Lu aujourd'hui sur le site du Monde :
"Les ménages consomment 47 % de l'énergie produite en France pour leurs besoins domestiques", selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Cette énergie consacrée à l'habitat est utilisée à 65 % pour le chauffage, à 16 % pour l'énergie spécifique (lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, éclairage...), à 12 % pour l'eau chaude et à 7 % pour la cuisson.
"La consommation d'énergie varie de 1 à 4 selon le type d'habitat, explique Jean-Jacques Roux, enseignant-chercheur au Centre thermique de Lyon, CNRS. Les logements anciens consomment en moyenne 240 kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m2/an), contre 120 à 150 kWh/m2/an pour les plus récents et 60 kWh/m2/an pour les écologiques."
Consommation : - 30 % dans l'habitat
Trois mesures permettent de réduire de près de 30 % la consommation d'électricité dans l'habitat.
Utiliser des ampoules basse consommation. Ces lampes consomment cinq à six fois moins d'énergie que les ampoules à incandescence et ont une durée de vie sept à dix fois plus longue. Plus onéreuses que les ampoules traditionnelles, elles produisent 80 % de lumière et 20 % de chaleur contre 5 % de lumière et 95 % de chaleur pour les lampes à incandescence. A proscrire, les lampes halogènes, 50 % plus énergivores que les lampes à incandescence.
Opter pour des équipements étiquetés A, A+ ou A++, qui consomment très peu d'énergie. Un peu plus chers à l'achat, ils sont plus économiques à long terme. Dix ans après le lancement de l'étiquette énergétique (qui va de A, la plus économe, à G), les classes inférieures E, F, G ont disparu et le D est quasiment absent des rayons. Un réfrigérateur ou un congélateur classé A permet de diviser par trois la consommation. Des discussions sont en cours au niveau européen pour supprimer, en 2014, tous les appareils de froid classés A au profit des appareils plus performants notés A+ et A++.
Eviter de laisser des appareils électriques en veille en utilisant des multiprises avec interrupteur. La fonction veille, qui permet de programmer la mise en route des équipements électroménagers et audiovisuels, et la commande à distance des appareils comme le téléviseur, la radio, la chaîne hi-fi... sont un gros poste de consommation. "Cette fonction consomme presque autant d'énergie que l'éclairage dans un logement", selon une étude de Science & Décision, "Les économies d'énergie : choix ou nécessité ?", réalisée par l'université Evry-Val-d'Essonne et le Centre national de la recherche scientifique. "A l'échelle de la France, cela représente, chaque année, 0,5 % de la consommation totale d'énergie en France."
Là aussi, une réflexion est menée au niveau européen pour obliger les constructeurs à prévoir une fonction arrêt sur tous les appareils électriques - sans perdre la programmation.
Géothermie et solaire
Inépuisable et non polluante, l'énergie solaire permet, grâce à des panneaux thermiques fixés sur le toit d'un bâtiment, d'assurer une bonne partie du chauffage de la maison et de l'eau chaude sanitaire (à ne pas confondre avec les panneaux photovoltaïques réservés à des bâtiments de grande taille et des surfaces de toit importantes).
Selon la région, le rendement varie entre 50 % et 70 %. Avec 4 m2 de capteurs, un chauffe-eau solaire moyen peut fournir 50 % des besoins d'eau chaude d'un foyer à Lille, 56 % à Paris, 66 % à Bordeaux et 75 % à Marseille.
Capter la chaleur emmagasinée dans le sol, grâce à une pompe à chaleur, permet de chauffer la maison. C'est la géothermie. Cet appareil fonctionne sur le principe d'un réfrigérateur, mais produit l'effet inverse : de la chaleur et non du froid. Solution de chauffage l'hiver, la pompe à chaleur, à condition qu'elle soit réversible, permet aussi de rafraîchir la maison l'été.
Les gestes les plus simples...
Si la diminution de la consommation résulte tout d'abord de l'évolution des techniques, "certains gestes permettent de réaliser des économies importantes", déclare Vincent Fristot, chercheur et porte-parole de l'association NégaWatt, qui plaide pour un usage plus sobre et plus efficace de l'énergie.
Parmi les gestes les plus simples : éteindre les boîtiers des téléviseurs, qui consomment 10 à 20 watts/jour en veille, et installer des barrettes multiprises partout dans la maison. "La veille représente aujourd'hui 20 % de la consommation d'électricité dans les logements", ajoute M. Fristot.
Limiter le chauffage à 19 °C le jour, diminuer la température ambiante la nuit de 1 à 4 degrés, et baisser le chauffage en cas d'absence : 1 °C de moins correspond à 7 % de consommation d'énergie économisée. Et en cas d'absence prolongée, mieux vaut utiliser la fonction "hors gel".
Dans la cuisine, dégivrer régulièrement son réfrigérateur et nettoyer une fois par an sa grille évite l'encrassement, qui peut doubler la consommation électrique de l'appareil.
Adapter la puissance de l'éclairage aux différents membres de la famille : un enfant de 5 ans voit deux fois moins bien qu'un adulte de 20 ans, alors qu'un adulte de 60 ans a besoin de six fois plus de lumière qu'un jeune.