samedi 14 novembre 2015

Rions un peu avec les kamikazes

Ce matin, en écoutant les infos à la radio, j'ai vaguement caressé l'idée d'aller me faire sauter dans une mosquée fondamentaliste en me bourrant de tous les antidépresseurs qui me restent, aux cris de "Sanofi Akbar !"
et puis après, comme d'habitude, je me suis rappelé qu'il valait mieux laisser le sale boulot à Blasphémator, qui avait raccroché ses gants au vestiaire un peu prématurément.

A moins que, d'ici les Régionales, eFFe eNator lui coupe l'herbe sous le pied.




Jean-Pierre Filiu : "Ca ne fait que commencer"

Entendu ce matin dans le camion Super U en attaquant le déménagement du fils prodigue...


Jean-Pierre Filiu : "Ce n’est pas une armée, ce... par franceinter

La Nouvelle Pornographie










Pour mémoire : 

l'Ancienne Pornographie


Tu devrais venir, chéri chéri.
Elle est bonne !


Une petite pipe ?

Je dois devenir un vieux con :
je préfère l'ancienne.

Message à caractère informatif :

Ancienne ou nouvelle, la pornographie nous prend pour des branleurs®.
Ne l'oublions pas.

vendredi 13 novembre 2015

Anhédonisme, le retour

Je relis ça, parce que c’était pas mal.

http://johnwarsen.blogspot.fr/2008/08/les-mots-vols.html

Depuis, mon fils a heureusement fait mentir mes prophéties auto-réalisatrices : au sortir du collège, l'envoyer au lycée aurait été pire que de l'envoyer au front en 1914. Après un BEP Sanitaire et Social, il a pu rattraper une passerelle vers un bac éponyme (la passerelle a été depuis retirée par l'Education Nationale), et malgré le handicap de la dyslexie, s'est engagée dans des études longues. Il est actuellement en Master 1 de psychologie et ses centres d'intérêt professionnel se portent vers l'addictologie et la gérontologie. L'été, il fait aide-soignant dans des mouroirs à Alzheimer au lieu d'aller fumer des pétards sur la plage de Pornic avec ses condisciples.
Il nous quitte samedi, on lui paye une piaule pour l’aider à s’autonomiser, sinon on va l’avoir à la maison jusqu’à 40 ans.
On serait pas contre, mais ça ne va pas l’aider quand on ne sera plus là. La mère le prend bien, et le père s'en remettra.

Je reste scotché par la pertinence à travers les âges successifs de ma vie du texte cité par Dick dans Substance Mort, mais mon traitement actuel m'aide à voir au travers de ma croyance qu'au fond, je ne me sortirai jamais de ce fonds de commerce que j'affectionne pour les addictions malheureuses et les mauvaises affaires psychologiques.


http://johnwarsen.blogspot.fr/2008/12/thophobie-et-matrialisme-affectif.html

Assurément, je progresse dans mon intention de quitter les rivages stériles et nauséabonds de la théophobie, plus par la grâce des rencontres de hasard-qui-n'existe-pas et par mon récent retour aux A.A. pour y accompagner une amie en souffrance que par volonté propre, quant à l'amour, comment te dire ça, je pense qu'il se manifestera quand les conditions de son émergence seront actualisées.

http://johnwarsen.blogspot.fr/2009/05/gloutonnerie-apocalyptique.html

Dans ce domaine, je connais des hauts et des bas, mais ça fait le sel de la vie. 
J'ai renoué avec Flo, qui porte désormais un autre nom et mène une autre vie, et ça ne vous regarde pas (jusqu'à ce que je déballe dans un moment de pure folie notre correspondance privée ici, mwa ha ha). Il me semble aujourd'hui mieux comprendre ce dont elle parle, et elle m'a encore été cette année un précieux secours dans certaines circonstances difficiles, ce dont je ne pourrais à nouveau trop la remercier.




Un paparazzi vraiment malin quoiqu'indélicat 
a réussi à nous surprendre en fâcheuse posture.
C'est embarrassant.
Je préfère pousser la photo moi-même 
avant qu'il la punaise sur mon wall Facebook.

jeudi 12 novembre 2015

Petits démonneaux de nos contrées (13) : Comment perdre la femme qu'on croit de sa vie ainsi qu'une bonne occasion de se taire

« Stupidity got us into this mess — why can’t it get us out?
— Will Rogers »
cité par John Varley dans « Demon ».


Ce qui me reste pénible, bien qu’agréable par ailleurs, c’est le fait que l’inhibiteur de recapture de la sérotonine que je prends actuellement booste la créativité et l'idéation, mais aussi l’égo, et remplace l’illusion de toute puissance de la drogue par une efficience dans les domaines de ma vie sur lesquels je choisis de l’appliquer, selon des critères un peu complaisants.
C’est une sorte de western du cerveau, ça : les frères sérotonine sont en fuite, le shérif local lance une bande d'adjoints à leur poursuite puis une bande rivale se met en route pour exterminer les premiers !
Inutile de nier ou de minimiser la force ainsi libérée, qui réclame des accomplissements. Je la brûle sur des chemins de traverse, elle n’en reste pas moins une menace, tant  que je ne parviens pas à réguler les phases de veille et de sommeil.
En attendant, j’ai retrouvé ça :

Dans le Paris-Nantes, le 4/3/99

”Une instruction variée, pensait-il, était le meilleur préservatif contre la contagion des folies du siècle : un esprit vide a toujours besoin d’amusements, et se plonge dans la dissipation pour éviter l’ennui ; le mouvement des idées, au contraire, fait de la réflexion une source de plaisirs, et les observations que le monde fournit sur lui-même compense les dangers des tentations qu’il présente. Partout la méditation et l’étude sont nécessaires au bonheur ;
à la campagne, elles préservent des langueurs d’une existence apathique et enseignent à comprendre le grand spectacle de la nature ; à la ville, elles dispensent de ces vaines distractions qui ouvrent la porte à tant de dangers.”
Ann Radcliffe, “Les mystères du Château d’Udolphe”



Métaphysique du désir
par le professeur Andy K.P* (de l’Institut)

Finalement, en tout cas pour aujourd’hui (car il ne faut jamais épiloguer avant la fin), je crois que j’ai trop de désir pour toi, et depuis trop longtemps, pour chercher sérieusement à l’assouvir aujourd’hui ... plutôt qu’après demain ou dans 25 ans.
Ce satané désir a cessé de me tenir par les couilles; dans ce monde où les plaisirs gratuits sont si rares, c’est déjà ça de pris.
Je me rappelle cette veille de départ en Inde, où on a fait l’amour trop vite : je n’en “revenais pas” d’être au lit avec toi - cela faisait déjà quelques années que ce n’était pas arrivé, la fois d’avant c’était autour de la naissance d’H* et j’étais si murgé que je suis incapable de me rappeler si on l’avait fait ou pas - mais cette nuit de printemps 95 où j’ai littéralement explosé en toi par la traitrise d’un préservatif soumis à une trop grande émotion sans parvenir à te faire jouir, ça je m’en rappelle : cruels déceptioning, comme disait Edika.
Si j’avais retrouvé notre mythique union de la salle de musique de la rue R* - millésime 881 - la déception aurait sans doute été moins grande, mais quand même : désillusion du désir, blues du “tout ça pour ça ?” : que les corps ne puissent ce jour-là exprimer l’intensité des sentiments, que la viande soit trop lourde pour s’envoler, je trouvais cela relou.
Ca m’avait laissé...dubitatif.
Alors que là, dans ce train qui me ramène à mon destin provincial et monogame, mon désir pour toi est intact, et curieusement j’en jouis - et pas sur la jambe du contrôleur qui vient de passer à ma portée.
Aurais - je inventé l’ascèse de la jouissance ? ou la jouissance de l’ascèse ?
Ou est-ce que je me leurre avec un Nirvana fantasmé et une satisfaction virtuelles, intello et plus raisonnables pour mon petit confort d’hétérobsédé par toi pour ne pas céder à la frustration et la culpa ?
Peut-être que je me trompe de mot, peut-être que la tendresse est venue remplacer le désir à force de différer sa satisfaction, qui signe en même temps sa fin, qui ne m’apparait peut-être même plus souhaitable, au moins pour la demi-heure qui vient, mais qu’au nom du passé je me refuse à cette... féminisation de mon vocabulaire et de mon comportement.
Un poète qui avait le blues après s’être vidé les couilles a dit : le désir fleurit, la possession flétrit toute chose. A moins qu’il ait cherché à se consoler comme il le pouvait de ne point avoir pu s’introduire dans l’être aimé.
Mais c’est vrai qu’une fois que la banane s’est dégonflée, on est parfois saisi par l’étrange pressentiment de s’être fait mener en bateau par le bout de sa bite, (que j’ai pour ma part encore fort raide en pensant à toi, dieu me tripote) et comme elle est incapable d’arrière-pensée voire de libre art-bit(r)e, il faut bien soupçonner qu’elle est souterrainement au service d’autre chose - dans mon hypothèse, de l’instinct de reproduction.
Si la sexualité est la carotte et la reproduction le bâton, comme je te le disais dans ma vidéo cet après-midi - la contrainte nécessaire à la survie de l’espèce, “but” vraisemblablement “poursuivi” par la “Nature” ou en tout cas tout se passe comme si, la tendresse, elle, est entièrement gratuite et indépendante de la sexualité et de la reproduction, et pourtant elle ne s’exprime souvent que sur ce terrain. 
Mais elle n’a absolument pas besoin de sensations pour être !
La salope...
Si la Nature, Dieu ou le Principe Actif de l’Existence jouait à pousser le bouchon de l’évolution toujours un peu plus loin,
matière inanimée -> matière vivante -> homme ???
elle ne s’y prendrait pas autrement : quoi de tel que le désir pour nous inciter à nous reproduire et poursuivre ainsi l’Evolution et les Nobles Buts qu’elle s’est peut-être fixés ?
Dans ce cas toi et moi sommes de petits malins : nous jouons nos jeux sans jouer le sien, et sommes alors à même de tutoyer les dieux, eux qui sont infoutus de se soustraire aux lois des univers qu’ils créent.
...
Tu prends des notes ?

Le sexe tout seul (sans sentiment) est “surgavant” comme tu le dis si bien, et ne s’accommode pas facilement du manque d’assaisonnement affectif, ou à défaut d’une chaude camaraderie, parce qu’on sent bien le déséquilibre : trop de quelque chose, pas assez d’autre chose.
Pas assez de quoi, d’ailleurs ? celui ou celle qui entend cette question se déposer en lui-même et qui décide d’y chercher réponse a plus de chances de se mettre en état de le trouver qu’en changeant de partenaire pour éviter d’y répondre. Même si cette affirmation fleure bon le moralisme à 10 balles, je la maintiens telle que(ue), et te la suggère comme thème de ... causerie avec ton chéri : voici un excellent support de dialogue, pour réenchanter le quotidien avec du langage, qui est un outil pas plus con qu’un autre quand on se trompe pas de mots.
Je disais donc, le sexe tout seul est surgavant, sauf quand tu baises avec la même personne pendant 1 an, 3 ans, 7 ans, 10 ans... (cochez la case de votre choix) et qu’autre chose s’installe : t’es plus dans la séduction, t’es plus dans la qué-quête frénétique de sensations venant pallier à cette absence de sentiments2, t’es plus dans l’immédiateté du désir de l’Autre, promesse de plaisirs inconnus !!!, qui lui même n’est plus tellement Autre, il serait plutôt devenu le Même, Prévisible à un point que ça d’viendrait légèrement agaçant s’il n’y avait ce bon dieu de sentiment (ou au moins, coucou la revoiloù, la tendresse), cet Autre avec qui tu t’es engagé à construire une relation dans le Temps (ou pas ?), l’Autre à réinventer pour éviter de s’habituer à le prendre pour CE QU’IL CROIT QU’IL EST, et c’est au prix de ce petit effort qu’on réenchante le quotidien, ma p’tite dame, et croyez-moi, c’est vraiment donné !
Reste une question : pourquoi l’habitude et le couple sont-ils des facteurs aussi puissamment anti-érotiques ? peut-être parce que le couple n’est pas le lieu de l’expression de l’érotisme mais de l’amour, qui n’a pas grand-chose à voir avec la gymnastique du plaisir.
Au fond, ce n’est pas radicalement différent de ce que je te raconte depuis une quinzaine d’années, et je ne devrais pas avoir à te le redire avec une telle vigueur et surtout une outrecuidance et un aplomb rassure-toi purement simulés par ordinateur, mais puisque tu sembles toujours apprécier mon cerveau et ma bite, faut bien que mon cerveau (au moins) te le rende, et puis tu m’as bien prescrit d’écrire et de faire l’amour, non ? tu vois : j’écris ; pour l’amour, on verra ce soir si ça se finit pas devant Internet3 .
Faut-il en conclure que la sexualité est une salope qui ne tient jamais ses promesses ? ça dépend surtout de nous : ça peut devenir une drogue addictive (c’est à dire qu’il en faut toujours plus pour être de moins en moins défoncé, de moins en moins raide) si elle ne débouche pas sur une relation moins restreinte que le simple commerce charnel4 , plus épanouissante pour les individus qui s’y adonnent (n’oublions pas que si la nature veut que nous évoluiions elle a intérêt à ce que nous soyons d’accord, donc que nous ayons l’impression d’agir “de notre plein gré”, puisque nous n’en avons pas grand chose à pèter d’elle, à qui nous devons pourtant ce que nous sommes, bio-Amen)
C’est peut-être bien ce qu’essayent de te dire les garçons de 37 ans que tu fréquentes, sans le savoir eux-mêmes, c’est aussi ce que je te raconte depuis tout petit (j’ai eu 37 ans très tôt dans ma tête) en le sachant, et c’est aussi ce que ta fidélité “de coeur” à JM finit par refléter bien que tu t’en défendes en t’obstinant à afficher des réflexes de petite fille trop gâtée qui se venge d’elle-même en arrachant les ailes des mouches pour voir si ça les fait couiner.
Certes, elles z’avaient qu’à pas trop s’approcher du miel, mais je ne m’inscris pas comme moraliste dans cette histoire qui me touche sans me concerner : ma vision autrefois morale s’affine aujourd’hui pour devenir causale plutôt que de se perdre dans l’étude motivationnelle : en gros, on fait c’qu’on fait parce qu’on peut pas faire autrement, jusqu’au jour où comprenant pourquoi, on peut enfin passer à autre chose.
Dont acte.

Ton dévoué “le cerveau membré”


1 Ca me fait bien délirer de citer toutes ces dates de mémoire, même si ça fait un peu ancien combattant.
2 il faudrait nuancer ces jugements à la va-comme - je-t’encule : chez les garçons ça se passe pas exactement comme chez les filles, cf “l’Erotisme” de Francesco Alberoni, mais si je me lance on finira pas à l’heure.
3 Hé oui, il arrive encore à la fin du XXéme siècle que l’hopital se foute de la charité.
4 aah, que j’aime cette expression : dans commerce charnel, il y a commerce, et puis il y a charnel !!!

Annexes :

15 mars 99
(Notes pour une) Métaphysique de la pornographie
(le jour où j’aurai le temps de la rédiger)

Quand je me branle devant une jolie fille, je redeviens l’adolescent boutonneux que je fus, mais pas assez : lui ne se branlait pas, il rêvait de romantisme. C’est dans ce sens que devenir adulte, c’est devenir plus lourd...

On parle de se rincer l’oeil alors qu’en fait on se le pollue avec des désirs qui ne sont pas les nôtres (surtout moi)

Je confonds le mal et la maladie. Le Mal me fait ricaner alors que la Maladie me fait souffrir. Je ricane de me voir souffrir des conséquences de mes erreurs, mais je souffre quand même.

Ne pas oublier que mon discours a toujours plusieurs années d’avance sur ma pratique.

En ce moment je n’ai pas envie d’amour : j’ai juste envie de me branler dans quelqu’un.

Le cul, c’est pas ça ; précisons : je suis bloqué (en panne des sens) à un stade psycho affectif qui me fait désirer des belettes petites, jeunes, poitrinaires, mon idéal sexuel est figé dans les glaces maintenant inaccessibles de l’adolescence, alors que j’ai 36 balais et d’autres chattes à fouetter, celle de B* en particulier, qui s’est désintéressée de la question suite à mon désintérêt affiché pour elle : elle ne correspondait pas à mes fantasmes. Ce qui me fait regarder les filles comme si elles étaient des bouquins pornos et les bouquins pornos comme si c’était des filles.
C’est malin.
M’man, ‘gad où que ch’suis.

Pour le moi, la Beauté est promesse d’Amour, mais dans la Réalité, la Beauté ne mêne pas à l’Amour : la Beauté mêne soit à la Frustration, soit à la Nostalgie, soit à un joyeux mélange des deux. Normal : le moi transforme tout ce qu’il touche en merde.

Le moi est ce qui distingue l’homme de l’animal, même s’il le ravale parfois au rang de la bête. Le Moi est ce par quoi l’homme peut se complaire dans la nostalgie imbécile de ce qui aurait pu être, au lieu de se satisfaire de ce qui est ou, à défaut, d’espérer ce qui sera.

Si on flatte les bas instincts, ils ronronnent (c’est d’une logique imparable) et prennent tout le lit de l’âme.


Métaphysique des vidéos de V*T*

Je trouve que les films ne sont pas à la hauteur du personnage.
Tu mets en scène “l’effet que tu fais sur les garçons” derrière lequel tu te planques (G*) ou te montres (De la séduction) sans qu’on sache vraiment si tu peux te réduire à ce visage tristounet, cette voix désincarnée.
J’imagine le délire des théoriciens sur “G*” : “cette mise en abime du voyeurisme captée par la victime consentante du voyeur nous renvoie à nos propres faux-semblants”, etc... les mecs y z’ont dû se branler jusqu’au sang sur cette vidéo vertigineuse !
Mention spéciale à “La vie heureuse”, “De la séduction”, “la chatte et les souris” qui sont très rigolos, mais il me semble que tout cela tourne un peu en rond autour de ton petit nombril.
Si tu m’avais épousé, tu aurais pu te filmer la chatte dans notre luxueuse maison de campagne pendant que j’allais travailler à France 3.
Cette méchante remarque pour te mettre en garde contre mes appréciations qu’il ne faut pas prendre au sérieux puisqu’elles pourraient être motivées par du dépit amoureux ou sexuel, dans l’espoir secret d’en susciter chez toi. Mais aussi pour te faire remarquer de façon désagréable, car il n’existe pas de façon agréable d’en parler, qu’ il est temps de commencer à gagner ta vie, ma fille ! pourquoi pas utiliser les outils à ta disposition (puisque tu es surdiplômée en droit, refaire une spécialisation en droit audiovisuel, c’est un métier d’avenir) ce qui ne t’empêcherait pas de faire tes délires vidéo à coté si c’est ça qui te fait bander, et assurerait ton autonomie financière dont l’absence va finir par te peser y compris dans tes rapports avec JM et/ou tes parents.

un futur vieux con qui t’aime
Sur la pornographie , encore...

La pornographie, c’est l’érotisme des autres, a dit quelqu’un.
Ce qui me fait un peu flipper avec le porno, c’est de ne pas savoir si ça répond à un besoin naturel ou culturel. D’une certaine façon, je vais à la rencontre de ma vérité en me livrant aux joies tristes du reluquage, la consommation du mateur. Je me sais incapable - mais assoiffé - d’amour, je pallie à cette carence en observant de splendides créatures s’enfiler par tous les trous que Dieu leur a donnés... où est le mal, effectivement ?
d’un autre côté, le temps et l’argent que j’investis dans ces activités infantiles pourraient certes être mieux employés.
Mais comme je le disais plus haut, et ce qui vaut pour les autres vaut aussi pour moi, “on fait c’qu’on fait parce qu’on peut pas faire autrement, jusqu’au jour où comprenant pourquoi on peut passer à autre chose.”
Est-ce de la complaisance ou de la lucidité ? un peu de l’une transformée en l’autre, sans doute.
Préférer regarder les autres baiser au fait de baiser ne se justifie que dans certains cas :
1/ils baisent mieux que nous ; après tout, ce sont des professionnels de la profession; mais qu’est-ce que bien baiser, la question reste ouverte. (voir au début de cette lettre)
2/on n’a pas le coeur à l’ouvrage et ça peut nous le donner, mais pourtant si on réfléchit 2 secondes, la vie sexuelle des autres n’enrichit pas la notre : elle enrichit la leur. Vis à vis de la nôtre elle est comme le pot de confiture en haut de l’armoire.
3/par le biais du fantasme et de l’identification aux protagonistes, on rentre dans l’histoire et on passe un bon moment. Ah merde j’me suis gouré ça c’est les bonnes raisons d’aller au cinéma. C’est pas très éloigné quand même.
sur ce questionnement, je te laisse à tes errances et je retourne aux miennes : je suis pas encore assez à l’aise avec le sujet pour ouvrir un cabinet de sexologie, j’ai plus de prétention que de pratique, mais comme je dis toujours, n’est pas pauvre qui désire beaucoup.



Bises

fin juillet 2000
gros coup de fatigue après avoir connu un printemps lourd en stress (l’angoisse d’être père II : le retour, sans alcool mais c’est pas une version light) et un début d’été rockn’roll.
Déception de ne pas trouver à ton adresse électronique : le dialogue aurait pu se réamorcer.
Retour des névroses liées au sexe, qui ne m’avaient jamais vraiment quittées : c’est à moi d’y renoncer.
La frustration rend con.
Adieu.





mercredi 11 novembre 2015

Jeannot Bistouquette : la débandade

Ca ne va pas très fort pour Jeannot Bistouquette.
La morosité règne sur son marché de niche, et la niche est tombée sur le chien.


John B. Root, seigneur déchu du hard

Le Monde.fr | 23.10.2015 

Par Sandra Fraternel

Réalisateur star des soirées X de Canal +, Jean Guilloré voit son business concurrencé par Internet et sa débauche d’images porno. A 56 ans, il continue de tourner, mais dans son deux-pièces parisien.
Le front soudainement barré de rides soucieuses, Jean Guilloré attrape sa calculatrice. Au téléphone, un interlocuteur vient de lui commander « 50 programmes soft de dix minutes, à 280 euros le programme ». La rondeur des chiffres qui s’affichent sur l’écran mérite de toute évidence d’étudier la proposition. « Ça fait quand même ça ! »
A quoi bon le cacher, Jean Guilloré, alias John B. Root, alias le roi du X à la française, n’a plus vraiment les moyens de faire la fine bouche. Calculette en main, c’est un homme à la recherche de son avenir qui feint de demander l’avis de son imposant directeur de production, Patrick David, sans lequel ce producteur-réalisateur de films porno serait sans doute déjà perdu. « D’jean est un artiste. Tout ce qui est paperasse, il a horreur de ça ! », justifie cet ami qui, dit-il, « bosse pour lui depuis le premier jour où il a décidé de photographier des fesses et d’en faire des films ». D’jean ? « Jean, John, je finis par m’y perdre ! », s’excuse-t-il.
Il n’est pas le seul à se prendre les pieds dans cette double identité. Hésitant entre les deux – celle de sa naissance et celle qu’il s’est choisie en embrassant le cinéma porno, Jean Guilloré/John B. Root a lui aussi failli se perdre. « Il y a dix ans, je n’existais plus en dehors du porno, confie-t-il. Je n’étais plus que B. Root. Même dans ma vie sexuelle ! Les filles venaient dans mon lit pour se faire baiser par lui. Aujourd’hui, tout ça, c’est fini. John B. Root, c’est juste ma marque de fabrique. Je sais enfin qui je suis... » Jean Guilloré est un homme de 56 ans, doué et obstiné, qui s’accroche comme si sa vie en dépendait à la barre d’un rafiot qui menace de couler : le porno.
1 500 vidéos réalisées sur son canapé
« Le porno, c’est mon ring, assène-t-il. Je n’ai pas envie d’en sortir comme un boxeur vaincu. Je raccrocherai les gants quand je l’aurai décidé, debout et vainqueur. » Monarque déchu d’un royaume englouti par le Web et son déluge d’images porno, il a dû vendre sa couronne pour tenter de sauver les meubles, licencier en 2012 les quatre personnes qui travaillaient pour lui et rendre les clés de son studio de production. Depuis, la plupart des 120 000 photos et des 1 500 vidéos visibles en ligne sur son site Explicite.com sont réalisées depuis son deux-pièces parisien, à même le canapé en cuir noir du salon.
Il ne reconnaît plus l’industrie de son cinéma, mais il n’est pas décidé à encaisser un KO. Tant pis s’il doit ramer dix heures par jour, transformer son appartement en bureau, faire « la bite » faute de pouvoir payer ses acteurs et renoncer à toute forme de vie sociale : Jean alias John refuse de partir en laissant l’image d’un besogneux qui éponge ses dettes. Il est tout de même le premier réalisateur de film pornographique interactif, diffusé en direct lors de la « Nuit Cyber » organisée par Canal+ en 1996. Le créateur d’un porno de quatre-vingt-dix minutes « coitus non interruptus » diffusé en live sur la chaîne câblée Kiosque en 2002. Et, bien sûr, l’un des réalisateurs fétiches des nocturnes du premier samedi du mois sur Canal+.
La chaîne cryptée reste d’ailleurs son plus fidèle client. Elle continue à lui commander chaque année un film de quatre-vingt-dix minutes. « Il sait tout faire, écrire, tourner, réaliser, monter, diriger ses acteurs..., avance Henri Gigoux, responsable des acquisitions des programmes pour adultes de Canal+. S’il était arrivé dix ans plus tôt, John aurait pu être très riche. » Il a bien vécu de son art hard, mais ça, c’était avant. Avant la concurrence du gratuit sur Internet. Celle qu’il accuse d’avoir tué le film de cul à la papa en divisant par trois les gros budgets, qui pouvaient grimper jusqu’à 150 000 euros. Pas facile de faire de l’art avec 45 000 euros sans jouer les cochons.

Reste cette question : pourquoi Jean/John s’entête-t-il à essayer de prouver son talent dans un milieu trusté par les gonzos – ces « produits Kleenex » tournés en caméra subjective ne reposant sur aucun dialogue écrit – alors qu’il rêve de fictions soignées ? Pour son dernier tournage, John B. Root a loué un domaine viticole dans le Sud. « On sait qu’avec lui, on ne sera pas truandé », se rassure Henri Gigoux. Il n’empêche, l’homme a appris à être moins généreux. Moins dispendieux aussi. Finie l’époque où il emmenait dix personnes tourner sur une plage en Crète, comme pour Dis-moi que tu m’aimes. Aujourd’hui, quand il loue une demeure, c’est en France, pour une semaine, pas un jour de plus. A défaut de gagner de l’argent, il n’en perd plus.


« John est un artiste, affirme Anthony Sitruk, proche du pornographe et auteur du roman Pornstar (Ed. La Musardine). Ses films sont truffés de références, il évoque des thèmes signifiants, parmi lesquels la difficile conciliation entre sexe et sentiments, comme dans 24 heures d’amour. Ce n’est pas un réal à la petite semaine, c’est un cinéaste. » En 2002, le critique des Cahiers du cinéma Thierry Jousse avait même classé French Beauty parmi les « meilleurs films français qu’on ait vus récemment ».
Encore plus fan, Anthony Sitruk se persuade que « si demain Canal programmait un film de B. Root à 20 h 30 avec juste quelques nichons, ça cartonnerait ! ». Henri Gigoux n’est pas contre l’idée. « Si John parvient à convaincre un producteur et un distributeur de le suivre dans un autre registre, je le soutiendrai. » Encore faut-il que le principal intéressé en ait envie.

Finira-t-il par accepter qu’on ne peut pas forcément être Jean Guilloré et avoir été John B. Root ? La méditation l’y aidera peut-être. Cette technique zen qu’il dit pratiquer chaque matin en promenant Diogène, son westie blanc, lui a déjà permis de faire la paix avec sa mère, juste avant qu’elle ne décède en 2012. A lire son roman, Le Pornographe et le Gourou (Ed. Blanche), paru en juin, le processus de réconciliation était pourtant loin d’être gagné. A l’instar de Valentin, le héros de ce livre surprenant de la part d’un homme dont on attendait plutôt des anecdotes grivoises, Jean Guilloré aurait été étouffé par une génitrice « cannibale » qui l’a empêché de fusionner désir sexuel et attachement sentimental. « Dès que j’étais amoureux, je me refermais comme une huître. J’étais de la viande molle dans une coquille dure », explique-t-il avec son vocabulaire souvent imagé.
Une mère trop protectrice, un père trop confus
Dépucelé à l’âge de 14 ans par une prostituée du Caire, la ville où il a vécu jusqu’à ses 18 ans, le futur pornographe n’a en revanche jamais eu de « mal à bander » dès lors qu’il s’agissait de se masturber ou d’avoir des relations sexuelles avec des filles sans importance. « La machine fonctionnait très bien car il n’y avait pas d’engagement sentimental ; je ne trompais pas la seule femme que j’avais le droit d’aimer : maman. »
Des accusations qui attristent Anne, sa sœur de dix-huit mois son aînée : « Tant mieux s’il a réussi à faire la paix avec maman, mais je n’ai jamais compris pourquoi il lui en a tant voulu. Jean n’est tout de même pas le premier gosse à avoir des problèmes d’Œdipe ! La seule chose qu’il puisse éventuellement lui reprocher, c’est d’avoir été trop protectrice mais certainement pas abusive », défend-elle, avant de décrire leur mère sous les traits d’une femme accourant lors de chaque appel à l’aide de son fiston.
Jeannot en est réduit à faire tourner 
un clone triste et au rabais de Danny de Vito
dans des pantalonnades.
Sic transit gloria mundi !
Exclu du binôme mère-fils, le père est curieusement absous par le réalisateur qui évoque dans son roman un homosexuel « brillant mais tellement timide et mal à l’aise avec les femmes [qui] s’était fait dévorer pendant toute son enfance par une mère dévote, haineuse et castratrice ». Réalité ? Fiction ? La sœur, Anne, concède juste que cet homme surdoué, mais profondément malheureux n’a sans doute pas aidé « son petit garçon à la sexualité puissante » à se construire une identité masculine. Elle n’en dira pas plus, son silence permettant juste d’entrevoir une ressemblance étonnante entre les deux hommes du clan Guilloré. Deux torturés qui n’ont pas eu la vie dont ils avaient rêvé. Mort trop jeune, le premier n’aura pas eu le temps de changer le cours de son existence. Le second, en revanche, peut encore casser le schéma familial.

Certains signes montrent qu’il s’y emploie. « Depuis qu’il médite, mon frère ne se ronge plus les ongles au sang, assiste plus souvent aux réunions de famille et s’intéresse enfin à son petit neveu. Il faut croire qu’il a eu besoin d’attendre presque 60 ans pour régler ses comptes », observe sa sœur. « Ecrire ce bouquin m’a permis de remettre de l’ordre dans ma tête et de prendre du recul par rapport aux fantômes du passé. J’ai appris à les regarder comme des objets indépendants. J’ai envie de redevenir un animal affectif, signe que je suis prêt à me remettre en couple », ajoute ce célibataire endurci, avant de reconnaître que cette perspective ne sera vraisemblablement pas conciliable avec sa carrière dans le X. « Et alors ? » Un pornographe ne peut-il être sauvé par l’amour ?