà commencé et les deux auteurs créent alors cette nouvelle spécialité scientifique : la collapsologie, l'étude du désastre.



Si c'est pas de l'hyperthélie mondialisée, ça, je sais pas ce que c'est.
Je vais donc sans doute être obligé d’écrire un nouvel article.
Tout à fait ce que je redoutais.
Un ami encore ignorant du désastre imminent m'envoie ses voeux avec l'insouciance de la vieillesse, assortis d'une citation du Maître Ascensionné Sri Baba Francis Blanche: "Face au monde qui bouge, mieux vaut penser le changement que changer le pansement ! »
Hé ben justement, je l’avais changé le pensement !
Comme quoi même Saint Francis Blanche peut se tromper !

Epilogue :


Le nombre de vaccins infantiles obligatoires va passer de trois à onze.
C'est la maman du petit Tommy qui va être contente, hypertéliquement parlant.
S'il survit à ces vaccinations obligatoires surnuméraires, quand il sera grand il viendra grossir les rangs de plus de la moitié des Français (55 %) qui estiment que « le ministère de la santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins » et battra Elton John au flipper.
Et je ne vous parle même pas de ces 32 % qui se disent d’accord avec cette phrase : « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde ». Des fois, il faudrait l'inoculer aux sondeurs, pour leur faire passer l'envie de poser des questions complètement biaisées.

mardi 9 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (7)

Résumé du chapitre précédent : 
Il est juste en dessous de cet article.
Vous pouvez pas le louper.

6/ Hypertélies publicitaires
a) les supports de promotion audiovisuelle.
Un cas d'école : Vincent Baguian - Les biches regardent avec dédain (1996)
Dans un souci légitime de transdisciplinarité intercommunale, j'accueille dans ces colonnes un jeune senior, de 55 ans mon ainé, qui se livre à d'intéressant travaux sur l'hypertélique sans même savoir de quoi il retourne, mais quand j'ai vu la tournure que prenait son article que je lisais par-dessus mon épaule au cours de sa confection par des petites mains orientales dans des usines à Bakou*, je lui ai offert du soutien et mon support quasi-gratuitement dans ces colonnes, où le fruit de ses recherches trouvera sans doute un écho plus favorable auprès de la communauté internationale des chercheurs d'absolu qui ne seraient pas forcément attachés à trouver la solution tout de suite, mais alors pour faire des tutoriels chiants, on est là.
Sans plus attendre, force est de constater que je lui laisse donc la parole, qu'on voie un peu ce qu'il a dans le ventre.

Bonsoir messieurs-dames.
Merci d'être venus aussi nombreux ce soir assister à ma conférence en pdf filmé. 
Rassurez-vous, je ne vous tiendrai pas la jambe plus longtemps que nécessaire.
Ce serait mal me connaitre.
En un mot comme en cent, sans vouloir y aller par quatre chemins, voici mon message.

Au rayon de vieux vélo rouillé des chanteurs "mots dits" parce qu'ils n'ont pas de voix et qu'ils chantent quand même, tant l'Urgence Du Verbe s'érige en Eux au creux d'Airain, aujourd'hui j'ai nommé Vincent Baguian, et nommer c'est créer, et je le poste parce que je n'ai trouvé aucune chanson de lui sur Youtube, et que finalement, si j'écris si fort des articles si faibles sur le plan logique, c'est parce qu'en définitive je suis bien obligé de m'y coller avec les moyens du bord, vu que j'adorerais lire les articles que je torche dans un journal recyclé mais que personne ne s'y met et qu'on n'est jamais mieux asservi que par soi-même.


Je rejoins sans doute en cela mon inglorieux bastard d'ancêtre, John B Root, dit le Bandard Mou, dit aussi Jeannot Bistouquette par sa femme et ses gosses, qui m'avoua un jour sous le seau du secret que s'il s'était mis un jour à produire, réaliser, et même mettre sa zigounette dans des flims de raide Bull c'était dans l'espoir secret et régulièrement trahi de maitriser sa consommation de p0rn.
Aux dernières nouvelles, il y est toujours, mais ça fait un moment que je suis pas allé voir.
En tout cas, ainsi dieusement, je lis moins de conneries sur internet, occupé que je suis à en écrire, et parfois même à en filmer.
Et puis, Vincent Baguian  n'a-t-il pas composé et interprété une chanson nommée "Je suis une tombe", hein ? et une autre nommée " Sur Jésus-Christ j'ai fait une croix" ? bien malin qui ne le saurait pas, et alors l'entièreté de mon blog discographique serait comme une sorte d'hommage déguisé, du vice à la vertu, du thanatopracteur à l'Institut médico-Légal.
(écoutez la chanson "Astrid" dissimulée dans l'article, sincèrement elle vaut le coup d'oreille)


Et maintenant, qu'on amène les femmes nues et qu'on les foute à poil, comme disait Vassiliu.
Quoique cette expression soit un peu ringarde voire obsolète comme un vieux MC Solard au jour d'aujourd'hui, les anciennes femmes à poil de jadis étant maintenant bien trop souvent des femmes sans poils; mais "qu'on amène les femmes nues et qu'on les foute sans poils" avait une connotation chimiothérapeutique un peu débiroutante, bien que postmoderne. Et j'en aurais presque oublié de passer le disque. J'espère contribuer modestement à faire s'effondrer les ventes de notre jeune ami, déjà en chute libre.
En plus je tousse comme un succès damné.
Il parait que quand on arrête, chaque cigarette non-fumée est importante.
Je me vois déjà, avec toutes les cigarettes que je non-fumerai à la chaine, être pris d'affreuses quintes de non-toux à la fin de mes journées bien remplies de joies et de peines, mais faut c'qui faut et on verra c'qu'on voudra.




J'ai bien peur de ne pas avoir fermé l'oeil du cyclone de la nuit nyctalope pendant les travaux, mais maintenant ça va aller mieux puisque c'est fini.
A moins qu'une autre idée à la con me vienne dans le quart d'heure.
Dieu m'en préserve, car j'ai du boulot en perspective.

... oui mais, Maître, ne craignez-vous pas que ce clip de promotion ne soit un peu chargé ?
En un mot, qu'il frise l'hypertélique, celle-là même que vous dénoncez par ailleurs si vigoureusement, sur un autre blog dont les statistiques peinent à remonter ?
- Je l'ignore, petit Scarabée. 
Mais songe tout d'abord à tes prémisses. 
Le lien hypertexte que tu viens de forger pointe déjà sur ce blog sur lequel tu ne sais même plus que tu habites, vu que moi aussi.
Et puis, entre nous, penses-tu vraiment que trop de connerie puisse vraiment faire du tort ou infliger un dommage intellectuel quelconque à la connerie ?
Trop de mort peut-elle tuer la mort ?

*capitale de l'Azerbaïdjan

[Edit]

Tout sur les poils et le sexe, merci Arte !

https://www.arte.tv/fr/videos/060516-002-A/poilorama-2-10-bete-de-sexe/




lundi 8 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (6)

Résumé du chapitre précédent : 
Je me suis lancé un peu hardiment dans un tour du monde de l'Hypertélique en images. Puisse Dieu Houellebecq me venir en aide, parce que si la croisière s'amuse, ce n'est pas tous les jours un voyage d'agrément, loin sans fautes.

5/ Hypertélies humanistes 



Cette statue frappée au coin du bon sens près de chez nous et plus précisément du coin de la rue de l'appartement parisien loué en décembre dernier grâce à l'überisation de la airb'n'b'isation des logements parisiens vacants pour vacanciers en vacances, m'a frappé par son slogan hypertéliquement tautologique :


"Personne n'a le droit d'être heureux tout seul".
J'invente rien, je l'ai lu sur mon blog.

"Ca ne vous dit rien ? 
ça ne vous rappelle rien ?
C'est l'heure où tout le monde est vieux."
(R. Burger, qui sait de quoi il parle dans sa chanson "Happy Hour")
R. Burger, sponsorisé par Le Figaro TV, et au moins aussi vieux que Raoul "Pataquesse" Follereau, tout couvert de moisi dans son square en déréliction que même le Christ y s'est arrêté à Gare de l'Est sans prendre la correspondance pour Eboli, et que même les pigeons parisiens y z'hésitent à le conchier tellement ils s'en cognent d'avoir le droit d'être malheureux tout seuls, et y'a qu'un mec avec bac + 12 en hypertéloche à qui ça pouvait tomber dans l'oeil d'un sourd.


L'avatar d'Orroz
en tenue de combat,
pyjama beige trois tailles trop grandes
à une seule rayure oblige,
à la grande époque
de Star Balls IV
Parce que moi ça m'évoque de façon incoerciblement brutale mon pote Orroz, chevalier Jedi engagé dans la mythique croisade anti-p0rn des années 2000, avant qu'il soit soudain l'heure d'être vieux.
Il avait une sorte de mantra qu'il nous répétait à longueur de sesshin (une sesshin (接心 / 摂心 / 攝心), littéralement « rassembler l'esprit » ou encore « recueillement (jap. setsu) du cœur-esprit (shin) » est une période intensive de méditation zazen dans un monastère zen, ou dans un lieu de retraite médicalisé à l'heure où tout le monde est vieux et cyberdépendant sexuel, c'est à dire dans un futur de science friction qui dépasse la raie alitée) "Tout plaisir non partagé mène à la dépendance", qu'il nous serinait tous les vendredis 13 à 5 heures avant de nous envoyer crapahuter 40 kilomètres de désert des Tartarés avec 20 kgs de documentation anti-porn et autres cailloux difficiles à avaler mais qu'il fait bon sucer quand on cherche une poire pour la soif, dans notre sac à dos de pionniers du nouveau monde estampillé "Au vieux campeur". C'était le bon temps.



J'invente rien, je l'ai lu sur le site d'Orroz.


En recherchant de la doc pour écrire cet article tout en images avec juste quelques méga-tartines de texte comme accompagnement inter voire méta-textuel, je suis tombé sur un diaporama assez hypertélique au niveau de la croisade anti-p0rn. 



Je suis pas certain qu'on parvienne à défaire les Bandards Fous d'Allah avec ça, et encore moins à libérer le Tombeau littéraire de la Jérusalem d'Alan Moore. Houellebecq Calebar !
Pour vous parler franchement, ça me donnerait plutôt envie de me vautrer dans la bauge de la cyber-fornication tellement c'est mal traduit du javanais par des Serbo-Croates ayant une connaissance très rudimentaire des algorithmes de Gøøgle Tråductiøn.

Tous ces gens qui veulent me suggérer que jouir tout seul c'est mal, c'est à la fois touchant et un peu navrant quand même par leur naïveté qui veut passer pour de l'innocence, mais on ne me la fait pas, à moi.

C'est l'occasion d'évoquer un autre bienfaiteur de l'humanité souffrante scandaleusement méconnu, je veux bien sûr parler de docteur Bob, pas celui des AA, l'autre, hyper-secret, qui me ravitaille en vol à intervalles très réguliers  (un largage par jour) en maximes et aphorismes m'enjoignant à réfléchir avant de penser.

Un exemple : l'autre jour il m'envoie une porte de la perception d'Aldous Huxley en 77/81 cm, presque pile poil la taille de mon chambranle, à un poil de cul près.



J’étais donc en train de lire attentivement le fatras de règles et de contre-ordres gravées sur sa porte, quand quelqu’un l’a violemment ouverte de l’autre côté, et je l’ai prise dans la figure.
Merci docteur Bob.
Je me fends donc d'une petite bafouille au SAV :
" tu connais aussi bien que moi le problème des injonctions (au bonheur, à la spontanéité… Leur caractère paradoxal a été démonté de 77 à 81 cm par Watzlawick et Bateson bien avant mon dernier éveil spirituel (4h 30 ce matin)
De plus, un certain nombre des inscriptions gavées sur ta porte sont erronées ou incomplètes :
- par exemple, celle qui suggère de "toujours dire la vérité" fait fi de cette évidence, qu’il existe des gens que nous pouvons blesser ou à qui nous risquons de nuire en leur disant la vérité, et qu’il vaut mieux leur servir parfois de pieux mensonges, ou succomber au mensonge par omission."
…et donc ? ta porte m’a tout l’air d’être une porte de sortie d’appartement, je te propose de la déplacer dans les cabinets, où elle peut toujours servir de support de méditation.
Et puis je lui rajoute un pense-bête, des fois qu'il souffrirait d'une perte de vigilance du fait que pour lui c'est quand même l'heure d'être vieux assez souvent dans la journée :

Ca vaut bien les fiches bricolage
du professeur Choron, non ?

Bref. 
Autant j'apprécie l'humain dans sa magnificence fractale et polymorphe, autant la Peste soit des humanistes quand ils nous détournent de l'humanisme par leur candeur épilée et brutale. 




Coda :


R. Burger : "Je suis une légende,
mais venez vite me voir à l'EHPAD,
sinon ils me piquent dans deux jours."
Un parpaing en tête, une suée,
Le son du variateur quand la lumière faiblit
Ca ne vous dit rien ? ça ne vous rappelle rien ?
On se retrouve, ni mieux ni pires, au bar
Quelque chose a enflé, quelque chose s'est creusé.
Ca ne vous dit rien ? ça ne vous rappelle rien ?
C'est le signal pour servir les cocktails de flatteries au venin
Quand à moi, merci bien, 
je ne bois rien, 
Que des liqueurs abstraites
Produites à l'oeil par magie blanche
Mais vous ? vous reprendrez bien une petite coupe de ciguë ?


(R. Burger, op.cit)


Il existe une version apocryphe de cette chanson :
"La force d'expansion naturelle qui pousse le mâle vers la femelle 
A investi mon calebard, ce soir je vais au discobar. 
Pour garantir toute ma prestige, j'enfile mes plus beaux ramages,
Ma rigidité me dirige, je me dois d'agir car çà urge" 
Hé dis donc mon mec par Raoul "Follereau" Petite
[Mercury Records Audiophile Deluxe Edition]

mais il ne faudrait pas commencer à croire tout ce qu'on lit sur Internet, on n'en sortirait pas vivant...

(à suivre)

P.S. :
Sinon, j'en connais une bonne avec airbnb :