Une chaudière a pris feu chez un sinistre, désormais sinistré.
Heureusement, par la grâce des assurances multirisques habitation, tout finit par rentrer dans l'ordre, au bout d'un certain temps où le fond de l'air était quand même frais.
6.
Ca a l'air con comme une bite, un chauffe-eau. Mais en fait, je connais des bites plus intelligentes. Je ne parle évidemment pas de la mienne. |
Le lendemain matin, j'appelle mon électricien préféré, ça commence à sentir la femme pas lavée dans les couloirs, il me dit pouvoir passer mardi, je me débrouille pour m'octroyer la R.T.T. magique qui va bien, on refait le parcours du petit vérificateur ensemble à travers les diverses dépendances, buanderies et garages de la maison, à différents stades d'encombrement de linge de maison, de vaisselle, de vieilles collection de bandes dessinées, de jouets d'enfants.
Cet homme m'inspire une confiance totale, il a sauvé ma famille de la ruine un été où j'étais parti faire de la voile aux Baléares, et pendant ce temps toute l'installation électrique de la maison disjonctait à heure fixe sans raison apparente, il est parvenu à diagnostiquer par téléphone à ma femme de marin breton* perdu en mer entre Majorque et Minorque, avec un lumbago en plus, qu'il y avait un programmateur caché qui faisait sauter les plombs, et effectivement c'était ma pompe immergée dans le puisard reliée à un réseau goutte-à-goutte pour l'arrosage du jardin qui avait pris l'eau, et tous les soirs à 22 heures, au moment où l'arrosage devait entrer en action, boum, Black-out, couvre-feu, interruption des fonctins électriques dans toute la maison, terminado la rigolada, pas moyen de relancer le compteur, et elles n'avaient pu y penser toutes seules, les pauvrettes, alors que lui, ça lui était venu tout de go par la méthode hypothéco-déductive.
Mon électricien préféré possède un bagage de connaissances plus étendu et des outils un peu plus performants que les miens, moi qui n'ai jamais été très à l'aise avec l'électricité, et pourtant j'en consomme beaucoup, c'est peut-être pour ça, ça doit me gêner d'aller creuser là où ça fait mal.
Et puis il est équipé d'un testeur, ça aide aussi, surtout quand on sait quoi tester, et quel enseignement tirer de la mesure effectuée.
En trois coups de cuiller à pot, il a trouvé, en fait il ne sait pas vraiment d'où ça vient parce que rien qu'en tapotant ici et là et en dévissant-revissant quelques menues babioles nucléaires dans l'installation, le courant électrique revient dans le chauffe-eau.
Alleluia. Je lui offre un café, je lui demande si ça va mieux que la dernière fois, où il devait partir installer 40 portails automatisés de temples bouddhistes dans le Sud de la France, et s'était aperçu trois jours avant le départ que son client maître d'ouvrage était un mauvais payeur, qui lui demandait d'avancer la marchandise, en plus.
De tout décommander au dernier moment, ça lui avait fait un sacré trou dans le planning, à défaut d'en faire un dans son portefeuille, ou pire.
D'ailleurs, pour mon dépannage il me demande 40 euros au black, c'est la poisse je n'ai plus de liquide, je promets de passer les lui déposer dans sa boite aux lettres dans la semaine.
J'ai une maison neuve, les filles ont de l'eau chaude, je suis à nouveau le roi du Monde.
* Traditionnellement, le marin breton est en mer dès le matin, et le soir par sa femme. Heureusement, à Minorque y'avait pas de réseau.
(A suivre)