samedi 26 janvier 2013

Pourriels et réincarnation

J'aime les spams, surtout quand c'est des gens qui m'aiment qui me les envoient, me prouvant ainsi que j'existe.
J'ai reçu ceci :

Deux bébés discutent avant leur venue au monde, sur le délicat sujet de la vie sur terre...
- Bébé 1 : Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?
      

- Bébé 2 : Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.
      
  
- Bébé 1: .. tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie hors d'un ventre ?
    
  
- Bébé 2 : Eh bien, il y a beaucoup d'histoires à propos de "l'autre côté"... On dit que, là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d'émotions, des milliers de choses à vivre... Par exemple, il parait que là-bas on va manger par notre bouche.
     
  
- Bébé 1 : Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons un cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie... donc, tout ça, ce sont des histoires de personnes naïves.
La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C'est comme ça, il faut l'accepter.
      
  
- Bébé 2 : Et bien, permets-moi de penser autrement. C'est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver. Mais j'aime à croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra soin de nous.   
- Bébé 1 : "Maman" ? Tu veux dire que tu crois en "Maman" ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?
     
  
- Bébé 2 : Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d'elle et c'est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.
     
  
- Bébé 1 : C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune Maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas.
    

- Bébé 2 : Je ne suis pas d’accord, ça c'est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on peut entendre quand elle chante. On peut sentir quand elle nous caresse. Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après l’accouchement.     
De la, ……… rejoint ma pensée, nous ne sommes que de passage sur terre et que notre vraie vie est dans l'autre monde,  ici bas nous sommes à l'école de la vie, nous sommes en stage ...
En fonction de sa foi, on peut y réfléchir.

Ce genre de message s'adresse à la sensibilité plus qu'à la réflexion.
Comment intérioser les menaces du patronat, autrefois du clergé, sinon en dévalorisant les conditions d'existence qui nous sont faites ici, sous prétexte que nous sommes en stage, qui rime avec chantage ?
Néanmoins, je poste celui-ci, qui fournit l'occasion d'un changement de point de vue inédit.



3 commentaires:

  1. Hypocritement présentée comme un trait d'esprit, cette paraphrase lambinante et poussive de l'analogie éculée "la mort est une seconde naissance" possède du moins le mérite de montrer que l'esprit humain repose sur un socle de métaphore ; si ce n'était le cas, ce dialogue crétin, épais, pâteux, à l'adresse d'un lecteur idéal au QI d'huître, n'aurait aucun effet sentimental ; il paraîtrait à tous seulement aussi ridicule que les Harmonies végétales de Bernardin de Saint-Pierre. Sur ce terrain, la poésie fait office de vérité. On comprend aussi pourquoi les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures : le développement ad libitum du gag de la toute première réplique, laissant le temps au lecteur de faire appel à son intellect (lorsqu'il en dispose), fait faire long feu au pétard.

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  2. Si Bernardin de Saint-Pierre en avait fumé, des pétards, il n'en aurait pas moins conçu que les nervures apparentes à la surface des melons le désignent comme des fruits divins, mais en plus, il l'aurait chanté en reggae. On a échappé au pire !
    Néanmoins, dans le genre gag métaphysique, je préfère celle, effectivement plus courte, qui met en scène deux oeufs en train de frire dans une poële, car tel est peut-être notre ultime condition blogguesque :
    Le premier :
    "Pfff ! Y fait chaud, hein ?"
    Le second :
    "Aaah ! Un oeuf qui parle !"

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  3. Ah ah, elle est très drôle celle-là !

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