dimanche 17 septembre 2006

des fantasmes et de leur assouvissement


un lecteur a atterri sur mon blog en tapant dans google "se branler dans son caca".
J’avoue que moi-même n’y aurais point songé, bien que les Thraces en soient encore Numides.

Nos lecteurs sont formidables.

Moins que Goossens, mais quand même.

jeudi 14 septembre 2006

Reconnaissons notre besoin de reconnaissance (4) quand il passe à la télé

Voix off : "Lors de son premier jour de sevrage, Bree Van De Kemp trouva un vieux bouchon qui lui rappela combien elle adorait le Chablis. (à l’image, elle le porte religieusement à son nez pour en humer tout l’arôme).
Alors elle appela son parrain en AA, qui vint avec un DVD qu’ils regardèrent jusqu’à ce que l’envie de boire soit passée. Cinq jours plus tard, après une subite envie de Merlot, Peter arriva avec un jeu de cartes. La semaine suivante, il apporta un repas chinois, parce que Bree lui avait dit que ses fantasmes de Chardonnay la consumaient.
A son 20ème jour de sevrage, Bree avait complètement cessé de penser à l’alcool, parce que ses pensées se focalisaient maintenant sur autre chose.
(ils jouent aux échecs, et elle le dévore du regard tout en s’emparant de sa reine.)
-Je suis curieuse, Peter. Quelle est la méthode la plus facile pour surmonter la dépendance à l’alcool ?
-Hé bien, certains ont recours à des thérapies de choc, d’autres à l’hypnose… mais prendre les choses au jour le jour, c’est ce qui marche le mieux, à mon sens. Pourquoi ?
-Je ne sais pas, je crois que je suis juste impatiente de retrouver une vie normale. (elle se penche sur lui et lui colle un bisou sur la joue qui le laisse interdit; il la regarde comme si elle avait pété)
-Qu’est-ce que tu fais ?
-Ben quoi ? ce n’est qu’un petit baiser !
-Pourquoi ?
-C’est ma façon de te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi au cours de ces dernières semaines. Qu’y a t’il de mal à ça ?
-Hé bien… je vais te faire une révélation gênante : il se trouve qu’en plus d’être un ancien alcoolique, je suis aussi membre des DASA (elle le regarde sans capter, alors il développe) : les dépendants affectifs et sexuels anonymes.
Elle le dévisage d’un air incrédule, puis éclate de rire. Elle se reprend :
Ooooh… et c’est, heu, un vrai problème ?
-Oui, pour moi le sexe est une addiction aussi réelle que la boisson. C’est pourquoi, quand tu m’excites comme tu le fais, cela me pose un vrai problème.
-Ce n’était qu’un innocent baiser sur la joue !
-Ca ne fait rien, le plus léger contact peut faire s’envoler mes sens !
-Haaa… oooh…et… depuis combien de temps est-ce que tu…
-Un an. Ils ont une règle, tu sais : plantes, animaux, personnes. Si je peux maintenir une plante en vie, alors je peux passer à un animal. Et si j’y arrive, je pourrai recommencer à flirter.
(elle l’écoute avec un sourire)
-Alors, tu en êtes où ?
-A mon quatrième ficus.
-Ah ah.
Et là, elle prend un air très sérieux, lui attrape le visage des deux mains et l’embrasse à pleine bouche.
Il en reste pétrifié, et face à sa stupeur, elle a un soupir compassionné comme une mère en aurait pour son enfant.
-Làaa…tu vois ? je pense que tu es capable de gérer ta maladie davantage que tu ne sembles le croire.
Après un instant de flottement où on verrait presque un ange équipé d’un treuil traverser le salon, il se jette sur elle en une étreinte passionnée, la culbute sur la table du salon tout en arrachant sa chemise, et seul le bris d’un vase qui chute à terre au cours de l’empoignade l’éveille de sa fièvre.
Il se relève, hagard :
-Je… je suis désolé. Je ferais mieux de partir.
-Vraiment ? (elle n’en peut plus)
Oui, vraiment ! (il gémit cela en courant torse nu vers la porte)
-Mais…mais…heu…vous oubliez votre chemise !
-Gardez-là ! (d’un ton péremptoire, et il est déjà dehors)
Elle le regarde s’enfuir d’un air vaguement dépitée, toujours étendue sur la table du salon.
Retour de la voix off : "Sans le savoir, Bree avait répondu à sa propre question : la meilleure façon de surmonter une dépendance, c’est de la remplacer par une autre."
Desperate Housewives, saison 2, prégénérique de l’épisode 18.


Commentaires

C’est marrant, jusqu’à “A mon quatrième ficus”, on dirait du Philip K. Dick, en fait. Je sais pas si c’est d’avoir lu l’article précédent…

de l’inconvénient des lésions cérébrales permanentes engendrées par l’abus de caca

L’acteur Keanu Reeves dans le film américain de Richard Linklater, "A Scanner Darkly"

Comme flo semblait m’y inviter, j’ai fait mes poubelles au lieu de tripatouiller fébrilement les siennes, pour constater avec une satisfaction mêlée d’une amertume prometteuse que si j’avais bien gagné deux centimètres sous plafond en l’espace-temps de quelques mois, qu’à la laborieuse et pénible dissertation ruminescente voire auto-fascinatoire® de mes débuts s’étaient substitués à force de taper sur le même clou une relative fluidité de style et d’inspiration, comme il arrive par le simple jeu des causes et des effets qu’à force de faire ses gammes sur quelque clavier quotidien que ce soit on finisse par les savoir jouer correctement, mais ça ne change rien au problème de base, malgré l’évident soulagement humoral et ses retombées intrafamiliales positives.
Flo, c’est pas la peine de m’indiquer que c’est pas du tout ça que t’as voulu dire et que je ferais bien mieux de retourner à mes pratiques, je leu sais-heu.
D’un autre côté, ce qui semble préserver mes articles de la péremption bi-annuelle, c’est
le fait qu’il n’y est fait état d’aucune pratique, dont les éventuels
progrès y sont logiquement passés sous silence. C’est un inconvénient auquel
j’envisage de remédier, car moi aussi j’aspire aux bienfaits du yaourt, surtout si ce qu’il fait à l’intérieur se voit à l’extérieur. Et j’ai bien conscience des dangers qu’il y a à se regazéifier avec son propre gaz, qui s’étendent au-delà des dangers de la dyspepsie, qui n’est pas une allergie à une boisson impérialiste yankee à bulles. Un jour, pfiouttt !!! comme m’en avertit un jeune lecteur thonophile qui m’affuble du pertinent sobriquet de "John Larsen".
Heureusement que les lecteurs s’y entendent pour me mettre le nez dans mon caca et me pointer mes contradictions.
Je cours donc acheter un patch anti-chiasse à l’officine du coin, et vous laisse méditer sur l’opportunité d’aller s’enfermer dans une salle obscure y subir des tourments mérités sur les conséquences des ravages de la drogue, la synchronicité chère à Jung voulant que je travaille actuellement sur un scénario de film de prévention à l’usage des djeunz’s dont certains auraient tendance à mélanger alcool et cannabis avant de prendre le volant, ce qui semble accréditer l’idée que non content d’écrire des conneries il m’arrive aussi d’en filmer.

"C’est un film de science-fiction dans lequel les machines les plus perfectionnées sont des voitures d’occasion, dont le décor futuriste est fait de pavillons de banlieue, version californienne. De fait, l’invention technologique la plus impressionnante que propose A Scanner Darkly n’est pas à l’écran. Ce sont les machines qui ont fabriqué les images de ce film étrange, adapté du roman de Philip K. Dick, Substance mort (Gallimard, "Folio SF").
L’écrivain américain, mort en 1982 à l’âge de 53 ans, a passé sa vie à explorer les frontières de la réalité en s’aidant de tous les moyens de locomotion possible : la religion, les psychotropes et une faculté d’invention si vigoureuse qu’elle était comme une malédiction. Ecrit à la fin de sa carrière, Substance mort n’est pas un récit de voyage, plutôt un mémorial consacré aux compagnons de route que les stupéfiants ont tués ou mutilés (le générique de fin du film reprend cette dédicace), la plainte d’un homme épuisé. Dick, qui n’avait jamais utilisé les outils de l’anticipation (le voyage spatial, le conflit entre humains et non-humains) que pour donner forme à ses terreurs et à ses illuminations, s’est alors dépouillé de cet arsenal pour proposer une vision presque conforme à la réalité contemporaine (le livre date de 1977).
On y suit les tribulations d’un agent chargé de lutter contre le trafic de stupéfiants. En ces années-là, la drogue d’élection est nommée Substance D (pour Death, mort). Seule trouvaille scientifique et fictive : pour infiltrer le milieu des toxicomanes, les agents sont dotés d’un costume qui brouille leur identité, changeant sans cesse leurs traits et leur mise, à l’insu de ceux qui rentrent en contact avec eux, qui ne gardent que le souvenir d’une silhouette anonyme.
Cette idée du scramble suit convenait parfaitement à la moderne version du rotoscope, que le cinéaste texan Richard Linklater avait déjà utilisé dans un précédent long métrage, Waking Life, toujours inédit en France. Le rotoscope classique permettait de redessiner une image à partir de prises de vues réelles. C’est cette technique qui a été utilisée par Ralph Bakshi pour son adaptation inachevée du Seigneur des anneaux.
A cet effet purement optique, Linklater et ses collaborateurs ont ajouté un traitement numérique de l’image qui conserve très fidèlement la physionomie et le jeu des comédiens tout en donnant à l’image une consistance incertaine qui l’éloigne de la réalité physique des choses sans l’en couper tout à fait. Au début de certains plans, le cinéaste semble revenu aux prises de vues réelles, et puis les objets prennent des contours à la fois nettement dessinés et mouvants, les couleurs perdent de leur stabilité, suscitant une sensation de désorientation à la fois plaisante et inquiétante.
De ce que l’on a compris de Waking Life, Linklater a d’abord utilisé cette technique à des fins euphorisantes. Cette fois, il en fait l’instrument d’un requiem qui n’aurait pour fonction que d’enregistrer la souffrance et la mort, sans offrir de consolation. Le héros, Bob Arctor (pour ses amis toxicomanes) ou Fred (pour ses supérieurs de la police) vit dans un no man’s land où les nécessités du service ont fait de lui un toxicomane. Il a les traits de Keanu Reeves.
On appréciera l’ironie de retrouver le comédien dans un rôle qui exige de lui de remettre perpétuellement en cause son identité. Mais le sort de Bob Arctor n’a rien à voir avec celui du Neo de la trilogie Matrix. Plus question d’assumer son destin messianique, seulement de se rendre à l’évidence : quelle que soit son identité, dissident drogué ou gardien de l’ordre, celle-ci l’a dépouillé de son humanité.
Autour de lui s’agitent des créatures étranges : un bouffon brillant atteint de logorrhée (Robert Downey Jr., dont le talent sans cesse croissant brille à travers le filtre de l’animation), un benêt qui a déjà fait don de plus de la moitié de ses neurones aux trafiquants de drogue (Woody Harrelson), une femme belle et mystérieuse (Winona Ryder) qui semble être la seule à vouloir un peu de bien à Fred/Bob.
A Scanner Darkly est traversé d’éclairs de drôlerie (dus presque exclusivement à Robert Downey Jr.), tendu par une colère impuissante qui cherche à donner un sens à l’expérience désastreuse que traversent ses personnages - l’idée selon laquelle les mêmes forces sociales encouragent la toxicomanie et la répriment était chère à Dick.
Ce n’est pas très gai, mais le rythme somnambulique, l’effet hypnotisant que confère la texture des images, la légère distorsion des mouvements, parviennent à retrouver en termes cinématographique le paradoxe de Substance mort tel que l’avait écrit Philip K. Dick : explorer sans ciller les terreurs d’une expérience tout en en faisant partager les troubles sensations."

Thomas Sotinel, Le Monde du 12.09.06

Commentaires

  1. John, spécialisée dans les films XYZ et un peu B, je n’ai jamais rien entravé aux SF, tout va trop vite et ma boîte à imagination se colle à la plus petite histoire de l’histoire sans sens. Mais je vais faire un effort en regardant 20000 lieues sous les mers pour m’adapter tout doucettement.
    Moi aussi, j’ai pleuré à la disparition de la première formule de l’Ercéfuryl 200 celle du Dr Sato bien sûr.
    A plus,
    Marie Claire pellas

  2. Aïe, c’est celui qui a fait “Waking Life” qui fait “A Scanner Darkly”? J’avais abandonné “Waking Life” au bout de trente minutes à cause de ce fichu effet de rotoscope, qui est sans autre intérêt que de faire mal à la tête. :(

  3. Muchas Gracias senor Dado : tu viens de me donner l’idée de mon prochain post :”de l’inconvénient et des séductions du mal de tête”

mercredi 13 septembre 2006

des séductions du caca



Ca démarre un peu en milieu d’épisode, comme quand l’inspecteur Columbo dit juste avant de confondre le coupable : "j’m'en souviens, c’est ma femme qui m’avait mis la puce à l’oreille…"
"Je t’assure qu’on peut être fier de son caca, par principe. Il faut être un peu pervers pour ça, mais c’est assez répandu." m’avait dit Flo. Ca m’évoquait les écrits de Freud sur le stade anal du temps de mes études de psychologie, mais rien de vraiment concret. Que le caca fût répandu, ce me semblait dans sa nature intrinsèque, sauf à l’en préserver dans un récipient ad hoc.
Et puis j’ai un pote dépendant de longue date, qui garde un silence prudent sur le forum parce qu’il se refuse à décourager les autres, et qui du coup se qualifie de vampire "je viens pomper votre énergie et je n’en restitue même pas" me glisse-t’il en loucedé.
L’important c’est qu’il se soigne et se rétablisse durablement.
Après, pour sauver le monde et se prendre pour un docteur Warsen, on verra. Dieu l’en préserve.
Un autre, à l’orée de l’âge adulte, qui m’écrit "Le problème est que je n’arrive plus à sauter le pas et à dire STOP. J’ai réussi une fois lorsque j’ai découvert mon problème dans son ampleur, certainement par une sorte de panique bénéfique. La seconde fois lorsque j’ai déménagé et dans le même temps rencontré ma copine. Ces quatres mois là ont été idylliques dans mon souvenir. Aujourd’hui je reste conscient du problème, mais il n’y a pas le déclic. Je vis avec ce problème en m’en accomodant. En réalité l’optimisme dont j’étais si plein me fait défaut, je n’ai plus la pugnacité du début. Je me laisse faire par moi-même, en quelque sorte. J’ai conscience de n’être pas dans la meilleure des prédispositions pour essayer d’en sortir, mais en attendant je tiens le coup comme ça, sans trop de hics."
Il me semble qu’il prend le problème à l’envers : il déduit de son comportement (rechutes) son manque de motivation au lieu d’en inférer la toxicité du produit.
C’est l’erreur de tous les dépendants.
C’est-y parce qu’on s’est cassé la gueule du vélo qu’il faut en conclure qu’on sait pas en faire ?

J’apprends qu’ Allen Carr est atteint d’un cancer du poumon, 23 ans après avoir renoncé à ses 100 cigarettes quotidiennes. J’attends toujours de renoncer aux 25 miennes, et de trouver le temps de faire mes pratiques (il est possible que je sois trop occupé à sauver le monde ces temps-ci, et ça c’est vraiment la super-excuse, indeed.)
Il a eu des bonnes idées, mais apparemment un peu tard.
Il vivait dans le monde réel, et pas dans celui de Petit Vampire, où seuls les monstres peuvent se régaler d’une bonne soupe de caca, et quand les petits garçons y goûtent par erreur, ça les rend malades.
Où Madame Pandora, la séduisante maman du Petit Vampire, va faire ses courses à la clinique, et elle prend juste un peu de sang à chaque victime, pour que ça ne se remarque pas. Il arrive cependant qu’un patient se réveille. Elle lui prodigue alors le "baiser du vampire" et il plonge dans un sommeil profond. Au matin, il lui reste juste le souvenir de sensations agréables.
Dans le réel, manger du caca ou se faire mordre par un vampire, ça laisse des traces bien plus graves et profondes que ça. Et pourtant, qu’est-ce qu’on peut s’y aggripper, à son assiette de caca, et en pincer pour ses vampires, comme en témoigne un lecteur qui se définit lui-même comme un apprenti autiste, pour ensuite constater qu’il vit trop dans le virtuel, et perd tout contact avec la réalité.
Je n’ai ni la vocation ni les compétences d’un thérapeute, juste un type ayant accepté d’endosser mon destin de futur ex-toxicomane, aujourd’hui orienté vers l’action : en aider d’autres à se rétablir.
Parce que j’étais devenu une sous-merde grâce au porno (la violence peut induire le même type d’effets) et qu’un jour j’en ai eu marre, je ne me pose pas la question de la légitimité de ma démarche. De toute façon, c’est ça ou retourner au caca, un jour ou l’autre. Et pourtant, quand quelqu’un m’avance un argument du style "je n’avais pas le choix", je suis le premier à lui répondre que c’est ce que disaient les nazis en 44 (en pensant à ceux qui sont restés garder les camps quasiment jusqu’à la fin)
Après, se pose évidemment le problème de "sortir de l’enfer d’internet pour plonger dans l’enfer d’une vie de merde" (flo), mais comme le disait (flo), "Quand on est petit, on a des aspirations fondamentales, ou peut-être même une seule aspiration fondamentale. Devenir. Et devenir quoi ? Devenir soi bien sûr. Et puis voilà que par là-dessus la société nous convainc que soi = quelqu’un d’honnête de vertueux, qui gagne bien sa vie avec une maison à la campagne une femme et 3 gosses. Alors on se met à vouloir tout ça. Et puis à un moment on a vaguement l’impression qu’on s’est fait arnaquer, mais on n’arrive pas à voir où, alors puisque c’est comme ça on décide éventuellement de devenir une larve : ne plus rien vouloir, puisqu’on n’a pas eu ce qu’on voulait.
Mauvais calcul, parce qu’on vient de jeter le bébé avec l’eau du bain. Soi, c’est du désir. Désir d’être soi, de se connaître… (=Dieu se manifeste pour s’aimer lui-même à travers sa création).
Il faut en revenir à ce qu’on désirait quand on était petit, se remettre dans cet état d’esprit, et repartir de là sans se laisser influencer par les autres.
"
J’ai l’impression de l’avoir recopiée déjà 3 fois cette année, celle-là, donc au lieu de radoter mon catèche, je pense que je vais prendre des vacances de blog et faire le nécessaire afin que le nécessaire soit fait.
J’aurai quand même tenu 2 jours de plus que mes blogopotes.
Mais n’oublions pas que l’essentiel c’est de participer, surtout quand la cause nous dépasse.
Et puis, toutes ces questions sont-elles vraiment là ou ne feignent-elles pas d’occuper un espace qui serait en fait plein de vacuité ???

Commentaires

  1. Arf. je viens prendre ma dose… Cela dit, je restitue l’énergie accumulée au travail, auprès de mon entourage et dans mon couple. J’ai même programmé l’apprentissage d’un art martial et la reprise d’une aide psychologique mais, effectivement, le costume de Dr Viking est encore un peu trop grand pour moi (qui plus est, je n’ai plus internet qu’au travail donc je peux pas trop abuser non plus).
    PS : En ce qui me concerne, je ne viens pas chercher les conseils du Dr Warsen (bon si quand même des fois…) mais plutôt lire du John Warsen. C’est déjà pas mal.

  2. Le docteur se joint à moi pour vous souhaiter nos meilleurs voeux de prompt rétablissement , et n’oubliez pas de vérifier dans quel sens vous enfilez vos suppositoires pour éviter les complications.

  3. Salut,
    C’est KlöD l’apprenti autiste.
    Alors non seulement John tu me traites de larve, mais maintenant je bouffe de la merde!!! ;o)
    C’est comme ça que tu traites tes patients!
    Je ne sais pas si je vais tenir le coup longtemps sur ce blog… ;o(
    A part ça, j’aurai une autre explication, une autre façon de voir les choses à te proposer.
    Il n’y a pas que le cyber dans la vie.
    Tous les médias sont en cause, et en nous renvoyant quotidiennement des images de population qui souffrent et survivent, quand l’entreprise elle-même (France Telecom pour moi) m’a fait croire (a essayé en fait de me faire croire) que j’avais de la chance, qu’il y en a qui font le même boulot que moi avec un bol de riz par jour et 70h par semaine, comment ne pas se contenter de sa condition de larve et se dire “j’en ai de la chance”.
    Autre chose: tu dis que tu t’es lancé dans l’action et tu publies tous les jours dans un blog…
    C’est tout comme action!?
    Car pour moi un blog… c’est de la cyber-dépendance… qui produit des larves… qui bouffent de la merde etc…
    Alors la question est donc posée: qu’est-ce que l’action!!!
    Agir par l’intermédiaire du web, est-ce agir?
    (parce que c’est bon j’ai compris, je suis une larve, mais que dois-je faire docteur finalement?)
    A+
    KlöD

  4. Je ne sais pas, KlöD. Si tu étais une larve, tu essaierais (j’espère) de te transformer en papillon. Je t’ai expliqué ce matin qu’à mon avis, le mieux pour toi c’était de trouver le courage d’aller consulter un psychiatre, en pressentant que tu aurais du mal à l’entendre; se faire cyb-ermite, ou même cyber-mite, faut vraiment avoir la vocation. Les satisfactions sont rares, bien qu’elles aient meilleur goût que le caca. On croit communiquer, mais bien souvent on psalmodie tout seul.

  5. Les psys que j’ai consultés jusqu’à présent n’ont fait que m’écouter sans me dire grand chose.
    Tu m’en as appris beaucoup plus sur moi-même.
    Les psys ne font qu’une observation médicale de tes propos, ils recherchent de simples symptomes.
    Ceci dit je suis en arrêt de travail jusqu’au 24/09. Eh oui je ne pouvais plus bosser. Par contre sur internet, tout va bien…
    Ce qui confirme ton diagnostic.
    Je dois aller voir un psy.
    Mais le pb dépasse la sphère cyber.
    Le harcèlement que j’ai subi a démarré dans la cour de l’école.
    Tout petit quand on commence à prendre conscience de l’existence et du “devenir”, on fait tous un voeu.
    Moi c’était: “je ne ferais de mal à personne”, persuadé que la gentillesse était LA solution aux rapports humains.
    Eh bien je crois avoir suivi à peu près cette morale.
    Par contre je n’ai jamais compris pourquoi j’étais le seul.
    Pourquoi il y avait une majorité de prédateurs.
    Et pourquoi j’étais incapable de leur faire face.
    Tout ceci a fini à l’âge de 45 ans.
    Je suis passé de dominé à dominant. Mon cerveau libéré, j’ai vu mon intelligence reprendre la place perdue, enfin qu’elle n’avait jamais eu. J’ai même appris la prédation.
    Mais les séquelles…
    S’il s’agit de séquelles.
    Car une vieille tante il y a quelques temps a dit à ma compagne que “quand je suis né, elle a su tout de suite que j’aurais des problèmes”.
    Alors si en plus c’est génétique…

    KlöD

    PS: au fait, tes vidéos sont géniales, de vrais petits bijous que j’aimerais avoir en grand format.
    Peut-être vas-tu les vendre.
    Dans ce cas-là il te faudra trouver un “modèle économique”… ;o)

  6. >> J’aurai quand même tenu 2 jours de plus que mes blogopotes.

    Non non, ch’uis encore vivant ! :p Mais je vais changer de style parce que ma chemise est trop étriquée.

  7. Quelle bande de merdes

    (commentaire le plus important mais qui passera innaperçu)

  8. Salut John.
    Voilà je suis allé voir un psy. J’ai suivi tes conseils.
    Ils m’ont emmené dans une grande maison avec plein de monsieurs en blanc.
    Bizarre le pyjama qu’ils m’ont donné, on a les bras croisés en permanence sans pouvoir les bouger.
    Et j’ai plein de petites pilules de toutes les couleurs à avaler tous les jours.
    De temps en temps un des monsieurs vient pour m’écouter et je lui raconte l’histoire de quand j’étais petit.
    Pour en arriver à John Warsen qui m’a bien aidé que je leur ai dit.
    Ils m’ont demandé qui était ce John Warsen.
    Je leur ai tout raconté.
    Ils vont peut-être venir te voir.
    J’ai pas mal fait j’espère?

mardi 12 septembre 2006

Petite after entre amis




le 12 septembre 2001, j’ai regardé les images rediffusées ad nauseam des gens qui pour s’échapper des tours infernales n’avaient d’autre choix que de se jeter dans le vide. Ce n’est qu’après 48 heures de pilonnage médiatique que les diffuseurs semblent avoir pris conscience du pouvoir mortifère de ces images et les ont alors retirées de la vente.
Ce jour-là, à mon grand étonnement, je me suis mis à pleurer devant ma téloche comme une vieille tarlouze, émotionné par tant de bétise humaine à tous les étages; j’avais mal à l’espèce humaine, et cette souffrance s’accompagnait d’une rage d’impuissance à constater qu’on m’offrait un strapontin de voyeur aux premières loges du massacre, mais guère plus. Plaisir d’offrir, joie de recevoir.
Mon fils qui passait par là s’est mis à rigoler parce qu’il croyait que je faisais semblant de couiner. Je lui ai mis un coup de latte, pour lui apprendre la décence, mais surtout pour rester seul avec mon affliction et son auto-contemplation.
C’était toujours ça de pris.
Dans sa pièce de théatre "les bâtisseurs d’empires", Boris Vian imagine une famille dysfonctionnelle dont les membres, incapables d’exprimer leurs émotions et dans le déni total de cette incapacité, usent d’un rituel bien rôdé : dès qu’un conflit devient trop angoissant pour eux, ils font appel à un personnage baptisé le Schmürtz, sorte de domestique muet et recouvert de bandelettes, sur lequel ils déchargent leur agressivité à coups de couteau, ce qui leur permet de préserver une sorte de status quo. Malheureusement, après cette cérémonie, d’étranges lumières et des sons inquiétants se manifestent dans l’appartement qu’ils occupent et les contraignent à se réfugier précipitamment à l’étage supérieur, qui se révèle toujours plus exigü que celui qu’ils viennent de quitter; de plus, au cours de leur fuite panique, ils perdent systématiquement un membre de la famille, qui se réduit à la fin de la pièce au père, qui se retrouve seul dans une chambre de bonne, et qui finit par se défenestrer.
J’ai vu cette pièce une seule fois à la télé, je devais avoir 14 ans, et je m’en rappelle comme si c’était hier. Pas moyen de remettre la main sur le texte original, que j’aimerais bien comparer avec ces souvenirs.
Le jeu du jour consiste à repérer votre Schmürtz et à discuter le coup avec lui.
Il en a, des choses à vous dire.