dimanche 15 juin 2014

L'échec sans cesse renouvelé du narcissisme comme stratégie identitaire


Foin d'instantanés aux couleurs passées en guise de mémoire glorieuse : je décroche tous les colifichets et autres photos avantageuses qui pendouillent depuis des lustres au mur de mon bureau et les range dans un tiroir.
Il y a un vieux photomaton qui me rappelle qu'avant de tomber sous les coups des Nazguls de Morgoth, j'avais plutôt une bonne tête, à part la vitrosité du regard dûe à un début d'abus de substances éthyliques.
En tout cas, rien à voir avec celle que je fais maintenant, cette expression constipée qui me signale alentours comme le roi de la frustration.
Bénissons le fait qu'il y a sûrement une excellente raison au fait que je ne puisse plus écrire d'article(s) sur les états schrödingeriens de mon nombril (ni vivant ni mort), et profitons de ce répit pour faire un peu de méditation en suivant les précieux conseils de Fabrice Midal.
             
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Si je ne puis prétendre avoir envie de fumer du Tabac en ce moment, eu égard aux inconvénients avérés de la plante, j'ai quand même l'impression que l'Esprit du Tabac se taperait sans doute bien le Warsen en ce moment.

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Un jeune couple de Deschiens plus vrais que nature, rencontré sous un pont de la Mayenne, à Laval : ils me demandent à quelle heure passent les radeaux, persuadés que "les Boucles de la Mayenne" c'est une course de radeaux, alors qu'il est de notoriété publique (et placardé partout en ville depuis une semaine) que c'est une course cycliste dont nous sommes déjà au quatrième jour. Ils semblent avoir la comprenette endommagée à un point tel qu'une armada de travailleurs sociaux leur mange sans doute dans la main. J'ai mal pour eux, mais c'est de l'empathie mal gérée, à l'idée de devoir me mouvoir dans un monde où tout soit ainsi mal posé, mal fichu, confus et ne fonctionnant pas comme je le pensais. Le lendemain, je me rappelle des domaines de ma vie dans lesquels je peux faire encore des efforts pour qu'on puisse envisager que je les aies compris et intégrés. Moi aussi, des fois je guette des radeaux sous un pont, sachant pertinemment que c'est des vélos, et qu'ils vont passer au centre ville.                                      

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