lundi 4 septembre 2006

des séductions du bouddhisme

"Après avoir été percuté par le bouddhisme, j’ai cru que plus jamais je ne pourrais réécrire sur mon blog" nous déclare le jeune John W., actuellement en convalescence à son domicile et contacté par nos équipes sur le terrain de Handicap International. "…surtout que la cyberdépendance y est replacée dans une perspective plus vaste, qui est celle d’une turpitude samsarique sans aucune prééminence vis à vis des autres, ce qui fout une bonne claque aux objectifs premiers de mon blog" ajoute-t’il d’une voix brisée par l’émotion.

"Vous allez rire, mais je ne vais sans doute pas pouvoir caser pratique spirituelle, forums, blog, taf, famille, maisons et jardins dans la même vie.

Il va falloir faire des choix.

J’arrète là.

C’est là qu’il faut rire.

Finalement, ils m’ont quand même bien fait un deuxième trou.
J’espère qu’un peu d’air pourra passer dedans.

Lu dans "Le Monde des Religions" de juillet-aout 2006, sans doute encore en kiosque, un dossier comparatif genre "Que choisir" assumé et pas mal fait :

"S’il y a une vraie différence entre nos deux religions en matière d’altruisme et de progression spirituelle, elle est plutôt à rechercher du côté de la place qu’y tient la sagesse ou gnose. Pour le Dharma en effet, la connaissance et l’amour sont inséparables comme le jour et la nuit, de même que la vacuité et les apparences ordinaires. D’où une culture de l’expérience métaphysique directe qui s’incarne dans la richesse des méthodes spirituelles - « les moyens habiles » - développées par les traditions bouddhistes. Transmise par des guides qualifiés, cette « technoscience de l’esprit » pèse de tout son poids sur l’actuel succès du bouddhisme en Occident, avide de sa philosophie puissante, sa psychologie subtile et son arsenal pratique. Il suffit de voir la diversité fascinante des rituels, méditations, yogas déployés par son courant tibétain… Des expédients les plus concrets (reliques, porte-bonheur bénis, images saintes) aux supports les plus raffinés, il y a vraiment là de quoi satisfaire le corps, la parole et l’esprit…
Or face à une telle profusion d’outils pour travailler sur soi, le chrétien peut paraître laissé à lui-même et le christianisme bien démuni. Celui-ci ne séparait pourtant pas à ses débuts la sagesse et l’amour spirituel, le souci de la connaissance des mystères divins et des méthodes pour l’atteindre étant attestés dans les premiers temps de l’Eglise. Avec les siècles cependant, cette culture de l’intériorité s’est peu à peu affaiblie, jusqu’à se perdre parfois, surtout dans le domaine catholique. Et ce au profit d’une dérive scolastique et dogmatique, plus soucieuse de contrôler institutionnellement les âmes que de les conduire à une véritable expérience spirituelle. Il n’est que de voir la défiance séculaire manifestée par les autorités de l’Eglise à l’égard des mystiques, qui portent justement au plus haut l’union de l’amour et de la connaissance… Pris entre un moralisme puritain et un étroit rationalisme également fermés aux choses du corps, de l’affectivité et de l’invisible, le christianisme occidental n’a plus eu alors qu’à se déployer vers le monde extérieur. Mue par son activisme aussi humaniste que prosélyte, l’Eglise a couvert ainsi le monde d’écoles, d’universités, d’hôpitaux, d’asiles, en préfigurant l’actuel engouement caritatif et humanitaire. Un élan quasiment sans équivalent en Orient où, « bien ordonnée », la charité active se devait de « commencer par soi-même », à savoir l’application individuelle du « médite et deviens d’abord bouddha pour pouvoir vraiment aider les autres un jour ». Guère compréhensible pour les modernes, ce primat de la contemplation sur l’action a eu au moins le mérite de limiter - un peu - l’implication des institutions bouddhistes dans les affaires temporelles. D’où peut-être, une plus grande facilité que leurs homologues chrétiennes à appliquer des idéaux de compassion communs…"

C’est vrai que le volet social du bouddhisme est plutôt succinct, et que les instrumentalisations massives du catholicisme sont traitées par euphémisme, mais "le monde des religions" est un magazine multiconfessionnel, qui s’adresse sans doute à l’improbable lecteur éponyme.

Avant de me rendre à un enseignement bouddhiste, j’ai poireauté 25 ans en rongeant mon frein - celui de l’immobilisme - en me disant que ç’aurait été aussi ridicule de ma part que d’aller me faire évangéliser par des missionnaires cathos si j’étais un black vivant dans des régions reculées de l’afrique subaustrale.
Or, le regard que les maitres portent sur nous avec leur redoutable acuité (ainsi que sur les progrès que nous pouvons éventuellement manifester dans notre pratique et dont je ne peux que supputer le succès au vu des têtes qu’affichent les membres les plus avancés de la sangha vu que j’ai pas commencé à m’y mettre) sont sans équivoque et accréditent cette évidence : nous sommes effectivement des sauvages ignares et incultes, la tête farcie de concepts mortifères, inutiles et contre-indiqués, ce qui en dit aussi long sur leur compassion que sur leur habileté à nous piquer nos sous pour sauver leurs traditions de l’oubli.

Je reviendrai sur les raisons qui m’ont poussé à trainer mes bottes vers cette tradition et ce qu’elle peut m’apporter.

Commentaires

  1. Ne te sousestimes pas John, les maîtres bouddhistes sont à l’abri des bassesses de ce monde mais ils sont peu nombreux. Avant de devenir lama, on doit passer des années à devenir moine et là c’est pas facile du tout car le nombre de règles à observer est pratiquement le même que chez les cathos. Voici la réponse à une question posée à un lama sur “savoir si les moines/nonnes bouddhistes prononcent des vœux lors de leur ordination, comme c’est le cas en occident. Si oui, quels sont ces vœux ? Et quelles peuvent être les sanctions si le moine/la nonne ne respecte pas ses vœux ?
    http://www.geocities.com/athens/Forum/2359/qregles.html

  2. Comment pourrait-on se mettre à l’abri des bassesses de ce monde ? Le samsara nous cerne de toutes parts, il ne nous reste plus qu’à apprendre à nager dedans, et certaines bouées pourraient s’avérer fort utiles.
    Merci pour ta collèque de rêgles moniales, que j’avais déjà en double :http://www.dhammadana.org/samgha/vinaya/227.htm
    ce qui est cool dans le bouddhisme, c’est que tout ce qui n’est pas interdit est fortement recommandé ;-)
    précisons néanmoins à nos lecteurs les moins avertis qu’il n’en faut pas tant pour commencer à pratiquer sérieusement.

  3. salut john,,

    jme ferais sans doute une petite retraite vipassana..

    je lisais dans un bouquin du dalai lama… qu’on pouvais apprendre dans les bouquins puisque les charlatans sont légions…

    mais au vue de ton parcours… tu va etre difficile à berner..

    je te laisse ce lien vers des mp3 que j’ai trouvez excelent http://www.geneva-vihara.org/ (case mp3)

  4. p’tain c’est la rentrée, mais c’est déjà noël !
    pour le vipassana, tu as une bonne approche avec www.dhammadana.org mais pour la retraite, je pense que tu peux te fier aux bons tuyaux de la mère flo :
    http://www.french.dhamma.org/
    la blague du dalaï-lama est une preuve par l’absurde.

  5. Il me semble lire une délicate pointe d’ironie dans le dernier paragraphe, non? ;)

  6. ah vraiment, je ne puis t’emprunter un de tes célèbres effets de manche (”je reviendrai plus tard sur…”) sans que tu viennes chercher ton pourcentage !
    les raisons qui m’ont poussé sont évidentes, et je ne compte effectivement pas faire étalage de mes progrès dans cette gazette.
    merci à toi de m’avoir pointé l’erreur.

samedi 26 août 2006

des séductions de la publicité



Commentaires

  1. Ok cher John, on s’occupe de ton blog pendant que t’es pas là (1 semaine c’est quand même long)
    Tu parles donc de propreté, il se trouve que je viens à l’instant de déposer un autre commentaire sur un autre blog sur le même web.
    Ma remarque portait sur les commentaires (peut-être un jour oserais-je des annotations au sujet des remarques portant sur les commentaires)
    Beaucoup d’internautes donc, déposent ici et là ce que j’appelle des caca-commentaires, à l’instar des chiens sur les trottoirs.
    Cela va du “t’écris n’importe quoi” à “je m’en tamponne de ton psy”
    Faut-il apprendre le caniveau aux internautes?

    Voilà…
    J’espère que j’ai été propre…

  2. Tu cites Aubade, mais ce n’est rien à côté de la pub Perrier, qui montre un homme versant de la boisson pétillante dans un verre situé à la hauteur de son pénis, pas très loin de la bouche ouverte d’une nana allongée. Vraiment, ils prennent les gens pour des cons! Remarque…

  3. Klod, j’attends avec impatience tes annotations portant sur les remarques afférentes aux commentaires.

    Ah oui, la pub Perrier : il n’aura pas échappé aux plus vigilants de nos petits lecteurs que son esthétique est entièrement repompée sur le magazine Hustler, qui ne fait effectivement pas dans la dentelle. Aux autres non plus, d’ailleurs, bien qu’ils y réagissent de façon peut-être plus pavlovienne, accréditant ainsi l’histoire qu’on entend ici et là sur la célèbre boisson gazeuze : un mec se tape une branlette, puis il s’ouvre un Perrier, avale une gorgée, rote un bon coup et conclut laconiquement :”après l’amour, le champagne !”

jeudi 24 août 2006

des séductions de la littérature





trouvé dans Jacques Dartan, Franchir le Rubicon


PIERRE :

Attaquez-vous à présent à votre langage. J’emploie le mot « attaquer » dans son sens le plus désagréablement littéral : il s’agit d’une vraie guerre. J’expliquerai tout à l’heure pourquoi nous devons nous interdire de proposer un modèle de la langue qui devra devenir la vôtre. Mais l’exemple d’un ou deux textes bien caractéristiques des dangers qu’il faut éviter serait utile. Pouvez-vous, Bernard, nous en proposer un ?

BERNARD :

J’en sais par coeur un modèle admirable. N’essayez pas de résister aux séductions de la langue de Jean Rostand : c’est impossible. Ecoutez s’achever un de ses livres :
« Alors l’espèce humaine passera comme ont passé les Dinosauriens et les Stygocéphales. Toute vie cessera sur la Terre qui, astre périmé, continuera à tourner sans fin dans les espaces sans bornes. Alors, de toute civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaux, religions, rien ne subsistera. En ce minuscule coin de l’univers sera annihilée pour jamais l’aventure falote du protoplasme, aventure qui déjà peut-être s’est achevée sur d’autres mondes, aventure qui en d’autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions créatrices des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l’échec final et à la ténèbre infinie. »
Quel merveilleux échantillon de langue artiste ! Jean Rostand est voluptueusement pessimiste et il se projette si bien sur l’univers que, peinte par lui, son image devient un portrait de Jean Rostand. Les « illusions » dont il parle sont créatrices « partout des mêmes tourments », mais, à l’écouter, elles ne créeraient et n’auraient jamais créé de joies ! J’aime à croire que les tourments de Jean Rostand lui sont des joies, mais quel viol de la théorie des ensembles ! Admirez au passage « Les Dinosauriens et les Stygocéphales », qui sont cousins germains de « La fille d’Agénor et de Léocadie », cette soeur jumelle de « La Fille de Minos et de Pasiphaé » : ce sont des trucs de métier qui ne manquent jamais de « faire bien ». Mais admirez surtout « promise dès le principe à la ténèbre infinie » : quelle splendeur ! C’est à la fois du Bossuet et du Baudelaire, saupoudrés d’un rien de Rembrandt ! Non, il n’y a pas d’écrivains plus doués que Jean Rostand. Mais la pensée qui s’exprime dans ces phrases si belles, comment, Philippe, la résumeriez-vous en un minimum de mots ?

PHILIPPE :

Merde !

BERNARD :

Pour faire part de son chagrin au peuple, je préfère la langue de Jean Rostand. J’admets que Philippe est plus
expéditif, mais vraiment trop sommaire !

mercredi 23 août 2006

Prolégomènes à tout amphigouri qui voudrait me faire passer pour un sycophante




Lu dans un commentaire de Flo sur son blog : "Quand on pratique honnêtement, que ça soit du chi-qong, du dzogchen ou autre, on doit grosso modo se rendre compte des mêmes choses (à savoir de notre propre connerie et prétention.) Je pense que c’est cette angoisse de me retrouver face à des broutilles dont j’ai finalement fait mon fonds de commerce qui m’a retenu jusqu’à aujourd’hui de m’inscrire à cet enseignement.
Qu’ai-je à perdre ? y peuvent difficilement me faire un deuxième trou.
D’ailleurs, le chat de Geluck nous prévient gentiment : "se rendre compte de sa connerie est un signe d’intelligence". Mais beaucoup achoppent, et je suis poli. Sa photo prouve qu’en plus, on se demande bien comment les Egyptiens ont pu vouer un culte à ces animaux, mais je la ramènerai pas sur les mystères de l’idolâtrie aujourd’hui. Mon propre matou a survécu à deux accidents mortels et persiste à traverser la route au mépris des camions, alors total respect.
Ah oui, j’allais oublier le poème, qui résume avec une grande élégance bien des propos "sic transit gloria mundi" que j’ai pu tenir récemment.
En fait il s’agit d’une chanson apparemment composée par "Trout Fishing In America ", un groupe qui a emprunté son nom à un roman de Richard Brautigan, et qu’un gars comme Sanseverino ou Thomas Fersen pourrait judicieusement adapter en français, mais dont j’ai trouvé une version plus roots que trout sur le site de Craig Robertson à réactualisation aléatoire.

Dead Egyptian Blues

Oh Mister Tut what good’s it do
They love your chair but nobody cares for you
Egyptian nights were never colder
And all your friends are thousands of years older
Whatever happened to that gang down by the Sphinx
Seems they’re only fourty winks away
Those girls from Cairo with their belly button jewels
Made you play the fool yesterday yesterday
Now you keep in shape with Elmer’s glue
Man you’re all wrapped up in them dead Egyptian blues
Oh Mister Tut they love the mask
But do they love you honey sweetheart don’t ask
Where’s those baby browns and that pearly smile
That smile that drove ‘em wild by the early Nile
You make one terrific hieroglyphic don’t you bro’
Centuries of standing sideways turned you to a pro
Those girls from Cairo who filled your heart with lust
They’ve all turned to dust yesterday yesterday
And those bandages didn’t do that much for you
Man you’re all wrapped up in them dead Egyptian blues
Oh Mister Tut they dig the tomb
All that gold leaf brightens up a room
But what’s the diff when you’re stiff what riff they’re playing
When your ears have spent five thousand years decaying
What does it matter what possessions you may boast
When you’re just a ghost it’s only jive clive
Your sarcophagus is glowing but your esophagus is showing
Who cares how rich you are love
When you look like Boris Karloff
And they even named this dog food after you
Man you’re all wrapped up in them dead Egyptian blues
Oh Mister Tut you wait and see
Another few thousand years they’re gonna dig up me
And I’ll have all my little treasures near at hand
A CD of Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band
A little dried out Maui wowee crumbled in a bong
A letter from my honey saying Love you kid so long
Some peanut butter sandwiches that have long returned to sand
Not much gold or silver but Tut I think you’ll understand
That in my way I’ll be just like you
All wrapped up in them dead Egyptian blues.


Commentaires

“Qu’ai-je à perdre ? y peuvent difficilement me faire un deuxième trou.”
Non, ils vont juste te donner les outils te permettant de te rendre compte que tu n’est qu’un trou…sans les bords autour…enfin ça va prendre un moment quand même, bonne retraite ;o)

La vie met longtemps à devenir courte (2)

Soldes avant inventaire.
Il y a 20 ans, juste avant d’avoir tenté de franchir un canyon espagnol avec la saxophoniste à bord de la Mercedes de son amant maudit, je m’étais épris de la flûtiste du groupe de variété-rock que nous avions formé sous l’égide d’un auteur-compositeur interprète de la rive gauche de la Garonne. 
A un point tel que à peine sorti de l’hôpital, la passion amoureuse me fit oublier ma timidité afin de la séduire. Faut croire que mon bras paralysé et ma mâchoire brisée rehaussaient d’un charme indéfinissable l'hésitation habituelle de ma démarche. Mais elle sortait avec le batteur, qui était un de mes meilleurs amis. Le dilemne moral se révéla soluble dans la promesse de bonheur, et elle finit par céder à mes avances. Ca dura quelques mois, puis j’eus l’idée de la présenter à mon meilleur ami, avatar très présentable de Corto Maltese.  Je ne faisais pas le poids. Le dilemme moral se présenta aussi à eux, qu’ils résolurent de façon inédite en m’invitant à partager leur relation; je tins huit jours, puis ravagé par l’intensité des forces contradictoires qui m’agitaient et surtout me dépassaient, je m’enfuis épouvanté. 
Corto resta 3 ans avec elle, ils connurent tout un tas d’aventures extraordinaires en Inde avant d’aller vivre aux Antilles, où elle le quitta pour un Américain de passage. 
Sur les cinq petits amis successifs que je lui connus, j’observe qu’il y eut : 
-un héroïnomane (je crois qu’il l’était avant de la rencontrer, mais à mon avis ça s’est pas arrangé après) 
-peu après leur rupture, mon ami batteur est rentré dans une secte. Aux dernières nouvelles il y est encore. 
-Je devins alcoolique et fis une brève incursion dans l’homosexualité, pour me punir de ma bêtise et de mon malheur, mais ça ne marcha pas aussi bien que je l'aurais souhaité... 
-Corto s’engagea à Médecins sans Frontières comme on entre en religion. Vingt ans plus tard, ayant plus que renoué le contact avec lui, je me vis un jour proposer de retenter l’expérience à trois en compagnie d’une autre égérie sublimissime que je lui avais présentée entretemps. Je songeai au proverbe chinois "si ton meilleur ami te baise, ne bouge pas : il pourrait jouir", mais j’appréciai secrètement sa constance et sa détermination (et obtins une évaluation gratuite de la mienne.) Désormais rien ne presse, et je vais sans doute attendre une prochaine vie pour le recontacter. 
Il y a des rencontres déterminantes, qui vous révèlent votre capacité à vous dépasser ou au contraire à vous enfoncer dans vos propres sables mouvants, qui ressemblent finalement beaucoup à ceux du voisin. Mais tant qu’il s’agit d’émotionnel, des orages sont prévisibles en fin de journée, et les destinées ne semblent jamais pouvoir s’inscrire hors des mêmes cercles du plaisir, déplaisir, frustration, plénitude, pertes et gains, charbon, spiritueux, ramonage et fumisterie. Les mêmes briques font les mêmes murs, modulables à l’infini et il faut tout le talent et la roublardise d’un Jim Harrison pour en faire des contes pour vieux enfants qu’on sirote le soir à la veillée comme un bourbon hors d’âge. (Russell Banks est moins porté sur l’enluminure et d’une autre âpreté quand il s’agit de mettre en relief les inconvénients d’être pauvre dans un pays riche, voire pauvre dans un pays pauvre.) 
De cette histoire, j’aurais pu déduire un certain nombre de règles quant à la conduite de ma vie affective, ou me mettre à ruminer sur le nombre de salamalecs qu’il faut déployer pour se mettre un jour une princesse au bout du gland. Pas du tout, je suis reparti comme en 14, et je n’ai dû qu’à la Providence® de faire par la suite des rencontres moins violentes et plus constructives. 
Il était commun de partager les filles, les musiques, les pétards et les emmerdes chez les post-ados du début des 80’s, qui se prenaient dans la tronche les échos de la culture hippie comme la lumière d’une étoile morte sans bien savoir de quoi il retournait à la base. 
Et la promiscuité sexuelle était vécue comme une promesse d'abondance. 
Alors, certes, aujourd’hui encore une photo de facture donne le mal du pays, surtout quand il n’existe pas ou plus, mais les polytraumatisés postmodernes de la beauté féminine n’ont même plus avant d’entrer à l’abattoir ce quart d’heure magnifique "où les épiciers se prennent pour Montherlant" comme chantait Brel, leur propre corps déserté, profané et souillé comme un temple abandonné dans lequel les touristes pressés viendraient faire leur besoins juste avant de remonter dans le bus. 
-et l’Américain ? on reste sans nouvelles. 
Comme on dit à France 3, "négligence ou malveillance ? c’est ce que l’enquête devra déterminer."

mardi 22 août 2006

Reconnaissons notre besoin de reconnaissance (3)



…poursuivons le fructueux dialogue engagé avec le maileur d’hier.
-Hello John ! Merci pour ta réponse engagée, et amicale. Je dois avouer que ça fait toujours chaud au cœur. Aussi, je reviens ! Pour être clair, c’est le bordel. En fait, le vrai bordel. Cela fait trois mois que je déconne au boulot, au point de ne plus bosser parfois plusieurs jours de suite. Dans tes propos, effectivement, tu fais référence à des idées très justes, qui ont déjà presque l’ancienneté de la sagesse. Je te signale tout de même que tu as esquivé une partie du thème central pour moi, à savoir : une idée persistante chez moi est que, bien concrètement, partout où les conditions rendent cela possible, les hommes « profitent au maximum » du sexe, avec ce que cela comprend de grivois : historiquement dans les bordels des villes, dans les sérails des puissants, dans les maisons bourgeoises avec les servantes, dans les arrières-bureaux des sous-chefs, dans les zones rurales avec les filles sous-éduquées ou esclaves, voire simplement en rêve pour les plus pauvres. Beaucoup d’écrivains se sont essayés aux récits pornographiques, dans l’ombre, y compris victor hugo par exemple, qui incarne pourtant une forme de romantisme respecté. L’histoire des femmes dans toutes les sociétés est marquée par leur statut plus ou moins explicite d’objet du désir, à commencer par ce que nous révèle l’histoire des religions et les modèles qu’elles proposent. » En corollaire cela signifie qu’il me paraît (vraiment) IMPOSSIBLE de résister, que c’est gravé dans la nature avec du sang gorgé d’hormone. Une solution serait la fuite au fin fond de la Mongolie…
-même en Mongolie, la moindre petite asiatique faisant sa toilette matinale dans un lac de montagne pourrait compromettre ta sérénité.
-Le projet de se protéger du contact me paraît un peu fou, ce serait comme vivre avec un cache nez permanent.
-Juste le temps du sevrage. Après, on devient indifférent au stimulus, ou plutôt on y réagit "normalement" (en se rappelant quand même d’où l’on vient et le temps qu’on y a perdu, donc on n’insiste pas, comme l’ex-buveur qui traverse le rayon vins du Super U). Y’a plus rien pour nous là-dedans. On a fait le tour. Mais là t’es obligé de me croire sur parole puisque tu n’en es pas là.
-Nos ancêtres auraient-ils résistés à nos moyens techniques ?
-non.
-Qu’en déduire ?
-Que c’est pas parce qu’on est plus nombreux qu’on a plus raison. Mais que surtout tu cherches à justifier ton immobilisme par des moyens douteux. Ne conviens-tu pas qu’il est urgent de mettre un frein à cet immobilisme ?
-Soljenitsyne aurait écrit « On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie que avec les miradors». Je voudrais bien savoir à quel propos.
-ça t’avancerait à quoi ? cette phrase ne se suffit-elle pas à elle-même ? tu crois qu’il rêvait d’avoir l’adsl au goulag ? tu crois pas que c’est pareil ? que ta prison n’a qu’un seul barreau et que tu tournes autour ?
-Je trouve que l’accès à la pornographie résonne comme quelque chose de fondamental. Elle sent le souffre et la décadence, la déchéance d’une civilisation.
-flûte alors, nous voilà mal barrés. La chair est triste hélas et t’as lu tous les blogs.
Mais qu’est-ce qui t’empèche de sauver tes fesses, de te désolidariser de cette "déchéance" si elle te fait vraiment gerber ?
-Boutade ? : qu’est ce qui a motivé l’intérêt pro-turc au XVIII et XIX siècles, hein ? la fascination pour les sérails, point ! qu’est ce qui a provoqué la déchéance de l’empire romain ? l’excès d’orgies ! qu’est ce qui a été le déclencheur de la 1ere guerre mondiale ? l’opulence des puissants ! Au milieu des excès de l’humanité, toutes ces femmes gratuites qui écartent à volonté, apparaissent comme un Eldorado pour pessimiste malade amoureux de la vie qui s’essayent sûrement maladroitement à l’idée du plaisir sans fin. L’orgie du pauvre, interplanétaire. Le virtuel n’est-il pas déjà quelque chose ? face au désir supposé universel de tout mec d’imaginer la ou les nana(s) de ses rêves ? Le virtuel est-il comparable à rien ? ou à moins que rien ? renoncer au virtuel contre la garantie du rien de ce point de vue ?! Cela étant, j’ai connu des satisfactions profondes et multiples, comme tous le monde : amours, sexualité « réelle », amitiés, artistiques, professionnelles, voyages, ballades, musique, cuisine, bricolage, plongée, richesses culturelles ou historiques, lectures, curiosités, etc., etc., etc. parfois même des moments où je me plaisais à me dire : « tu vois, tu pourrais mourir maintenant, tu auras connu ça, le contrat était honnête ».
-t’as pas envie de mourir sans garder ce caillou dans ta chaussure ? tu sais, le sevrage on n’en meurt pas, comme disait Spirit juste avant de renoncer à Internet.
-La vie est une source inépuisable, c’est sûr. Tu ne peux pas savoir (si ?) combien j’ai pu considérer, à x reprises, que cette énergie utilisée pour une duperie photographique était gâchée compte tenu de tout ce que il y a à faire d’autres, de plus intéressant. Combien j’ai pu souhaiter utiliser cette énergie autrement, pour le « bénéfique», le créatif, dans la peinture par exemple. Tu sais je comprends fort bien ta motivation pour le bouddhisme. J’ai beaucoup aimé le film minimaliste « printemps, été, automne, hiver, printemps … ». Je cherche dans cette direction aussi, grappille des infos, m’intéresse à l’énergétique du vivant, aux pratiques de puristes incluant une dimension philosophique, spirituelle.
Néanmoins, je bute sur le comment se dire « plus jamais ». Si le fantasme est dans la nature de l’homme, l’endiguer est contre nature. Je voudrais pouvoir dire « autrement ». Mais « autrement » comment ?
-comme dit ma cyber-copine flo, " il ne s’agit pas de renoncer à la passion mais de renoncer à saisir son objet, ce qui n’est d’ailleurs pas un renoncement puisqu’on a l’occasion de s’apercevoir que l’objet en question est toujours une projection de son propre esprit, et qu’en réalité, c’est rigpa qui s’aime lui-même, ou, comme diraient les chrétiens, Dieu qui s’aime lui-même, à travers sa propre création. Il s’agit donc de ne pas de confondre la mariée avec la robe dont elle est vêtue."
J’ajouterais que la défaite étant prévisible face à des forces qui nous dépassent, on peut renoncer momentanément à la confrontation - ce que tu appelles sauter un tour - et prolonger indéfiniment ce moment. Le train du changement passe tous les jours devant ta maison. Encore faut-il te donner la peine de monter dedans.

-Tu vois, je crois que je résiste beaucoup plus que je ne l’imaginais à l’étape 1, déjà, à savoir que au fond de moi, je dois refuser l’idée d’être malade, et démuni. Comme pour une tuberculose.
-Sauf que c’est vachement difficile pour toi de refuser l’idée de maladie vu que tu en constates les symptômes, que tu les connais et les re-connais !
-Je comprends parfaitement tout ce que tu dis, tous les arguments d’orroz et des autres, je les fais miens d’ailleurs en bonne partie ; mais il est possible que je ne les sente pas assez au fond de moi, pas assez pour me persuader une nouvelle fois que la vie est possible SANS l’ombre du porno. Je ne peux me résigner à ces idées : 1/ plus jamais ;
-le futur n’est qu’une vue de l’esprit (cf Eckardt Tolle, bouquin référencé sur le site d’orroz) : tu es toujours dans l’ici et le maintenant. Mais si ton passé était moins présent, ton futur te paraitrait moins lointain (synonyme "d’improbable")
-2/ je suis malade.
-bienvenue au club. Le sentiment d’appartenance à une communauté te délivre-t-il de cette tragédie ou pas ?
-Lorsque j’étais à fond dans l’idée d’abstinence en juillet 2005, je m’imaginais gravir une montagne. Le problème est que je n’ai jamais su imaginer ou sentir ce qu’il pouvait y avoir derrière.
-mauvaise nouvelle : une autre montagne. L’évolution est ainsi fête : il n’y a pas de limite au progrès accessible à l’humain. Par contre, il est vrai que nous avons le "choix" de creuser vers le haut ou vers le bas.
-Or, tout ce que je te dis en est en partie la cause. Je ne peux rien imaginer que je conçoive contre nature. Et me concevoir convalescent à vie, avec mon cache nez, en fuite, comme seul échappatoire me paraît être contre nature.
-bon sang mais c’est bien dur ;-)
Flo dit "Les cyberdépendants combattent leur désir. Pas de chance, le désir de la pétasse sur un écran n’est que la dégradation de quelque chose de plus haut, car la jouissance sexuelle n’est, de nouveau, qu’une version dégradée de la béatitude produite par l’union de la clarté et de la vacuité. Autrement dit, rejeter le désir, c’est jeter l’échelle qui nous permet de remonter à notre vraie nature. Et ça ne peut pas marcher." (commentaire d’orroz : "C’est pourquoi je propose aux dépendants de transformer leurs désirs de pétasses en désir vrai d’amour pour leur partenaire car en réalité c’est cette omnipotence du désir qui permet d’atteindre la vraie jouissance.")
Si t’as oublié d’où tu viens, rappelle-toi que t’as les bases et que rien t’empêche de les reprendre, à part ces "nouveaux commencements devant lesquels tu te dérobes", comme disait Michaux. Ou que tu te plais à recommencer encore et encore sans jamais en voir le bout. Si j’ai pu le faire, rassure toi, c’est à ta portée.
la preuve : extrait de mon ancien blog : "7 Octobre 2005. Jour 0. Rechute. Il va falloir copier-coller le paragraphe d’hier, ça ira plus vite. Ou alors un petit Flo, pour la route :
"On voit bien ce que Castaneda appelle l’auto-contemplation. C’est le fait de jouir de ses émotions/sensations/pensées… jusqu’à en être dégoûté, énervé, et ensuite, jouir de ce dégoût, de cette colère, après quoi on est fatigué donc on dort un petit coup, et dès qu’on se réveille, on recommence ! Là où le processus est le plus visiblement à l’œuvre, c’est dans les émotions. A ce niveau là, ça devient du grand art. Comme le dit Casta, les gens sont tous assis en rond à se retourner le couteau dans la plaie et ils appellent ça du partage. En fait, ils ne partagent rien d’autre que leur auto-contemplation.
N’étant moi-même pas très douée pour les émotions, on comprend que j’aie toujours bien aimé ceux qui ont tendance à s’y complaire, je leur trouvais du charme, en quelque sorte. Pour sûr, ils ont une capacité d’exister supérieure à la moyenne, car c’est bien de cela dont il s’agit : s’auto-contempler pour exister. Malheureusement, personne n’existe, et ne pas l’admettre est la cause de toutes nos souffrances. Plus on s’auto-contemple, plus on existe, et plus on souffre, bien sûr. Le prix à payer pour ne plus souffrir est la cessation de cette auto-contemplation, et c’est un prix que personne ne veut payer."
Evidemment, on se fout que Flo, que Casta et à postériori vous ou moi ayez une quelconque prétention à "mettre en actes" cette histoire, qui éveille dans mental confus du dépendant bien des échos. Castaneda est mort en emportant ses secrets, Flo est à donf dans le dzogchen et moi je refuse d’accepter mon impuissance devant le porno après 6453 essais infructueux. Non, inaboutis. Ce qui prouve que la théorie de Casta rapportée par Flo n’est pas faite que pour les cochons, et que si je cessais de me plaindre ici-même d’être rien qu’un branleur, y’aurait déjà un peu moins d’autocontemplation."
a+ kamarade !

J’ai un copain qui, pour éviter les risques inhérents à sa profession de devenir alcoolique, dépressif, obsédé sexuel ou les trois à la fois, s’entoure de gens qui manifestent fortement au moins une de ces tendances. Je me demande si je ne suis pas en train de tester sa ruse. Bien que j’aie déjà le tiercé dans l’ordre, mais retourné à l’état latent.
Après cette orgie de dialectique, méfions-nous quand même. Il arrive que latent t’accule, surtout quand l’attentat cule.


Commentaires

  1. Un petit commentaire : le gars n’est pas près d’arrêter puisqu’il se justifie. Regarde son insistance sur le fait que tout de même, c’est normal, puisque depuis l’aube del’humanité etc… C’est sûr que depuis l’aube de l’humanité il y a des obsédés qui sont fiers de l’être. En fait, quelque part, il en est fier. Tant qu’il ne le verra pas, il ne risque pas de changer.
  2. je crois qu’il se justifie pour pouvoir en être fier, et non l’inverse, parce que d’une certaine façon il a marre d’en avoir honte et que personne ne tient à vivre dans une incohérence dont il serait l’auteur.
    D’une certaine façon je me justifie aussi, mais à un moment donné la souffrance a dû passer par dessus l’égo. Merci qui ?
  3. Je reconnais en toi l’homme pur qui ne pense jamais à mal…
    Je t’assure qu’on peut être fier de son caca, par principe. Il faut être un peu pervers pour ça, mais c’est assez répandu. Il y a beaucoup de complaisance chez ce gars, et la complaisance est à elle-même sa propre récompense. Et il le sait, bien sûr. Mais il ne le reconnaîtra pas forcément, puisqu’avec toi, il essaie de faire bonne figure, sachant que tu n’es pas pervers toi-même et qu’il ne saurait donc t’embarquer dans sa façon d’être. C’est un malin.
  4. j’espère pour lui qu’à un moment donné, il se rendra compte qu’il perd son temps, et que son caca ne possède pas intrinsèquement les valeurs qu’il lui attribue.
    Le caca, c’est chiant, mais il faut sortir de la cuvette pour s’en apercevoir. Ou au moins postuler qu’elle existe, et possède donc un au-delà du couvercle.
    J’ai mariné dans la même bouillasse que lui, et j’ai mis longtemps à piger que “la complaisance est à elle-même sa propre récompense” (je te remercie pour cette formulation)
    après, c’est lui qui voit…
    il serait vain de persister à lui désigner la lune s’il regarde mon doigt, et réciproquement.

lundi 21 août 2006

de penser mon cerveau s’est arrété


Me voici donc auto-promu borgne au pays des aveugles. Super. Un étrange sentiment de triomphe s’empare de moi, quoiqu’il me rappelle étrangement le doux frisson de l’ivresse de la défaite. Question d’intensité. Et de nature. Agacé de voir Flo faire l’apologie de films que j’estime ne pas valoir un coup de cidre sans même les avoir vus, je nous colle hier soir devant "de battre mon coeur s’est arrété", film français récemment encensé par la critique et le public. A nous le réalisme poétique, les quêtes riches de sens, loin de l’imaginaire stéréotypé de lavettes inconsistantes sur le plan psychologique et affublées de collants bicolores moule-boules.
Or, au final, de quoi s’agit-il ? Une petite gouape qui fricote dans l’immobilier bas de gamme - rachat et revente avec plus-value de logements insalubres, quitte à en déloger les squatteurs à coups de batte de base ball ou en introduisant des rats dans l’immeuble - se rappelle soudain qu’il a d’autres modèles paternels disponibles que celui de son géniteur, qui grenouille dans le même milieu et lui a tout appris sauf les valeurs morales, et dont il doit pallier à la décrépitude et aux conséquences funestes de ses mauvais coups de dents de loup vieillissant, qui vont empirant au fur et à mesure du film. Le jeune voyou incarné par Romain Duris recroise accidentellement son ancien professeur de piano, chenu mais digne, qui lui suggère de reprendre l’instrument car il le trouvait "doué" lorsqu’il cessa de pratiquer dix ans plus tôt. Contre toute attente, Romain s’y remet, et doit se battre avec lui-même pour triompher de son émotionnel plein de noeuds, de son psychisme délabré par une vie sociale peu nourrissante et de son karma électrique. A la fin, il restaure l’honneur paternel bafoué en laissant pour mort l’assassin de son père (père qu’il a un peu contribué à faire zigouiller) et en épousant un substitut maternel (car sa mère était concertiste et les a laissés tomber, son père et lui bien des années plus tôt) en la personne de la jeune prodige chinoise qui a accepté de lui donner des cours pour le remettre à flot pianistiquement parlant et qui est un peu dans le besoin, du fait qu’en quittant Pékin pour un apparte pourri dans le 13ème elle a attrapé la pauvreté et l’anonymat, cours qui ont permis à Romain d’oser se présenter à l’audition que le vieux professeur lui a consenti, même si au moment de l’exécution de la Toccata en mi mineur de Bach il merde gravement du fait de sa saisie émotionnelle en présence de son White Vador.
Damned ! ça vous rappelle rien ? ma femme a râlé de l’indigence de l’intrigue (mais n’oublions pas qu’elle a La Vue ) et de la complaisance au pathos qu’elle croise en vrai dans sa vie professionnelle et dont elle n’a point le besoin de se repaître en seconde partie de soirée, et j’ai dû reconnaitre qu’à part la performance de Duris et le souci d’Audiard de filmer au plus près ses acteurs, ainsi que quelques audaces stylistiques qui consistent essentiellement à ne s’autoriser aucun plan extérieur lors des inévitables scènes de transport automobile, on est bien dans un remix de tragédie grecque en moins bien.

De télécharger mon ordinateur s’est (presque) arrêté.

Ca me fait penser que je suis censé partir en retraite bouddhiste à la fin de la semaine alors que je n’ai même pas rempli le formulaire d’inscription (mais je viens de refuser du boulot pour cette période, ce qui chez moi est signe d’engagement ferme), que je fume toujours 25 clopes par jour et que ma vie sociale réelle - hors internet, quoi - s’est réduite comme peau de chagrin depuis mon retour de vacances, qui furent heureusement placées sous le signe de la rencontre et de l’initiative.

C’est pourquoi je ne te jette pas la pierre, Pierre.
Mais bon, l’égo ne va pas se barrer comme ça, alors autant en faire quelque chose, hein ?
Orroz dit quelque part qu’il ne faut pas oublier de le mettre au service de plus grand que lui, si on veut pas se casser la gueule.

Commentaires

  1. tu te lance dans une retraite bouddhiste,,
    c’est pas bon si tu veux t’auto-proclamé autocrate du “culte des branlos” (un putsch en somme?)…

    bo a l’occaz tu pourra filer les coordonées de ton centre (sauf dans l’yonne hein)..

    bon si tu parle de syrius a ton retour…

    restera l’eutanasie.

  2. sans compter que quand les aveugles fonderont une république, je l’aurai dans le schtroumpf.