Qu’est-ce que je vais leur cuisiner aujourd’hui ?
... éternel retour quotidien de la question de la ménagère de plus de 50 ans que je suis devenue, attachée au cyber-fourneau comme d’autres le sont au radiateur.
J’avais prévu autre chose, mais c'était pas tout à fait prêt, et puis les feux de l’actu en décident autrement, c’est pas grave et même tanpitanmieux, et si d’autres matins se lèvent, issus du premier matin, je trouverai bien le temps d’épuiser les stocks qui s’accumulent et les lecteurs qui se massent aux fenêtres.
Merci à Daniel de m’avoir indiqué le texte ci-dessous, il résume ce que j’essaye de transmettre en ce moment à des personnes qui me sont chères mais en ce moment les nuits sont courtes.
A des titres divers , celui-ci intéressera JMS, MW, et CD.
En tout cas je l'espère.
A des titres divers , celui-ci intéressera JMS, MW, et CD.
En tout cas je l'espère.
-> extraits de l'article de clés :
La contre-initiation infernale
Dans la pensée traditionnelle, le profane n'a de sens que dans ses rapports au sacré ; cela va si loin que “la condition humaine participe au sacré ou bien n'existe pas”. Dans cette perspective, l'équation s'énonce comme suit : s'engager ou ne pas être. Mais cette participation, cette mise en gage de soi-même, ne se donne pas à priori comme effective ; elle se manifeste par degrés de la naissance à la mort, révélant, au rythme des passages dans la profondeur de l'être, les modalités de la psyché prenant successivement connaissance d'elle-même, du cosmos et des dieux.
”L'homme banal”, lui, nouvel habitant de la civilisation post-moderne, évolue dans un temps vidé du tragique de l'existence : l'homme, jadis prométhéen, ne s'intéresse désormais plus aux feux intérieurs des brasiers divins, il n'a plus d'inquiétude à dérober des étincelles de cette nature. Son attention se focalise sur les feux de surface, source des puissances mécaniques qui propulsent ses jouets. Les grandes migrations de l'alliance originelle ne traversent plus aucun désert, ni mer Rouge, ni quelque terre promise censés nous conduire quelque part ! L'homme “banal” a sombré dans l'animisme et l'idolâtrie des objets, l'oubli de la leçon du mythe et de l'initiation ; ceux-ci n'ont plus pour lui que valeur d'anecdote.
Ainsi la ligne du réel est brisée, et le voyage en profondeur dans les sillons de l'âme, dans les labyrinthes du cosmos et dans le secret des empyrées n'a plus cours. Le fil d'Ariane s'est rompu en courts segments, puis en points infiniment distants l'un de l'autre. Chacun pour soi !
Depuis une vingtaine d'années ma vocation de philosophe thérapeute m'engage auprès des personnes dépendantes, auprès de ceux qui ont vainement tenté le “grand saut”, expérimenté des processus d'ivresses analogues à ce que la tradition nommait la “contre initiation”, à ce que j'appellerai ici le “contre engagement”, avec pour tragiques conséquences le retournement du projet initiatique, la descente aux enfers, la stagnation dans une espèce d'œuvre au noir contrefaite et indéfiniment prolongée, l'oubli de Soi, la fermeture au Cosmos et au Theos. L'engagement initiatique est une exigence de l'âme, et lorsque l'ivresse d'une telle expérience fait défaut dans une société, l'enfant digne de ce nom cherche par tous les moyens qui lui restent à réaliser la noble intensité vibratoire.
Hélas ! les stratégies sont oubliées et les itinéraires ne sont plus balisés. Les gosses se perdent dans les vertiges creux et des abîmes sans fond. Mais quel rapport entre l'ivresse et l'initiation (ou l'engagement initiatique) ? Toutes les expériences initiatiques (d'engagement), par la pensée qu'elles opèrent dans la substance du monde, modifient, de même que l'ivresse, la perception normale de “l'homme banal”. En fonction des caractéristiques particulières d'une telle initiation, des champs de conscience spécifiques développent une intelligibilité et des colorations émotionnelles très spéciales, pour le moins qu'on puisse dire. Il y a donc équivalence entre l'ivresse et l'initiation, ou plutôt, à chaque moment initiatique correspond un certain état extatique et réciproquement.
En 1931, Drieu La Rochelle écrivait cette phrase prémonitoire : “Les drogués sont des mystiques vivant dans une époque matérialiste, qui n'ont plus la force nécessaire pour animer les choses autour d'eux, pour les sublimer dans le sens du symbole ; ils entreprennent sur elles un travail inverse et réducteur au bout duquel les choses en sont rongées jusqu'à l'atteinte du noyau du néant.”
tiens, et celui-ci, et puis ça ira pour aujourd'hui.
A demain, j'ai du boulot.