mardi 29 novembre 2016

Police partout, Justice nulle part

Quand j’avais 17 ans, je suis allé acheter le vinyle du deuxième album de Police (Regatta de Blanc) au Mammouth de Palavas en vélo, tellement j’en pouvais plus d’attendre sa sortie impatiemment. 22 km aller-retour.
Je me rappelle qu’à la première écoute, le disque me sembla chouette, bien que beaucoup plus élaboré que le premier (Outlandos d’Amour), mais je me rappelle surtout du plaisir de rentrer du Mammouth en vélo avec la précieuse promesse de bonheur musical sous le blouson, en essayant de ne pas l’abimer.
Un vinyle de 30 cm de côté, c’est pas facile, sous un blouson.
Voilà pourquoi la fermeture de What.cd ne m’attriste pas particulièrement, bien que je fus ébaubi d’y être introduit.
Pas plus que je ne pleure celle de Zone Téléchargement.
Le fleuve boueux du mainstream s'y déversait, d'affreux pop-ups y surgissaient, mais de temps en temps on pouvait y attraper un feuilleton ou un film pas trop naze, largement avant tout le monde.
Je vais pouvoir retourner au Mammouth de Palavas en vélo, histoire de retrouver un peu d’émerveillement.
Parce que finalement, si le meilleur moment dans l'amour c'est quand on monte l'escalier, le meilleur moment dans le téléchargement, c’est quand on downloade.

"Quand tu aimes la musique sans la payer, c'est comme si tu allais aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards." 

J'avais lu ça sur le forum du cafard cosmique, et ça m'avait bien plu.
Ce genre de remarque promise à l'oubli, car les forums, ça vit et ça meurt, j'aime à les colporter, pour les aider à acquérir la part d'immortalité qu'elles méritent.

[Edit]

7 commentaires:

  1. ""Quand tu aimes la musique sans la payer, c'est comme si tu allais aux putes, tu t'amuses bien, et au moment de payer tu t'enfuis en sautillant, le pantalons sur les chevilles, parce que les macs c'est vraiment des connards." "

    Immortalisons cette remarque qui en appelle d'autres.

    1) la loi du karma existe, et de toutes façons on paiera toujours d'une manière ou d'une autre ce qu'on ne voulait pas payer.

    2) Puisqu'il ne faut pas s'enfuir le pantalon sur les jambes, que faut t'il faire avec les macs ? Accepter lâchement sans rien dire, sans agir, et sans penser ?

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    1. On touche aux limites de la pensée analogique.
      Si c'est de musique dont il s'agit, j'ai adopté un principe simple : j'écoute de la musique que j'emprunte sur les réseaux de partage, et si elle me plait je l'achète.
      Si c'est de filles dont on parle, j'évite les prestations tarifées, qui ne m'amèneraient pas ce que je recherche : être aimé pour ce que je suis, et non désiré pour ma carte bleue.
      Si c'est de karma dont tu parles, j'essaye de payer cash, pour ne pas avoir à repayer plus tard.

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    2. "être aimé pour ce que je suis"

      Heureusement que je ne suis pas aimé pour ce que je suis (en admettant que je le sois) je préfère être aimé pour rien même si c'est ce que je suis au final.

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    3. Tu prétends que quelqu'un t'aime d'un amour inconditionnel ? (c'est dans ce sens que j'interprète ton "pour rien") soit c'est de la vantardise, soit de l'illusion.

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    4. oh non surtout pas c'est vachard l'amour inconditionnel. J'préfère l'amour soumis à condition voir soumis tout court. Pas pour rien ok mais pas pour ce que je suis non plus.

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  2. Quoi qu'il en soit, merci au Mammouth de Palavas pour cette histoire.

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  3. Il est maintenant situé à 874 km de chez moi, et ce n'est plus un Mammouth, mais un Géant Casino. Le plaisir n'en sera que plus intense, surtout à vélo.

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