La déflation du moi se produit spontanément quand on comprend en un éclair qu'Eckh@rt Tolle, le nain lubrique néo-advaïtiste, est un suppôt de satan.
Quant au marketing viral, on en fait les frais chaque fois que l'on reçoit un PowerPoint poujadiste et boulo-chopiste sur les indemnités des parlementaires après leur cessation d'activité, ou une publicité pléonastiquement stupide. En ces temps où le gouvernement se moque plus que jamais des manifestations de mécontentement populaire, on voudrait encourager le terrorisme d'ultra-gauche que on ne s'y prendrait pas autrement; d'accord, n'importe quel fichier lâché sur le réseau cherche d'abord à s'y propager, tel un virus, uniquement animé du besoin d'entrer dans le plus grand nombre d'ordinateurs possible et prêt à négocier âprement sa survie, comme Henri Laborit l'avait dit de tout organisme vivant ayant pour unique but la sauvegarde de sa structure biologique... c'est valable pour la recette de la dinde au whisky comme pour les PowerPoint "à message", qui sont les plus redoutés, mais finalement du même tonneau que les "publicités amusantes" etc... qu'on reçoit de loin en loin depuis que les publicistes, ayant appris que la télé, c'était mort, se sont mis à traquer l'ado et le préado sur youtube et dailymotion. L'ado dont on se demande, quant on surfe sur les sites qui lui sont dédiés, s'il n'apprend pas d'abord à défocaliser sur les bandeaux animés qui se disputent son attention.
La semaine dernière, à l'école où j'enseigne le montage vidéo, ils se sont fait hacker leur serveur informatique, qui a été converti pendant quelques jours en bombardeur de courriels fou, ils ont dû le débrancher et le réinitialiser, ça a foutu une bazar pas possible. Un robot avait détecté une faille en scannant le web, et un humain s'était engouffré dedans pour reconvertir le serveur en méga-catapulte à spam. Les techniciens de l'école étaient partagés, comme toujours, entre l'effroi et l'admiration pour les performances du saboteur.
Il faut se réjouir chaque jour de ce que nos ordinateurs marchent encore, même si c'est pour recevoir des mails pourris !
J'ai discuté là-bas avec des étudiantes qui avouent être totalement dépendantes de l'informatique, dans le sens où nous le sommes du papier toilette ou de l'air que nous respirons : que ce soit pour toutes leurs démarches administratives ou professionnelles, recherches de stage, consultation de documentation, mais aussi contacts intimes avec leurs proches, tout passe pour elles par le net. Et la tendance s'accélère. Dans les lieux publics, restaurants et bistrots, on commence à voir des affichettes "wifi gratuit ici", bref on est tous invités à devenir accros, sauf ceux qui le sont déjà, qui sont encouragés à poursuivre leurs efforts d'enfouissement de la tête dans le cybersable.
Je me demande parfois si la dépendance au porno n'était pas finalement moins nocive que d'être condamné à errer en compagnie des milliers d'âmes perdues sur FesseBouc.
Cet été à San Francisco, dans un bar branché j'ai vu la mort de la communication humaine : tous les clients étaient occupés à pianoter sur leur ordinateur portable ! dans un bar ! alors que la barmaid était un ode à la jeunesse, au métissage et aux smart drinks de l'happy hour !
Et c'est ainsi que l'indignation devant le cauchemar - qui - a - déjà - commencé en ferait prendre un sacré coup dans les miches à la déflation du moi si on n'y faisait pas gaffe, et si on ne se rappelait qu'on consacre déjà soi-même un blog à la cyberdépendance.
Uh uh.
Quand la télé est arrivé, on a pensé qu'elle allait tuer la radio.
Quand la radio est arrivée, on a pensé qu'elle allait tuer la presse écrite.
Là, ce qui rend les gens barjeots, à part le fait que l'accès à des outils de diffusion massive de l'information s'est démocratisé jusqu'à mettre l'os à nu, ce qui renforce l'incrédulité et dissout les quelques atomes de citoyenneté qui pouvaient nous rester, d'ailleurs quand un outil se démocratise, c'est en général qu'on a découvert comment en faire un assomme-crétins, avec leur consentement express, mais c'est surtout que la surabondance de sources de jouissances potentielles rend l'absence de jouissance réelle problématique.
Quant au marketing viral, on en fait les frais chaque fois que l'on reçoit un PowerPoint poujadiste et boulo-chopiste sur les indemnités des parlementaires après leur cessation d'activité, ou une publicité pléonastiquement stupide. En ces temps où le gouvernement se moque plus que jamais des manifestations de mécontentement populaire, on voudrait encourager le terrorisme d'ultra-gauche que on ne s'y prendrait pas autrement; d'accord, n'importe quel fichier lâché sur le réseau cherche d'abord à s'y propager, tel un virus, uniquement animé du besoin d'entrer dans le plus grand nombre d'ordinateurs possible et prêt à négocier âprement sa survie, comme Henri Laborit l'avait dit de tout organisme vivant ayant pour unique but la sauvegarde de sa structure biologique... c'est valable pour la recette de la dinde au whisky comme pour les PowerPoint "à message", qui sont les plus redoutés, mais finalement du même tonneau que les "publicités amusantes" etc... qu'on reçoit de loin en loin depuis que les publicistes, ayant appris que la télé, c'était mort, se sont mis à traquer l'ado et le préado sur youtube et dailymotion. L'ado dont on se demande, quant on surfe sur les sites qui lui sont dédiés, s'il n'apprend pas d'abord à défocaliser sur les bandeaux animés qui se disputent son attention.
La semaine dernière, à l'école où j'enseigne le montage vidéo, ils se sont fait hacker leur serveur informatique, qui a été converti pendant quelques jours en bombardeur de courriels fou, ils ont dû le débrancher et le réinitialiser, ça a foutu une bazar pas possible. Un robot avait détecté une faille en scannant le web, et un humain s'était engouffré dedans pour reconvertir le serveur en méga-catapulte à spam. Les techniciens de l'école étaient partagés, comme toujours, entre l'effroi et l'admiration pour les performances du saboteur.
Il faut se réjouir chaque jour de ce que nos ordinateurs marchent encore, même si c'est pour recevoir des mails pourris !
J'ai discuté là-bas avec des étudiantes qui avouent être totalement dépendantes de l'informatique, dans le sens où nous le sommes du papier toilette ou de l'air que nous respirons : que ce soit pour toutes leurs démarches administratives ou professionnelles, recherches de stage, consultation de documentation, mais aussi contacts intimes avec leurs proches, tout passe pour elles par le net. Et la tendance s'accélère. Dans les lieux publics, restaurants et bistrots, on commence à voir des affichettes "wifi gratuit ici", bref on est tous invités à devenir accros, sauf ceux qui le sont déjà, qui sont encouragés à poursuivre leurs efforts d'enfouissement de la tête dans le cybersable.
Je me demande parfois si la dépendance au porno n'était pas finalement moins nocive que d'être condamné à errer en compagnie des milliers d'âmes perdues sur FesseBouc.
Cet été à San Francisco, dans un bar branché j'ai vu la mort de la communication humaine : tous les clients étaient occupés à pianoter sur leur ordinateur portable ! dans un bar ! alors que la barmaid était un ode à la jeunesse, au métissage et aux smart drinks de l'happy hour !
Et c'est ainsi que l'indignation devant le cauchemar - qui - a - déjà - commencé en ferait prendre un sacré coup dans les miches à la déflation du moi si on n'y faisait pas gaffe, et si on ne se rappelait qu'on consacre déjà soi-même un blog à la cyberdépendance.
Uh uh.
Quand la télé est arrivé, on a pensé qu'elle allait tuer la radio.
Quand la radio est arrivée, on a pensé qu'elle allait tuer la presse écrite.
Là, ce qui rend les gens barjeots, à part le fait que l'accès à des outils de diffusion massive de l'information s'est démocratisé jusqu'à mettre l'os à nu, ce qui renforce l'incrédulité et dissout les quelques atomes de citoyenneté qui pouvaient nous rester, d'ailleurs quand un outil se démocratise, c'est en général qu'on a découvert comment en faire un assomme-crétins, avec leur consentement express, mais c'est surtout que la surabondance de sources de jouissances potentielles rend l'absence de jouissance réelle problématique.