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mardi 9 juin 2015

Difficile innovation

A l'heure de mettre sans doute la clé sous la porte après dix ans de radotage numérique, je dois faire mon autocritique.
Je n'en reviens pas d'avoir cru aussi longtemps que je pouvais jouer au professeur d'explications et  m'emmurer vivant sur mes blogs avec apparemment autant de ferveur intermittente, à y professer d'absconses théories rarement mises en pratique, retranché dans mon mental, sans en subir les conséquences, tragiques ou cocasses selon l'humeur de l'observateur.
J'ai beaucoup emprunté, en imitant le style de glorieux ainés, pour parvenir au constat que l’auto-addiction bloguitique m’a quand même un peu coupé du monde et des gens.

Parfois j'ai cru innover, j'ai fait le malin avec les trouvailles de ma femme, et puis récemment je suis tombé sur un tableau de Dali :

Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté (1954)

Comme quoi l'innovation reste un métier hasardeux.
A défaut d'innover sur le net, voyons voir si je peux mettre un peu de nouveauté dans ma vie.
J'en ai grand besoin.

samedi 2 mai 2015

Le coin du petit cinéphile : "Interstellar" de Christopher Nolan (2014)

Qu’on l’admire ou qu’on le déteste, ou qu’on s’en tamponne le coquillard avec nonchalance, Christopher Nolan fait aujourd’hui ce qu’il lui plait plait plait.
Il a gagné sa liberté d’auteur dans l’univers impitoyable d’Hollywood soumis chaque jour davantage aux diktats de producteurs sans vergogne dont les rêves de rentablilité à trois chiffres nivellent par le bas l’inconscient collectif.
Ainsi de Interstellar, film gigogne aux mille sentiers de lecture, dans lequel se dissimule entre autres un pamphlet néo-marxiste, outrageusement fardé en blockbuster de SF humaniste.

Dans un futur proche, le capitalisme a eu la peau de notre bonne vieille Terre.
La productivité de l'industrie moderne, pratiquement sans limites, a saturé le marché de télés, de grille-pains et de lecteurs Blu-Ray.

Les prix ont baissé au point où les producteurs perdaient de l'argent au lieu d'en gagner : le profit symbolique (l’argent) a perdu toute valeur, après une énième crise des subprimes. Après quoi, faute d'argent, les moyens de produire ont été détruits et les profits matériels ont disparu eux aussi. Bernard Maris a eu beau s’en retourner dans sa tombe, c’est la mémerde.

Mattiou Mac Cochonnou, rude fermier du Midwest, en est réduit à pirater des drones indiens pour pérenniser sa parcelle de manioc rongée par le Mildiou et les mensualités du Crédit Agricole.
Tel un disciple de Francis Cabrel, la grand-mère à moustaches, il se dit que le futur, c’était mieux avant, quand il était ingénieur. Que le déclin de l’Amérique est dû en partie à ces conseillers d’orientation bornés et conspirationnistes qui croient que les missions Apollo n’ont jamais eu lieu, ou ne furent que des fakes de propagande visant à inciter les Russes à dépenser jusqu’au dernier kopeck dans des programmes spatiaux et des technologies inutiles vouées à l’échec; conseillers d’orientation qui lui suggèrent vivement que son fils reprenne son exploitation agricole en difficulté au lieu d’embrasser une carrière scientifique qui lui permettrait, une fois frais émoulu de l’académie de Westpoint, de partir explorer l’Ouest Sauvage de l’Espace Profond et coloniser de nouveaux territoires, quitte à génocider quelques Apaches galactiques au passage.
Les lobbyistes de la NASA nous ont pris pour des quiches, insinue Nolan : au lieu de se branler sur la conquête de Mars, hors budget, ils auraient été mieux inspirés d’apprendre à nos enfants à vivre en bonne entente avec cette planète, la seule que nous ayons sous la main, en quelque short.
Le bilan est amer, même si c’est pas après que la poule a pondu qu’il faut serrer les fesses, comme on dit dans le Midwest.

Il y a plein d’autres films dans Interstellar.
Autant que vous pourrez en voir dans votre misérable existence de spectateur tant que vous n’aurez pas décidé d’en devenir acteur :

- une histoire de poltergeist au-delà de l’abîme du temps.

- une fable sur la responsabilité parentale, une fois que vous êtes passé dans un trou de ver pour sauver l’humanité, et que vous retrouvez vos enfants âgés de 120 ans de plus que vous, qui vous reprochent de ne pas avoir été très présents aux stades cruciaux de leur développement psychomoteur. « Devenir parent, c’est accepter d’être le fantôme du futur de tes enfants », déclame Mac Cochonnou tout en infra-graves (un caisson de basses lui avait été greffé à cet effet spécial pour toute la durée du tournage) à sa fifille adorée avant de filer à l’anglaise avec une astronaute dont on pourrait dire qu’elle était tellement belle qu’on la croyait stupide.

- un réquisitoire contre Hans Zimmer quand il se prend pour Philip Glass.

- une réflexion métaphysique sur les limites à ne pas outrepasser en matière de développement de l’intelligence artificielle, quand vous pouvez programmer le coefficient d’ironie d’un robot au point où il fait passer vos meilleures jokes hyper-secrètes pour des blagouzes pourries de CM2.

- un pensum intimiste où la surenchère affective (aaah, l’amuuuure !!! ) le dispute à  l’incohérence scientifique, qui comblera tous les porteurs d’un joint d’étanchéité émotionnel défectueux, sans porter préjudice à une capacité d'émerveillement restée intacte devant le pouvoir cathartique du cinéma.
- un songe éveillé sur la Bibliothèque Infinie, contaminé de réminiscences de 2001, qui renvoie aussi bien à Escher qu’à Borges, ou qu’à feu Bookys. (Et comment diable Nolan a-t-il été mis au courant pour Chtipowa ?)

- une armada hirsute et débraillée de réflexions post-pubertaires sur La Mort Imminente, La Résurrection, la conquête spatiale, l'évolution, l'amour (dans ses dimensions symbolique / métaphysique / biologique), la recherche de vérité dans la Science, la condition humaine, le temps, la responsabilité de l'humanité dans ce qui arrive à la planète, etc...

- un sombre mélo centré autour de la relation père/fille

- un dépliant touristique rédhibitoire pour la planète Tsunami

- un hommage caché (révélé ci-dessous, on se fout pas de votre gueule) à "La vie d'Einstein", célèbre précurseur relativiste (non crédité au scénario du film), de Daniel Goossens



Bref, pour un blockbuster, c’est aussi un film en kit où on capte surtout ce que l'on y a apporté.
Et c’est déjà beaucoup.

J'ai bien fait de pas lire l'article de l'odieux connard avant d'écrire le mien, j'aurais fait moins sobre.

Ecrit sur un forum hyper-secret en pensant à autre chose.

jeudi 5 mars 2015

Blasphemator® n’aime pas Prometheus

Blasphèmator® aime bien la SF.

Blasphèmator® aime bien Alien, il se rappelle qu'il avait 16 ans quand il a vu le film en salle, et qu'il a failli être malade sur son voisin de devant tellement la mort de Ash l'androïde était a-dégueulbif.

Blasphèmator® a été affreusement déçu par Prométhéus, même si le potentiel blasphématoire du film est d'une kolossale finesse :
Les "Ingénieurs" qui sont à l'origine de Toute Vie sur Terre ne nous ont créés que pour pouvoir joyeusement nous exterminer, sans doute pour le fun.

Pour une fois, je trouve justifié le palimpseste de l'Odieux Connard pour nous détourner de cette horreur.

C’est pire que Blasphèmator® quand il est voluptueusement pessimiste, c’est pire que Jean Rostand quand il achève ainsi un de ses livres : 

« Alors l'espèce humaine passera comme ont passé les Dinosauriens et les Stygocéphales. Toute vie cessera sur la Terre qui, astre périmé, continuera à tourner sans fin dans les espaces sans bornes. Alors, de toute civilisation humaine ou surhumaine, découvertes, philosophies, idéaux, religions, rien ne subsistera. En ce minuscule coin de l'univers sera annihilée pour jamais l'aventure falote du protoplasme, aventure qui déjà peut-être s'est achevée sur d'autres mondes, aventure qui en d'autres mondes peut-être se renouvellera. Et partout soutenue par les mêmes illusions créatrices des mêmes tourments, partout aussi absurde, aussi vaine, aussi nécessairement promise dès le principe à l'échec final et à la ténèbre infinie. » dont on pourrait résumer la pensée en un minimum de mots : 
« Merde !» 

Ce qui nous ferait gagner un temps précieux pour :
1/ aller voir des bons films
2/ poursuivre notre autodestruction sans nul besoin de Dieu fâché, un usage pervers de la religion y suffisant amplement.







Le manuscrit de l’arabe dément Ibn Djihad Jack-One-Lung Ben Dartan, dont a été exhumée la citation de Rostand.

vendredi 30 janvier 2015

Arrogance & humiliation, le retour

Réflexions nées de la méditation de l’éditorial de Philippe Val, Loué soit son Saint Nom !

Je crois que je viens de piger quelque chose.
Ne riez pas.
Je vous dirai.
Bon, les Arabes, on dirait qu’ils ont un peu la modernité coincée en travers de la gorge.
Et ça ne date pas de cette triste affaire de caricatures.
La modernité, comment s’en accommoderaient-ils ?
Il faudrait rénover l’islam, mis à l’épreuve des réalités du monde contemporain qu'on a au jour d'aujourd'hui.
Je veux dire, mettez-vous à leur place : ça doit pas être évident de concilier les deux.
Takavouar ici et .
Clique, mon ami, clique ! Tu sais pas qui te cliquera !
Et pendant que leurs certitudes s’écroulent, nous on fait rien qu’à ricaner bêtement. 
Ca les énerve d’autant plus. 
La provocation obtient rarement le résultat escompté.
Sauf si le résultat escompté, c’est l'exaspération du camp adverse, jusqu'à sa réaction violente, donc peu humaine, car chaque humain sait bien au fond de lui-même que la violence est une réaction obsolète, un acte de désespoir.
En déclenchant cette réaction disproportionnée, on prouve ainsi à peu de frais le manque d'humanité de l'Adversaire.
Ca en a refroidi plus d'un par chez nous la semaine dernière. 

Ca me rappelle un oncle, un des trois frères de mon père, toujours à faire chier ses frangins.
Même goût pour la provocation, même arrogance de l’humilié…
Ah ça, on peut dire qu'il les a bien énervés, ses Arabes.
(=> ses frères Dalton)
(ah oui, avec la pensée analogique, faut s'accrocher, t’as qu’à prendre des notes…)



Les frères Dalton quand ils étaient petits...
On note à l'arrière plan la présence de Ma Dalton.
Le Prophète doit être occupé à prendre la photo.

Jusqu'où pousser mon parallèle ?
Pas très loin :  
Si l’agressivité de ses frères a isolé mon oncle et l'a marginalisé au sein de sa propre famille humaine, d'abord ils n'ont même pas de pétrole, et puis ils n'iraient pas jusqu'à zigouiller leur frangin, ils se contentent d'être fâchés à mort.
C’est l’avantage du Symbolique sur le Réel, qui permet d’économiser de précieuses vies humaines.
Y z’ont pas encore compris ça, les Arabes.
(Les vrais, pas les frères Daltoniens, ceux qui voient rouge quand on leur agite un chiffon caricatural sous le nez)
Faudrait leur écrire « Le Coran pour les nuls », pour leur permettre d'entrer dans le Royaume de la Pensée Symbolique.
(La semaine dernière, j’avais en projet d’écrire "Le Coran pour les cons », mais la fraction bête, méchante et lourdement armée de Charlie me dit que ça existe déjà, et que ça s’appelle « Le Coran »)
Bref.
Je m’égare.
D’ailleurs, c’est plutôt eux (Jack, William et Averell Dalton, pour ne pas les nommer) qui sont fâchés avec Joe, qui à l'approche de la mort aimerait bien renouer le lien, mais ça ne va pas se faire, et malgré mes velléités passées de faire entendre raison aux uns et aux autres, l’expérience m’a prouvé qu’on ne pouvait être médiateur familial dans sa propre famille.
Alors je laisse pisser, mon oncle Joe comme les Arabes, et en même temps, je me rappelle ce vieux proverbe arabe, justement : « il vaut mieux que le chameau soit dans la tente et pisse dehors plutôt que l’inverse » 
Il ne me reste plus qu'à espérer l'intervention d'une puissance supérieure, genre Batman, bien connu pour son habilité en négociations d'usage sans faire usage d'armes à feu, mais s’Il existe, il n’est pas souvent au bureau.

lundi 30 juin 2014

La crème des teams, le tour des crews

Le meilleur tracker P2P francophone privé plie les gaules fin juin, victime d'obscures dénonciations. 
Adieu G*s, je vais enfin avoir du temps pour regarder tous les films et séries empruntés chez toi.
Mais des transfuges m'invitent sur un de ses successeurs, apparemment fréquenté par la crême des traducteurs, des développeurs, des encodeurs et des sous-titreurs, qui se proposent de mettre le meilleur des films indés à la disposition des happy few.
De ces demi-dieux qui décident si vos sous-titres seront incrustés ou non dans les séries que vous récupérerez sous le manteau, si elles seront visibles sur vos lecteurs de salon ou s'il faudra vous contenter de les visionner sur votre ordinateur parce qu'un Régis aura confondu le H264 avec le codec YUV Planar 4:2:0.
D'un côté je suis flatté : il m'a suffi d'échanger quelques viles boutades avec un ou deux membres, et me voilà enrôlé vers de nouvelles casernes tantriques où l'ombre des plaisirs  filmiques s'allongera toujours plus loin vers l'inconnu.
De l'autre, je sais que l'avidité à voir des films aussi bath qu'inédits n'a jamais été chez moi qu'un paravent à une forme malsaine d'avidité déplacée, puisque la réalité, la beauté et la vérité ne sont pas des trucs à télécharger alors que, bon sang de bois, y'a que ça de vrai.
Et qu'il y a longtemps que j'ai quitté l'illégalité joyeuse pour m'enfoncer dans l'empilement absurde.
Bon an mal an, j'arrive à regarder 5% de ce que je prends ici et là.
Au départ, avec le P2P, j'étais stupéfait de l'abondance de l'offre.
Trackers publics ou privés, tout ce qui a un jour été publié ou diffusé sur le mode payant était certain de se retrouver piraté, offert en partage, sur 5,10, bientôt 200 offres illégales, download pur, streaming, et j'en découvre chaque jour davantage sur la face cachée de l'iceberg.
Non seulement l'offre continue à être pléthorique, mais elle s'accroit de façon exponentielle en se diversifiant, et les bons endroits se traquent, s'échangent sous le manteau et se méritent, comme partout, en tout cas c'est ce qu'on prétend une fois qu'on y est rentrés.
LE PARTAGE ! L'ECHANGE ! c'est ce que me serinent les bandes de jeunes délinquants qui me haranguent sur les cyber-trottoirs pour que je fréquente leurs douteuses échoppes, fréquentation qui leur fournira la justification nécessaire à la poursuite de leurs activités. Il faudrait des batteries de sociologues pour déminer ces concepts emblématiques d'une jeunesse perdue dans les limbes de la transgression hadopiesque.
Après tout, j'ai moi-même vécu de belles années sous l'emprise du fantasme de partage total, à étaler des peintures rupestres sur les murs de ma caverne électronique.
Et j'ai toujours ce problème de vouloir remplir mes disques durs, ma télé et mon cerveau avec des  fichiers / films / pensées qui ne sont ni à moi ni de moi, bien que je sache par ailleurs que mon moi n'est qu'une fiction issue du cerveau d'un séminariste fatigué.
Bref, franchement, je ne sais pas ce que je fous sur cette nouvelle Mecque du cinéphile exigeant.
Même si je suis ravi d'y être.
Ca a beau être le Saint des Saints, la nouvelle Babylone où l'un des membres peut signaler à la cantonade la sortie d'une version HD du film SF de l'été avec Scarlett Johansen une semaine avant sa sortie en salles et un second lui refiler l'adresse pour trouver les sous-titres dans la foulée, ils m'ont tous l'air un peu obsédés à l'idée de produire du contenu avec leur nouveau joujou de forum au nom du fun et du partage; j'avoue que  je croyais m'y entendre, alors que souvent je ne comprends pas un traître mot des messages qu'ils échangent entre eux.
Normal : d'une part c'est une guilde hyper-spécialisée avec ses codes vestimentaires de tchatche et son vocabulaire fait d'impénétrables acronymes, d'autre part comme me le disait un pépé de 86 printemps croisé l'autre matin en faisant mon jogging, ici je suis subitement un vieux con.
On est toujours le vieux con de quelqu'un, et c'est l'occasion d'une salubre remise en forme question.
Autant je comprenais la franche camaraderie qui règne sur les forums de partage d'images et de vidéos pornos, autant ici, le dévouement au service de la cause du film qu'il est bon, qu'il est peu connu et encore moins diffusé, me stupéfie par son incongruité humaniste.
Est-ce qu'il n'y aurait pas un peu d'anhédonisme éclairé là-dessous ?
Si tu ne peux te soustraire à l'outil, deviens l'outil ?
Quand on travaille dans les nouvelles technologies d'un peu trop près, qu'on est professionnellement condamnés à s'emmurer vivants entre des falaises de code, n'est-on pas tenté, à un moment donné, de compenser cette existence virtuelle par la volonté d'y acquérir le prestigieux statut de fournisseur de contenus, comme un Netflix gratuit ?
Il n'y a qu'à voir ce que le créateur du nouveau forum hyper-secret a gravé au frontispice (dessus) :

** Qu'est-ce que c'est ?
-- C'est un forum, tout simplement. Au sens étymologique du terme, un forum est un lieu où l'on se rencontre et où l'on commerce. Historiquement, un forum se trouve au centre d'une cité, mais dans le néant virtuel nommé Internet, après l'effondrement des cités et des états (ou de ce qui est digne de s'appeler un Etat), ce mot a pris le sens de lieu où l'on partage "librement". ** est donc un lieu de partage, sans cité ni état d'où provienne ce qu'on partage et sans les contraintes habituelles qui régissent le partage, mais avec d'autres dispositifs de contraintes beaucoup plus insidieux et sadiques.
-- Qu'est-ce qu'on partage sur ** ?
-- Du vent. Des oeuvres de la culture numérisées réduites en un nombre minimal de bits faits pour être transférés d'un disque dur à l'autre à des cadences inhumaines. Certaines personnes souffrant de carences affectives liées à un déficit d'attention parentale ont développé un lien si fort avec certains de ces amas de donnés qu'ils ont décidé de créer un forum dédié à leur numérisation, à leur conservation et à leur partage, à ces amas-de-données-là et non à d'autres. Elles ont nommé l'objet de leur obsession morbide des films "indépendants" (suggérant qu'ils l'étaient eux-même, indépendants, les grands garçons). Ils les ont opposés aux films mainstreams. Bref ils ont créé le forum où tu es.
-- Pourquoi ce forum ?
-- Ce forum naît d'une observation: les films indépendants subissent mal la compétition avec les blockbusters. Les blockbusters sont nommés ainsi parce qu'ils sont largement diffusés, font beaucoup d'entrées, et par conséquent, sont les plus partagés et les plus seedés dans les endroits où on les télécharge. Ils ne le méritent pas. L*H, KIN*MA et d'autres sont les noms des groupes d'amateurs, aussi nommés des "teams", qui se sont consacrés à encoder ces films dans le but de les promouvoir. Au moment de la fermeture de g*s, en se rendant compte du constat sus mentionné, ces membres ont décidé de partager directement sur ce forum. De cette manière, ils espèrent s'améliorer mutuellement, être plus proches de ceux avec qui ils partagent, et éviter la débandade qui aurait lieu si ce forum n'existait pas.
-- Maintenant, j'ai un doute... Est-ce que vous êtes une secte ?

-- Non... en tout cas pas une secte millénariste. Nous ne proclamons pas la fin du monde pour une date donnée (même si certains films diffusés le font). Par contre nous révérons tous une idole, le x264, et nous vivons dans l'attente de jours meilleurs pour le monde du P2P francophone. Si nous étions une secte, nous serions donc beaucoup plus proches des juifs dans le désert plutôt qu'une des sectes orgiaques du New Age. Oui, je sais, désolé...
Enfin, ce forum n'a pas vocation à se faire connaître des importuns. Evite donc toute publicité dans des endroits inadéquats, par exemple, dans les toilettes de ton lycée ou sur le forum doctissimo. Pour autant, les amateurs de bons films sont les bienvenus. Si tu repères un spécimen, généralement reconnaissable à son allure globale décatie (même quand il est jeune) et à sa faculté d'analyser la réalité sur le mode cinématographique (même sans s'en rendre compte), libre à toi de l'inviter en utilisant l'onglet d'invitations, et ce après lui avoir soutiré une adresse mail valide (préférablement gmail) en lui promettant tout ce qu'il pourra trouver ici et/ou ici(et même un peu plus, car ils sont souvent naïfs). Attention, ils se laissent facilement approcher (ils aiment la flatterie et le goût du sucre) mais, étant lâches, ils fuiront dès qu'ils croiront qu'il y a une embrouille. Ne parle donc surtout pas du bunker souterrain, ni de la sélection des femelles.

On est bien en présence d'esprits forts, en tout cas rebelles et mutins, retranchés dans un fortin au large des côtes de la Barbarie. La cause est sans doute noble. Pourquoi est-ce que derrière cette pépinière de talents qui avancent masqués, je ne vois parfois que des individus instrumentalisés par des machines et des processus industriels en quête de destinées humaines à broyer ? Il y a 7 ans, dans une série d'articles un peu mieux inspirés que çui-çi  (Demons 1 à 12) je prophétisais qu'un jour j'en viendrais à incriminer la conspiration des tuyaux.
Je crois que j'y suis.
Aussi déglingué que Charlie à la fin de Des fleurs pour Algernon, sans faire usage de produit.
Maman serait fière de moi.
J'ai toujours bricolé mes blogs pour me faire mousser quand j'étais en déficit dans le réel.
Etant entendu que je n'y obtiendrai  jamais la reconnaissance dont je rêve, vu que je ne m'y prends pas du tout comme il faut, et qu'en plus si j'y réfléchis 30 secondes, ce n'est pas du tout mon but.
Ok.
C'est entendu.
Mais eux ?
La crème des teams, pour moi c'est le tour des crews : j'y suis scotché, alors que j'aimerais déjà dévisser.
D'où cette courageuse dénonciation anonymisée et relativement illisible, dans l'espoir sans doute déçu de me faire bannir.

Le cyberdep combattant l'hydre du P2P
(vue d'artiste)

mercredi 25 juin 2014

Indignez-moi !

J'ai voulu racheter des têtes de rasoir HQ8 (Philips) et Braun 5612.
Petite recherche sur Amazon : 
32,99  + 25,06 €, frais de port gratuit.
Je pose la question à mon petit revendeur qui a miraculeusement survécu à l'invasion des Leclerc Géants : 
64,00 + 55,00 €
"Ah quand même, la différence est de taille, lui fais-je remarquer. Savez-vous que c'est deux fois moins cher sur Amazon ?
- Ah ben ça m'étonne pas, me répond-il, ils n'ont ni magasin, ni vendeur, et ils ne les achètent pas à l'unité, eux".
Et puis il laisse la conversation s'éteindre, il pense que je vais quitter le magasin et commander sur Amazon, comme le font sans doute nombre de clients moins fortunés et moins élégants que moi, que je suis juste passé l'humilier au bureau.
- "Bon tant pis, je ne tiens pas à favoriser la disparition du commerce de proximité, je les commande chez vous, allons-y."
Il est un peu surpris, du coup il me fait un rabais sur la Braun 5612.
Je ressors de son échoppe en m'interrogeant sur la capacité du capitalisme à s'auto-niquer, et en m'étonnant que nous n'en soyons pas déjà tous morts.

Dans un univers parallèle en réalité augmentée, il existe une version un peu plus ambitieuse et moins naïve de cet article, qui explique que de tout temps, le grand capital a mis par terre le petit commerce, qui s'adapte et s'en remet, ou disparait au nom de la sélection naturelle, que tout ceci est très normal quoiqu'immoral, et que c'est au consommateur final, doué d'une conscience bien que situé tout en bas de la chaine alimentaire, de faire ses choix.

dimanche 10 mars 2013

La vie Geek 3

En 1997, j'ai écrit une application interactive sous Macromédia Director 4.
Elle prophétisait ce que j'allais vivre pendant les 15 années suivantes.
Me voici, tel un postcog (l'inverse des précogs de Phil K. Dick, ces mutants qui peuvent prédire les évènements à venir) contemplant fièrement cette crispation cyber en me tapant sur l'épaule "je te l'avais bien dit, que c'était une foutue idée, de troquer la boutanche contre l'ordinateur."
J'ai compilé les meilleurs passages de ce testament spirituel, qui ne tourne que sous Mac OS 8.5, système d'exploitation aujourd'hui disparu comme tant d'autres langues mortes.
Je n'ai pas recréé tous les boutons qui permettaient de passer plus ou moins interactivement d'un écran à l'autre, c'était trop de boulot, nul névropathe en son pays.
Le meilleur, sur le CD-Rom, c'était un dossier nommé "Rien", et quand on l'ouvrait, ça ouvrait un fichier texte sur lequel on lisait "c'était donc vrai ! ", vous voyez le genre.

Interné sur internet, le film from john warsen on Vimeo.

samedi 9 mars 2013

La vie Geek 2

Un film de la caméra casher :
Le Motion Tracking pour les Nuls
Sight from Sight Systems on Vimeo.



Le TimeLapse pour les Nuls

Landscapes: Volume Two from Dustin Farrell on Vimeo.



Le Geek & Trollisme pour les Nuls

SKisM - Experts (Official Video) from Richard Payne on Vimeo.



Les vicissitudes de l'insatisfaction du cadre créatif pour les Nuls

WhoMadeWho "Running Man + The Sun" from Good Boy! Creative on Vimeo.


mercredi 6 mars 2013

La vie Geek


Cela fait des mois que je m'agace sur un problème technique assez retors.
Quand j'attrape des films tombés du camion en HD, 720p ou 1080p, ils ont pour la plupart les pistes son encodées en DTS 5.1, et de ce fait ne passent pas sur mon disque dur multimédia WD Elements Play, qui n'est pas taillé pour le DTS.
Mais j'avais trouvé une parade, avec l'aide d'un collègue, oh, un truc simple : convertir les pistes son du fichier d'origine .mkv en fichier .wav à travers Quicktime Player 7 (la version actuelle de Quicktime, soit la 10, ne le permet plus mais les deux versions cohabitent aimablement sous Mac OS X) et pis après, réassembler image d'origine et son converti dans le logiciel mkvmerge.
Cette parade a trouvé sa limite, depuis plus d'un an à chaque fois que je faisais la bidouille, je me retrouvais avec un film noir, avec l'audio correctement convertie mais la piste vidéo invisible, ce qui me condamnait à regarder ces films sur l'ordi avec le logiciel VLC, qui lit tout.
Regarder des films sur un ordi ? Moi ? ça va pas, non ?
Après avoir envisagé toutes les possibilités qui m'apparaissaient envisageables, j'en avais déduit que le nouveau codec H264 AVC n'était pas compatible avec mon lecteur de salon, au demeurant décevant par rapport à la version précédente (mauvaise lisibilité des sous titres, films 1080p saccadés et autres problèmes de riches.)
Et je vivais sans prendre de films HD, de toutes façons j'ai 1,2 téraoctets de films géniaux et de séries en retard sur mon disque dur.
Mais ça m'agaçait de ne pouvoir jouir en  bon père de famille du fruit de mes rapines, d'autant plus que le problème se manifestait de façon aléatoire : certains films en HD passaient, d'autres restaient obstinément noirs.
Et que j'avais récemment craqué pour l'intégrale de Hitchcock en HD, 143 Gigaoctets de Technicolor beau à pleurer, une broutille. 
L'autre jour, j'ai ramené le Hobbit de chez un ami, en 1080p, avec son DTS 5.1, et je me suis dit "tiens, avant de me faire suer le burnous à réencoder ses pistes son, je vais regarder si le 1080p passe sur la télé."
Ca passe : belle image, pas de son.
Alors je fais la manipe, Quicktime 7, export wav, mkvmerge, et au final, je me retrouve à nouveau avec du son mais pas d'image.
Illumination : comme j'ai eu de l'image mais pas de son dans la version originale du fichier, je me dis que j'ai sûrement une looze avec mkv merge, peut-être que ma version est obsolète ?
Bingo, mkvmerge, qui s'appelle en fait mkvtoolnix mais ça serait trop long d'expliquer pourquoi, j'étais resté à la 4.8.0, alors qu'on en est à la 6.0.0, ouah la burne, et que je la charge, et que je teste, et voila-t'y-pas que ça remarche comme en 40.
Triomphe total du discernement, comme disait le Rinpotche qui m'a baptisé ainsi lors de ma retraite dzogchen de 2006, qui est fort loin.
Tout ça pour regarder des blockbusters ineptes à moins d'un mètre de l'écran pour pouvoir compter les pixels, comme il y en a 1920 x 1080 et ce 23,98 fois par seconde, ça en fait un paquet.


L'obscur objet de mon ressentiment, 
jusqu'à ce que je découvre l'étendue de mon ignorance.

mercredi 20 février 2013

Se séparer des corps indésirables

La conception d'un film à la gloire d'une usine de méthanisation des ordures ménagères se révèle assez complexe, et ses implications pétaphysiques ne cessent de m'enrichir de leurs potentialités enivrantes, et pas qu'au niveau de l'odeur.
Faire du bon compost et du biogaz avec nos déchets est un processus lent, onéreux et à la rentabilité hasardeuse, aussi discutable que le développement de l'énergie éolienne une fois que les industriels ont mis la main dessus.
Et puis aussi, les enfants, il faut bien trier nos poubelles, parce qu'à l'arrivée sur site on retrouve des bouteilles de gaz et un peu n'importe quoi d'autre dans les bacs.
Je parle pour les citadins, parce qu'en tant que campagnard, y'a pas bézef de matière organique dans mon container, tout part aux poules et au compost.
En tout cas, ce procédé industriel de transformation des déchets en énergie et en biomasse, j'y vois plein de parallèles avec ma vie intérieure, mais faudra quand même me passer au carbone 14 pour vérifier que j'en avais bien une.
Dans la littérature de développement personnel on insiste bien sur le fait de "partir de là où l'on en est vraiment", tout comme dans les grimoires alchimiques, on insiste sur la lenteur de la transformation des énergies viles en or pur.
Ca me convient donc tout à fait comme travail en ce moment.
Dans le commentaire en voix off sur le long trajet que font les déchets ménagers avant de devenir une ressource, à un moment je lis "La fermentation se poursuit par un affinage qui permet de se séparer des corps indésirables" et c'est ce qu'il y a eu de plus poétique dans ma vie en ce jour, c'est important la poésie, à part le pape qui abandonne son taf pour rejoindre la dynamique équipe des bientôt célèbres critiques de cinéma, un pape poète, ça manquait.

"Puant de vérité" a dit ma femme l'autre soir à propos d'autre chose, en l'occurence les rapports humains dans les chansons de Jacques Brel, c'est pour ça qu'elle ne peut pas l'écouter, elle qui prétend qu'en ce siècle de mensonge, la vérité répand une odeur suffocante.
Bref, ça schmoute.

vendredi 15 février 2013

I comme Ricard

Ce qui fait encore plus peur que les films de trouille, c'est des fois le dimanche, quand je sors le nez de mon Imac 27 pouces, pour m'apercevoir que ma femme est sur son portable, ma fille sur sa tablette et mon fils sur son PC, et de faire mollement semblant de m'en étonner.
Mais mon fils vient de valider son premier semestre en fac de psycho, ce qui semblait fichu d'avance, il est donc raisonnable d'espérer encore obtenir des changements face à des situations qui semblaient désespérées.

vendredi 8 février 2013

Loin et pas cher pendant 5'51"



Le clip est assez hypnotique, dommage que la musique soit nazebroque.
Et il joue à fond la carte "c'est nous qu'on les a rendus comme ça"
J'ai des copains qui rentrent juste de Thaïlande, mais comble de l'avarice, ils y sont allés avec leurs propres enfants.

samedi 26 janvier 2013

Pourriels et réincarnation

J'aime les spams, surtout quand c'est des gens qui m'aiment qui me les envoient, me prouvant ainsi que j'existe.
J'ai reçu ceci :

Deux bébés discutent avant leur venue au monde, sur le délicat sujet de la vie sur terre...
- Bébé 1 : Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?
      

- Bébé 2 : Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.
      
  
- Bébé 1: .. tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie hors d'un ventre ?
    
  
- Bébé 2 : Eh bien, il y a beaucoup d'histoires à propos de "l'autre côté"... On dit que, là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d'émotions, des milliers de choses à vivre... Par exemple, il parait que là-bas on va manger par notre bouche.
     
  
- Bébé 1 : Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons un cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie... donc, tout ça, ce sont des histoires de personnes naïves.
La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C'est comme ça, il faut l'accepter.
      
  
- Bébé 2 : Et bien, permets-moi de penser autrement. C'est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver. Mais j'aime à croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra soin de nous.   
- Bébé 1 : "Maman" ? Tu veux dire que tu crois en "Maman" ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?
     
  
- Bébé 2 : Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d'elle et c'est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.
     
  
- Bébé 1 : C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune Maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas.
    

- Bébé 2 : Je ne suis pas d’accord, ça c'est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on peut entendre quand elle chante. On peut sentir quand elle nous caresse. Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après l’accouchement.     
De la, ……… rejoint ma pensée, nous ne sommes que de passage sur terre et que notre vraie vie est dans l'autre monde,  ici bas nous sommes à l'école de la vie, nous sommes en stage ...
En fonction de sa foi, on peut y réfléchir.

Ce genre de message s'adresse à la sensibilité plus qu'à la réflexion.
Comment intérioser les menaces du patronat, autrefois du clergé, sinon en dévalorisant les conditions d'existence qui nous sont faites ici, sous prétexte que nous sommes en stage, qui rime avec chantage ?
Néanmoins, je poste celui-ci, qui fournit l'occasion d'un changement de point de vue inédit.



jeudi 24 janvier 2013

Le vrai visage du Dark Knight, sous contrôle d'huissier


D'abord j'ai cru qu'il parlait du dernier Batman, celui dont la sortie a occasionné une tuerie dans un cinéma américain, et qui était loin de valoir qu'on génocide pour (ou contre) lui, et puis non, c'est bien le Dark Knight de 2008 dont il cause, celui que je trouvais assez réussi ... voilà qui me réconcilie avec la critique cinéma, petite coterie souvent trop consensuelle dans son jugement, bien qu'avec Allociné on puisse se faire un panel express d'opinions divergentes et se décider sur une formule qui emporte l'adhésion ou suscite une légitime méfiance, surtout les soirs où je doute de la validité de toute fiction à dire quoi que ce soit d'intelligible, sans parler de ceux où, partant droit vers l'orage, j'avais oublié le mien.
Hier soir, pendant l'hémorragie silencieuse et post-opératoire de ma gencive mutilée qui dégorgeait de gros caillots de sang aggloméré et laissait suinter son filet de globules rouges et salés au fond de ma gorge, je me suis franchement marré, dans mon lit avec notre Ipad® à recouper le style fluide, cinématographiquement culturé sans en rajouter de "il a osé", en fait un tandem, son envie de faire partager ses choix et ses aversions, qui renvoie parfois l'ascenceur à l'odieux connard de service, et je les en remercie, puisque je m'étais fait enfler, et pas que la mâchoire, par Télérama, pour aller voir Loopers lors de notre escapade parisienne fin décembre, "une rêverie sur l'enfance pleine d'étrangeté, sombre et brillante (…) pour le spectateur, c'est l'innocence retrouvée, grâce à la fraîcheur du regard d'un cinéaste avide de nouveauté, aussi audacieux que franc-tireur." et que j'ai bien fait de ne pas y trainer ma compagne et ma fille, qui auraient ajouté ce navet à la courte liste des attentats cinématographiques que je leur ai dégoupillé sous les yeux en me faisant sauter avec au passage.
Ils sont jeunes, obsédés de mauvaises blagues et de bon cinéma, et ça fait quand deux bons blogs à la rubrique "que télécharger ce soir".

dimanche 20 janvier 2013

Vieillir

On en a tous soupé de la fin du monde, sauf moi.
J'ai eu 50 ans.
Je ne me suis pas vu vieillir, mais quand je regarde la photo, je ne peux que constater l'accumulation des rides, et pas forcément celles de la rigolade.
50 ans, pour un nombrillidé comme moi, c'est un peu la fin du monde. D'autant plus que je n'ai même pas réussi à concrétiser mes rêves les plus secrets, et qu'il devient malaisé de me faire accroire que j'en ai 30 de moins, car des rêves de cette ampleur, c'est à 20 ans qu'il faut les planifier puis mettre patiemment en oeuvre les moyens habiles qui amèneront à leur satisfaction : devenir un écrivain raté, coucher avec une femme noire.

Je pense même que dans cette vie-là, c'est un peu baisé, bien que je continue à me dire que n'est pas pauvre qui désire beaucoup.
Tout a une fin, même ce qui n'a pas toujours eu de début discernable à l'oeil nu.
Pourquoi l'écrivain raté ?
Ecrivain parce qu'en créant des mondes, on jouit de l'illusion d'échapper à la condition de mortel.
Raté parce que ça ne peut que foirer, et pas que vers la fin, quand plus personne ne vous lit.
Et pourquoi vouloir cesser d'être mortel ? Heureusement qu'on meurt, putain de moine, et qu'une fois le vase brisé, tout l'air contenu dedans regagne l'atmosphère.
Enfin je peux toujours essayer me refaire ici, mais je n'ai plus guère le temps d'entrer en littérature autrement qu'en attentif lecteur.
La lecture, cette geekerie préhistorique, c'est a dire datant d'avant la télé et l'ordinateur.
D'ailleurs, pourquoi jalouserais-je cette aptitude à créer des mondes par la plume ?
Au moins, j'ai cessé de vivre dans un roman de Houellebecq, c'est déjà pas mal.

Pour ce qui est des femmes noires, je peux me l'accrocher.
Ou plutôt la laisser partir, en lui souhaitant bon voyage.
Et alors ?
Dans les faits, vu les démons auxquels je me suis frotté, je crois que je ne mesure pas la chance que j'ai eue, et que je continue d'avoir dans mon parcours de vie. Merci qui ? Si je fais encore de l'oeil à certains précipices thiéfainesques et simule le vertige au bord du trou fumant, il s'agit plus des vestiges d'une complicité contrainte du fait des années de captivité en leur compagnie que d'une réelle sympathy for the debvils, et il s'en faut pour l'heure que je trébuchasse devant et choyiasse dedans.
Nonobstant, j'ai eu droit fin décembre à un clin d'oeil du destin. Papa nous envoie alors un message enthousiaste : sa nouvelle amie, soi-disant rencontrée après la mort de maman, vient d'être grand-mère. 
Il nous communique même son numéro pour qu'on lui envoie des SMS de félicitations. Ca me surprend, mais pas tant que ça. 
Cette femme que nous n'avons rencontrée qu'une fois et qui garde une distance prudente avec la famille, que papa ne nous présente d'ailleurs que très parcimonieusement, au demeurant charmante & classieuse au point qu'on peut se demander ce qu'elle lui trouve, s'attendrait à ce que nous la congratulassions comme si nous étions de vagues neveux ou beaux-fils d'occasion ? Papa a dû paumer un joint d'étanchéité émotionnelle, il a souvent connu des bouffées de positivisme délirant, rarement  suivies d'effets.
Renseignements pris, le fils de la dame en question a 40 ans, vit en Afrique, et vient bien d'avoir un enfant avec une blackette de 20 ans, et la grand-mère trouve ça moyen-moyen au niveau de la différence d'âge, oui
J'ignore ce qu'elle pense de la couleur. Les métis sont vraiment des enfants de l'amour : selon la société dans laquelle ils vivent, leurs parents prennent quand même le risque que leur enfant soit ostracisé des deux côtés : trop blanc pour les noirs, trop noir pour les blancs.

Aaah moi aussi quand j'avais 40 ans je suis été en Afrique et j'ai pété les plombs pour une jeune femme de couleur, et je lui aurais bien fait un enfant aussi si je n'avais été retenu par les liens du mariage et un certain réalisme, qui consistait essentiellement à me rendre compte que cette histoire de nouveau départ c'était juste une projection de ma part, simplement parce que je n'étais qu'un champignon de Paris qui avait pris un coup de soleil sur la cafetière, plus habitué à errer dans les caves du Destin en s'interrogeant sur l'embranchement à prendre qu'à faire le kéké en motard ravageur de l'Afrique subaustrale, circonstances assez radicales sur les joints d'étanchéité du carburateur émotionnel, et pas insensible aux charmes déployés par ces indigènes d'un naturel débonnaire, rieuses et manifestement moins inhibées que moi, avec qui le changement ça serait maintenant.

Et je ne peux même pas féliciter ce demi-frère d'occasion (le fils de l'amie de mon père) que je me suis vu octroyer par indiscrétion paternelle, d'avoir su aller au bout de son idée et de son engagement : se tremper la quéquette néocoloniale est une chose, fonder une famille à partir d'un couple mixte en est une autre.
A l'époque, je suis rentré d'Afrique avec tout dans la tête et rien dans les mains, me sentant coupable au-delà du dicible, n'ayant péché qu'en pensée mais c'était déjà trop : me constituant prisonnier d'un crime non encore commis, je n'ai réussi qu'à me faire interdire de nouveaux voyages en solitaire. 
Rions.

D'autant plus que selon notre envoyé spécial en Guinée, "L’économie libidinale n’est à Conakry qu’un lien social dégénéré bien que délibéré ; une sorte d’avatar hypocrite de la relation drague homme / femme en Afrique de l’ouest. S’il paraît si normal aux fifilles, (aux poupées à longues jambes et entrejambes prometteurs) de recevoir - comme un dû -, tant de présents, c’est que quelques imbéciles, qui s’étaient fait des sous de manière indécente aux bons temps de la dictature du Général Conté, avaient inondés ces demoiselles de téléphones portables, de minijupes, sous-vêtements et talons hauts, ainsi que des parfums de marque, quand , pour les plus belles, ce n’était pas des Rav4 Toyota, (très utiles pour se faire sucer par les plus prometteuses d’entre elles.) Ces pratiques, (couplées à des rituels de griots vieux de plusieurs siècles) se sont finalement vite propagées à Conakry et sont passées pour ainsi dire, dans le mode relationnel des relations de drague si ce n’est de couple.
Ce qui gênerait en occident, - tant il paraît évident que les rapports d’argent pour s’attirer les faveurs d’une femme dont on cherche la vertu d’une relation suivie, est vulgaire -, va ici quasiment de soi !
C’est une culture vraiment différente et prompte à se propager par la survie imposée en pays pauvre. Le premier des métiers c’est…
Comme tu en fais si bien la remarque, il semble que dans la dépendance il n’y ait pas de rencontre de «l’autre », rien qu’un rapport égoïste à Soi en instrumentalisant le « baisé » qui devient littéralement un
objet sexuel et rien de plus…mais oh ! c’est terrible ! Quel vide ! La dépendante est soumise aux même tracas que le dépendant mâle semble-t-il : leur séduction est le produit infantile d’émotions perpétuelles, tout est sexualisé, n’importe quel homme rencontré devient une proie potentielle avec envie « de se le faire » ; et cette séduction dont les règles sont imposées aux autres n’est que la somme de nœuds émotionnels de l’enfance jamais résolus. Il s’agit là de fuir la réalité, toujours la fuite comme point central des dépendances."

Et puis, la Beauté ne se mange pas en salade, à moins d'être un loup, un prédateur.
Et moué, je serais plutôt né l'année du Mouton de Métal (hurlant).
Bêêêêê.



Depuis quelques mois, souterrainement hanté à l'approche de mon demi-siècle qui allait enfin sonner le glas de l'adolescence et me contraindre à solder mon déficit d'aventures pour ne pas sombrer plus avant dans l'indignité morale, je me suis aperçu que je mimais une forme subtile de décrépitude intellectuelle, comme pour m'y préparer, encore de l'anhédonisme là dessous si vous voulez mon avis.
Je tentais d'anticiper l'inéluctable, ce dont il n'a franchement nul besoin, en tout cas pas comme ça, pas celui-là.
Là encore je n'ai réussi qu'à inquiéter mes proches, qui ont cru que je virais neu-neu.
Pas question de leur avouer que c'était à moitié expérimental, et complètement à côté.
J'ai jusqu'à présent été bien plus apte à me projeter dans le passé que dans l'avenir.
Depuis mes 18 ans et l'écoute trop attentive pour ne pas être désastreuse de la chanson "les Vieux" de Brel, je souffre de crainte 
1/ raisonnée : le temps finira par me transformer en viande froide, et là plus question de regretter ma jeunesse, donc j'avais bien raison de le faire de mon vivant, comme j'ai pu le comprendre en me gargarisant des plus affreuses chansons de Gérard Manset, mais nul réconfort n'est à attendre de cette compréhension qui m'a pris un peu jeune
2/ irraisonnée : y'a une fichue pyramide de névroses et de dépressions familiales avec son bout pointu s'enfonçant plus hardiment dans mes dorsales avec les années,  malgré des traitements divers et variés
et il me reste de moins en moins de temps et d'énergie pour y faire face.

Comme d'habitude dans ces cas-là, j'en conclus qu'il ne me reste plus qu'à chercher refuge sous les ailes poilues des archanges laïcs de la méditation Vipassana en gratouillant des accords toltèques sur ma guitare monocorde, pour évacuer ce radotage que je pensais avoir déjà laissé derrière moi.
Mais ne serait-ce là qu'un fantasme de plus que je caresse ?
La peur n'empêche pas le danger.
Bonne année à tous et à toutes.


Edit : suite à la parution synchrone de l'article "Rajeunir", je me vois contraint de retitrer cet article.
c'est un sale boulot, mais il fallait que quelkon le fisse.

jeudi 13 décembre 2012

Notre-Dame des Glandus

Vu ce matin près de la cathédrale :

Si même les torche-culs du faits divers crapoteux s'y mettent, l'arrêt des travaux du futur aéroport semble vraiment une cause perdue...

vendredi 2 novembre 2012

Lynchez-moi haut et court

    Ce soir je vais voir Godspeed You Black Emperor, il me faut trouver une tenue sépulcrale qui ne se résume pas à des draps déchirés et cendreux. 
Godspeed You, c'était une bonne claque de rock progresso-dépressif quand c'est sorti il y a 15 ans.
Ils n'étaient pas vraiment nihilistes, mais très remontés contre le samsara, et leur solution consistait à jouer des morceaux très longs et souvent douloureux et à donner des interviews sans illusion sur l'époque dans les Inrockuptibles, en torpillant toute image qu'on aurait pu fantasmer sur eux.
Je me demande, après avoir écouté leur dernier album, si ça va vraiment me plaire. Beaucoup d'énergie, mais pas mal de tristesse.
L'autre jour j'ai vanté le Kilimanjaro Darkjazz Orchestra, mais c'est leur autre formation, le Mount Fuji Doomjazz Corporation, leur soeur maudite et damnée, emmurée vivante dans les fondations d'un asile abject que j'aimerais voir en concert. Eux, c'est vraiment la bande son idéale d'un cauchemar lynchien que j'ai fait l'autre nuit, où l'esprit du mal s'était réfugié dans le salon d'hiver au rez-de-chaussée, me faisant croire qu'il n'était pas entré dans la maison, j'étais planqué dans la buanderie parce que je m'en doutais, immobile et silencieux, et effectivement quand il a cru que j'étais parti, il a rallumé la lumière et la porte s'est entrebaillée, et j'ai vu sa tête, et je fus saisi d'un effroi onirique lovecraftien en diable, devant ma seule survie à une fuite éperdue hors de ce rêve. 
Et depuis je réécoute le disque en repassant du linge au même endroit que dans le rêve, songeant qu'un jour mon prince des ténèbres viendra, qu'un jour il m'emportera.

dimanche 28 octobre 2012

Toi Grand Moi Petit (Grégoire Solotareff) 3/3

Ouf ! J'ai réussi à finir les scans avant minuit, sinon mon scanner se transformait en citrouille pour Halloween. 
Et cette histoire de Solotareff est excellente.







jeudi 25 octobre 2012

vendredi 12 octobre 2012

Spirit

Cette semaine, ils ont diffusé plein de films sur les amérindiens sur Arte. 
Ca a été l'occasion de voir des films ratés à base de bonnes idées et de bons sentiments (Coeur de Tonnerre) de découvrir l'ultime film de Cimino (The Sunchaser) moins raté, mais avec de si beaux paysages qu'on lui pardonne beaucoup, de revoir Little Big Man, mètre étalon de l'anti-western, et cet après midi même d'affronter le Soldat Bleu, récit gauchiste et féministe (tourné en 1970 comme un exorcisme pénible, un siècle après les faits) des exactions commises par le 21ème Régiment de Cavalerie du Colorado en 1865, qui ressemble à un snuff movie quand ils violent les femmes et tuent les enfants du gentil village gaulois des Cheyennes qui n'avaient ni potion magique ni eau de feu. 
Pas moyen d'échapper pour l'instant aux visions édulcorées ou romantiques que le cinéma consacré aux Indiens d'Amerique a réhabilité en tant que "bons" sauvages avec autant d'aveuglement qu'il en avait eu auparavant pour les traiter d'affreux barbares. Ca sent le racisme anti-blanc à plein nez.
Pas l'ombre de la finesse du traitement qu'ils ont pu s'offrir en littérature avec Tony Hillermann, par exemple.
Ou de la noirceur revendiquée de Scalped, le comics qui fait passer The Shield pour Titi et Grominet.
Mais y'a un gars sur la page d'Arte consacrée à un énième films du genre (Dance Me Outside) qui dit  à son propos "De vrais acteurs indiens beaux comme des dieux qui nous embarquent complètement dans cette histoire . On en redemande ! et pourquoi pas nous donner à voir les les films de Chris Eyre, le fameux film Dreamkeeper, Les disparues, Smoke signals, le nouveau monde, Geronimo de 1993 ..."
Bref, encore de bonnes soirées à télécharger en perspective.

Ca a été aussi l'occasion de ressortir un Sweat-Shirt Blanc Bleu acheté à Bastille en 89 et qui est increvable, dans lequel j'ai essuyé les remarques les plus perfides au Bureau, car à mon âge on ne s'habille plus ainsi, n'est-ce pas, et d'arborer ses motifs "Indian Spirit", putain de sa race. 
Je me suis demandé si j'étais grotesque exprès ou si je me foutais de mon apparence. 
Car ce n'est pas la même chose.
Devant l'inanité de la question, et surtout de la réponse, j'ai repris le travail.