dimanche 2 novembre 2008

un dimanche de toussaint





Quand je suis visiteur de prison, j'y vais avec la casquette Alcooliques Anonymes.
Un peu angoissé à l'idée de faire le bien consciemment, ce qui semble pourtant une bonne idée, mais qui a tendance chez moi à se coincer un peu dans les noeuds de la fermeture éclair de la braguette de la conscience auto-consciente, je m'en vante un peu partout, dont ici, espérant que ça réduit d'autant ma propension à m'en faire une vertu souterraine. S'affranchir de ses défauts en s'en réclamant, à l'usage ça marche mieux avec les qualités.
Peu avant la Toussaint, j'anime une réunion à la maison d'arrêt, au cours de laquelle un prisonnier que j'estime assez avancé dans le programme de rétablissement qui nous est suggéré, en tout cas par rapport aux autres, évoque la possibilité qu'il a de sortir ce week-end, mais comme il se sent bien capable de se retrouver à l'insu de son plein gré le coude incrusté dans le zinc d'un bistrot, il préfère finalement rester à l'ombre, se sentant plus en sécurité dedans que dehors, comme nombre de détenus ayant admis leur faiblesse sans l'accepter vraiment - difficile d'être dans le déni quand on a gagné plusieurs mois d'enfermement pour des bétises commises dans les torpeurs éthyliques ; mais ici comme ailleurs, la prise de conscience est effective quand elle se traduit en actes : le feu ça brûle, mais c'est quand on ne met plus sa main dedans qu'on a intégré l'info.
Hormis le fait que disant cela j'ai l'impression de radoter et de m'offrir clandestinement l'occasion de me trouver supérieur à d'autres humains à peu de frais, le fait est que beaucoup d'entre eux, quand ils ressortent, retombent dans leur milieu et leurs habitudes d'origines, reboivent un jour le coup qu'il ne fallait que lui pour remettre le feu aux poudres, refont des conneries et retournent en prison sans passer par la case départ. Déterminisme social implacable, fatum individuel, ignorance crasse et déni de leur misère, karma waterproof, ah ça oui y sont souvent imperméables à l'eau, rien ne les menace moins qu'un coma hydraulique.
Quand je les sens en forme, et si je le suis aussi, il m'arrive de leur suggérer que leur prison n'a qu'un seul barreau et qu'ils tournent autour, mais j'y vais mollo parce que je connais les limites de leur sens de l'humour. Leur enfer est bien chauffé, mais on peut pas baisser le thermostat à leur place, ma brave dame.
Pendant ce temps-là, du côté de chez moi, femme et enfants se translatent jusqu'à chez mamie d'Albi pour les vacances, et au contraire (je n'ai jamais su si "à l'instar" ça voulait dire de la mème façon ou à l'inverse) de mon pote qui hésite à sortir de tôle, moi je n'ai guère envie de me retrouver tout seul à la maison devant mon ordi, ma télé, mes feuilles mortes que j'ai toutes ramassées, et ma vieille chatte noire qui demande dix fois par jour qu'on lui remplisse son écuelle de croquettes par osmose névrotique avec les habitants du lieu versés dans les arcanes du manque. Essayez de lire du Ecarte-Tôles à un chat qu'on a dû amputer de la queue tellement qu'il faisait rien qu'à traverser la route parce qu'il croyait que l'herbe était plus verte chez le voisin, il n'en a rien à fiche si vous n'agrémentez votre verbe de quelques poignées de FestiMiaou aux miettes de dauphin et de baleine.
Moi je rebosse lundi, j'encadre des étudiants en communication qui ont pour mission de réaliser des reportages sur l'hyper-alcoolisation des jeunes, et rien que le terme évoque ce sirop lexical qui nimbe toute chose d'une brume hamiltonienne, référence à David H. qui avait élevé la pédophilie au rang d'un art premier, quand c'était pas encore incorrect de dévoiler ses tendres cousines dans des magazines papier glacé... ou de dire biture-express ou grosse murge au lieu de cette hyper-alcoolisation répondant à une hyper-soif engendrée par un hyper-malaise des jeunes devant l'hyper-manque de sens de notre société qui leur propose toujours plus d'objets à se mettre dans tous les orifices que la nature prodigue nous a patiemment creusés dans le lit de l'évolution biologique, hyper-soif à étancher dans un hyper-marché suburbain, chez Lidl par exemple où le vin est à 1,30 euro le litre en moyenne, et j'ai trouvé des bières à 8 degrés, 1/2 euro la canette d'un demi-litre... comme ça, ceux qui ont choisi comme angle "comment s'hyper-alcooliser avec moins de 700 euros par mois" je sais où les envoyer enquêter, bien que l'angle ne soit pas forcément pertinent.
Donc j'ai deux jours à tuer, pas le temps d'aller voir mamie, et justement, j'ai un oncle dans le bordelais que j'aime bien et que je vois très peu, 78 ans, veuf relativement serein bien qu'inadapté à la vie solitaire qu'il mène désormais dans cette grande maison vide... le seul frère de ma mère, ils sont tous morts super-jeunes de ce côté-là, y'a quasiment eu aucune transmission de mémoire familiale maternelle, même si je me sens proche d'eux... au moins dans mes côtés inoffensif neuneu solitaire, mon oncle il a un côté comme ça, ma tante était une mamma italienne qui prenait tout le lit, et lui gueulait dessus comme un gosse, qu'il est d'ailleurs resté, avec ses yeux bleus délavés tendance faïence de piscine qu'aurait trop pris le soleil... toutes les assurances-vie avaient été placées sur lui, au pmu de la mort c'était le cheval fourbu donné gagnant d'avance, frêle et asthmatique pendant toute sa vie, avec son look pas du tout étudié d'humble parmi les humbles, et finalement c'est elle qui est partie en 8 jours... décédée d'un coma étrange pendant qu'il était immobilisé à l'hosto avec le bassin fracturé, je ne raconte pas l'histoire parce qu'elle n'est pas croyable, mais quand il est rentré chez lui tout était fini et maman dans la bière... on lui a quasiment volé la mort de sa femme, mais il a conservé le regard bleu piscine et enfant ahuri qu'il promenait sur la vie.
Avant de partir, je suis passé chez un copain mettre un disque de 500 Gigas en nursery, j'avais bon espoir de le retrouver vivant à mon retour, j'avais oublié que la Toussaint peut aussi s'appliquer aux disques dur, et il m'a offert un peu d'herbe, pour mon pétard annuel, dont je me suis aussitôt dessaisi de la moitié auprès d'un autre copain qui avait l'air de s'y connaitre encore plus en disques durs malades, plaisir d'offrir, joie de recevoir, et j'ai mâchouillé quelques feuilles de chanvre en descendant sur Libourne dans le crépuscule humide et ma ZX fatiguée, je ne voulais pas fumer, et j'avais souvenir que c'est vraiment trop pas grave en infusion homéopathique... sauf qu'après Libourne, la nuit tombe, et la route de Bergerac se perd dans des méandres de déviations de chantiers improvisées, avec ralentisseurs en Lego géants déposés au petit bonheur, et il pleut, ça fait longtemps que la ventilation est morte dans la voiture et le garagiste m'a installé un simulacre d'aération virtuelle qui fait un bruit de turbine assourdissant, avec un effet notoiremement insignifiant sur la buée qui envahit l'intérieur de l'habitacle, alors je suis obligé d'éponger compulsivement le pare-brise en remettant ma destination à la Providence, plus crédible qu'un GPS sur certaines opérations, je ne m'en fais pas trop sur le moment, je sais que quand je suis motivé par l'idée de faire le bien consciemment, (voir plus haut) la partie sécurité routière et exactitude de l'heure d'arrivée pressentie est prise en charge d'En Haut, à condition que je regarde la route et que je ne m'en vante pas trop.
Et j'arrive sans encombre chez tonton, bien qu'un peu hébété, hé bé, té, voilà mon neveu, trois ou quatre ans depuis mon dernier passage, ni lui ni la maison n'ont beaucoup changé, subrepticement décrépits sans doute, ah si tiens, le couloir du rez de chaussée a perdu l'odeur inimitable qu'il avait depuis au moins 40 ans et qui faisait comme un passage secret olfactif avec l'enfance, comme j'y venais très rarement c'était des effluves magiques, on passait en famille mais ça ennuyait mon père, ces séjours au coeur d'une ruralité que ma mère avait détesté assez jeune après le décès de ses parents, renâclant à une destinée vouée à l'arrachage de patates à la main, elle avait fui vers l'école normale et l'ascenseur social, et je râlais d'être ainsi amputé de cette famille invisible et pas assez intello qu'ils négligeaient et dont je pensais que mon père les méprisait, alors qu'en fait c'est simplement un milieu dans lequel il n'avait aucun repère, et aucune intention de fournir d'effort d'attention, ce qui est peut-être une définition présentable du mépris, donc on passait parfois en coups de vent dire bonjour à raymond et yolande, peut-être huit fois en vingt ans, voilà. Et maintenant, je suis adulte, j'ai 45 ans, quand la petite voix me le fait remarquer je lui demande "et toi, t'as quel âge ?" et on s'en tient là, et yolande est morte, et je prends l'initiative de venir passer deux jours chez tonton pour voir s'il devient fantômatique de son vivant. Parce que je l'avais trouvé mal en point il y a quelques années, il était déjà veuf mais m'avait fait écouter des vieux Aznavour de la période glauque pour m'exprimer l'inexprimable, et d'ailleurs il me dit qu'entre-temps il a vu un psy, et qu'ils ont convenu d'un commun accord qu'il était trop tard pour tenter quoi que ce soit.
Ce qui est incroyable, à part la disparition des arômes autrefois distillés par les murs mêmes de la maison de tonton, et l'absence persistance de tatie dont la voix de tonnerre éraillé résonne encore à mes oreilles, c'est qu'on a mis des noms aux rues et des numéros aux maisons, il me l'a dit l'autre jour au téléphone, c'est vous dire si la bourgade est située en bordure des autoroutes de l'information.
Les enfants sont au loin et ne donnent pas de nouvelles, confits dans l'ingratitude extra-territoriale, j'exagère, sa fille qui vit en Corse vient justement de passer 8 jours avec lui, mais les deux garçons en Nouvelle-Calédonie sont d'un laconisme et d'une absence d'affects exprimés proverbiales. Il s'agissait d'échapper à leur mère, le plus loin possible, aucun garçon ne pouvait pousser dans l'ombre de cette femme, d'ailleurs l'oncle (un frère de la défunte femme de tonton) croisé cet été à San Diego, devenu entrepreneur immobilier transcontinental avec signes extérieurs de richesse, maison opulente sur les collines de la Californie du Sud, domestiques installés à demeure, fille tristement folle d'inutilité et malade du fric de son père, alors qu'il était arrivé aux USA en 64 avec sa bite et son couteau, est un portrait craché de mon cousin calédonien, son neveu, le fils indigne de tonton. Ca devient compliqué, hein ? un peu comme quand tu essaies de lire un journal en rêve, tu sens qu'il s'agit d'un article très important, mais il y a des paragraphes entiers qui sont inscrutables, et ce que tu déchiffres est indicible, pardon, imbitable... cette famille maternelle, dieu sait que j'en entrevois des fragments et que j'en saisis des bouts, à travers l'évocation des spectres et les soupirs des vivants, mais le matériau est détérioré, pâteux, comme l'exemplaire défraîchi en édition de poche de "la machine à remonter le temps" de Herbert Georges Wells que je trouve dans la chambre du cousin maudit qui m'accueille à l'étage, parce que tonton il se couche à huit heures du soir, et vraiment Wells c'est tout à fait remarquable, un visionnaire de la fin XIXe dont je me dis qu'il faudrait le lire de retour chez moi, des idées et un vocabulaire à faire rougir de honte et d'indigence notre franglais light de 2008.
Tonton vit très ralenti, entre le lit qu'il a fait installer en bas, et la cuisine, un peu de télé mais pas trop parce qu'il n'y voit plus grand chose, un immense jardin qu'il ne peut plus faire parce qu'il a du mal à marcher, et guère plus de raisons de vivre que de raisons de mourir. Pas encore dans le mood de la chanson de Brel "les vieux" qui donne envie de sniffer un bon rail de cyanure sur un coin de calendrier des PTT orné d'une photo de chatons dans un panier, mais il s'en faudrait de pas grand chose. Je suis venu avec un cédérom des photos de californie de cet été, puisque je me sens un peu emprunté d'être venu en plénipotentiaire et unique représentant de la branche "jeune" de la famille, un peu de sang frais et de rires d'enfants ne ferait pas de mal à cette baraque, et tonton il a un pécé portable qui date du crétacé laissé par son fils avec windows 98 dessus et aucun logiciel photo que je connaisse, ça me prend deux après-midis pour lui faire une séance un peu longuette de "connaissance du monde" avec mon cédé dont les photos "chargent" une à une, retrouvant un peu de la magie ancienne de la séance de diapositives sur écran perlé et chargeur manuel, en faisant un talk-show circonstancié et complaisant. Et ça lui complait, à tonton. Je me suis habitué pour ma part à me sentir très Papa (le talk show pétri de certitudes pipotées à l'auto-bluff ) quand je viens dans la famille de Maman, il y a sûrement des entités, incubes, succubes et trépassés qui se montent le bourrichon dans les corridors de nos mémoires, mais on n'est pas trop portés sur le spiritisme alors on ne peut se fier à aucun signe, qui ne nous est d'ailleurs pas révélé.
Entre les séances Connaissance du monde, on discute avec cette complicité timide et pointillée qu'on a depuis 40 ans. Les trois feuilles d'herbe mâchonnées aussi religieusement que si c'était de l'ayahuesca me font percevoir toutes les nervures de la conversation en temps réel, ses impasses et ses open spaces, le lien social de raymond qui se résume à sa femme de ménage volubile mais intermittente dans ses visites, et ses regrets de s'être laissé marginaliser par son emploi à l'hopital du coin, les vicissitudes de l'exploitation agricole et le temps qui file avec trois gosses à charge. L'aveu d'avoir un peu foiré sa vie, obtenu sans extorsion et avec le sourire, preuve d'intimité.
Dimanche matin, je lui force un peu la main pour aller au cimetière, ça le gave sans qu'il ose le dire... c'est peut-être pour ça qu'il tente de nous tuer en traversant le rond point du Leclerc de Sainte -Foy en ligne droite, j'exagère encore mais ses rapports de vitesse deviennent approximatifs, je n'ai pas insisté pour conduire, je n'ai pas peur de mourir à la Toussaint, tout le principe du week-end repose sur l'idée, non de noble cause parce qu'adoucir quelques heures d'un vieillard solitaire relève d'un objectif plus modeste, mais de moment juste... qui a acheté du pain et un poulet rôti dans l'aube blafarde d'un dimanche matin de début novembre au Super U du fond de la Dordogne aux côtés de son oncle clopinant voit sûrement ce que je veux dire.
Plus tard dans la matinée, il s'arrête à peine devant la tombe de son ex, mourir c'est devenir un(e) ex, qu'il a beaucoup fréquentée ces dernières années, et il m'entraîne devant d'autres sépultures, me raconte des petites anecdotes, tiens regarde machin là il s'est suicidé à 40 ans, il avait deux enfants, et truc, là, le gitan, y se gène pas, regarde, et effectivement truc il s'est fait construire un mausolée qui tient à la fois du vivarium et du show room, un monument de granit briqué à mort sous une verrière de jardin d'hiver très classieuse, et ses potes ils ont tellement mis de fleurs dans l'allée qu'on est obligés de rebrousser chemin...
Dans l'après-midi, quand on s'est tout dit sans rien se dire, sur les uns et les autres et même sur nous, il sait que je dois partir et me fout gentiment dehors, en me disant que la prochaine fois, il aimerait bien que je lui ramène les enfants, et c'est inattendu de vitalité et d'espoir - qui - fait - vivre - bien - qu'il - ne - soit - pas - un - steak, parce que c'est dit avec une telle économie de moyens et en même temps une telle tendresse, alors que je tenais sans doute tellement à ce que le chagrin le domine comme un vieux puits de mine abandonné, et que cette lueur qui éclôt dans l'oeil de tonton témoigne de l'appel du vivant pour le vivant, même si j'ai bien l'impression de traverser la vie avec le même sourire de pioupiou décati que lui sur sa fin de vie, et qu'à ce moment là toute ma visite s'éclaire elle aussi de la lumière de l'auto-apitoiement par tonton interposé, merdalors, bref je manque m'évanouir de joie. Bien sûr que je te les ramènerai les gosses, tonton. Au printemps, si tu es encore là, mais tu viens de me faire comprendre que tu as bien l'intention d'y être.

Dissertation : l'auteur prétend faire un reportage mais fait usage de nombreux artifices fictionnels. Les as-tu clairement identifiés ? De plus, sous prétexte d'altruisme intra-familial, son égo s'avance et se pavane sous 234 masques différents, les as-tu reconnus ?

5 commentaires:

  1. J'aime bien ce reportage, mais quand même c'est affreux. Il faut que tu réalises Dieu pour l'apporter à ton pauvre oncle... Ou alors l'année prochaine tu lui achètes une poupée Amma. Elles ont l'air de faire des merveilles, il paraît qu'elles donnent le darshan... J'en ai offert une à une dame, apparemment elle lui remonte bien le moral. Il faut préciser qu'Amma dit qu'elle donne la vie à ses poupées, et puisque Dieu a le pouvoir de donner la vie, pourquoi pas ?

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  2. L'idée que j'essaye d'exprimer à la fin du reportage c'est que mon oncle n'est "pauvre" qu'à la hauteur du regard que je porte sur lui.
    Ma tante était très mordue de Jésus, et très active à l'église parce que ça devait être son seul lien social, sans prosélytisme autre que d'être une incarnation tantôt aimante et tantôt courroucée de la Vie qui courait dans ses veines comme du Feu, et lui, ça lui en touchait une sans faire bouger l'autre.
    Ce qui le fait marrer doucement, très doucement parce que c'est sa nature, c'est qu'au village, on le prend pour un grand sage mystique, du fait de ses silences appuyés et de la limpidité de son regard.
    Ce que j'amène plus obscurément à mon oncle, c'est un peu de ce qui a foiré avec ses gosses, et qui nait de l'attention réciproque plutôt que de la cohabitation forcée.
    Et puis, comme tu y vas ! Pour réaliser Dieu, faudrait que je cesse de faire des saisies sur lui chaque fois qu'une idée me vient (du fait que je me sais infoutu d'en avoir et que ça vient donc d'ailleurs)
    Si je lui amène une poupée Amma, il va me prendre pour un témoin de Jlévu, alors qu'il me sait déjà Témoin de Gévéor (marque de vin rouge de mauvaise qualité) : il y a quelques années, il m'avait demandé si je pouvais faire quelque chose pour un des frères de la morte, qui n'avait pas connu le succès de ses frangins et avait entrepris de rage et de dépit de s'autodévorer à coups d'alcool - c'est très long et très douloureux.

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  3. "L'idée que j'essaye d'exprimer à la fin du reportage c'est que mon oncle n'est "pauvre" qu'à la hauteur du regard que je porte sur lui."
    - J'avais bien compris, mais la communication entre vous ne serait pas ce qu'elle est s'il était St François d'Assise.
    - Dieu sera plus enclin à te faire le réaliser si c'est pour l'apporter aux autres, et comme je l'avais dit dans un commentaire que j'ai dû oublier de poster, l'existence de la miséricorde divine fait que nous ne pouvons pas mesurer notre capacité en termes de karma, en fait nous ne pouvons pas la mesurer car elle peut changer avec notre aspiration. Dieu peut tout, il suffit de demander. D'ailleurs n'est-ce pas ce que vous faites aux AA ? Lui demander ? Mais pourquoi te cantonner à ça ? Demande plus et tu obtiendras plus.
    - Pour la poupée Amma, après en avoir offert une à quelqu'un, le résultat m'a fait réaliser qu'on ne peut absolument pas savoir comment les gens vont réagir.

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  4. Bingo. J'avais oublié la précision de tes frappes chirurgicales.
    C'est vrai que dans mes premiers temps aux AA, je faisais ça, et que ça fait quelques années que Dieu est un chat de Schrödinger dans le coffre de ma voiture.
    Pour la poupée Amma, je ne sais pas, mais j'ai vu les poupées Sarkozy et Kurt Cobain, alors pourquoi pas ?

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  5. Etre lucide envers soi-même n'oblige pas à être cruel envers soi-même. Pourquoi t'évertuer à déprécier chaque bonne action que tu fais comme si elle était l'hideuse manifestation de l'ego?

    Certes, aucun de nos motif n'est parfaitement pur. Nature humaine oblige. Mais une fois qu'on prend conscience de cela, on peut prendre plaisir à donner sans se torturer sur nos propres intentions.

    Moi je trouve ça très gentil le temps que tu as passé avec tonton. Tu as apporté dans son quotidien une chaleur dont il avait besoin. Tu as fait la volonté de Dieu. C'est tout ce qui importe.

    T'es un type sympa, John Warsen. A force de craindre l'ego, tu risques d'écorcher au passage la valeur de tes gestes et la beauté de ce que Dieu fait dans ta vie. Je crois que la meilleure attitude est de se réjouir du bien que l'on fait, en attribuer les mérites à Dieu puis aller de l'avant en s'améliorant toujours.

    Paix ;o)

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