lundi 22 janvier 2018

Dieu est un chargeur allume-cigares USB (8)

Résumé des chapitres précédents :
La prise de l’alimentation du GPS à Warsen, elle est cassée. Il cherche à la remplacer, pour accomplir son destin de travailleur migrant et aller arrondir ses fins de mois à l’étranger.(Orléans, 319 km)

8.
Le Leclerc Meubles & Multimédia de Basse-Goulaine est un temple Shintoïte de l’élégance et du bon goût à prix discount. Comme le note un certain Kevin S. sur le Google Maps de l’établissement :

« Pas mal de choix et donne l'impression d'être plus grand que son prédécesseur a l'intérieur du Leclerc, a en donner presque le vertige lorsque l'on entre si tant est que l'on soit habitué à l'ancien Leclerc Meuble & Électroménager. L'agencement des rayons est rationnel et plaisant. Juste une légère impression d'être suivi du regard dans certains rayons. J'y retournerai. »

Rationnel et plaisant ne sont pas les premiers adjectifs qui me viennent en tête alors que je suis en quête du raccord maudit. Et je n’ai pas le temps d’avoir une légère impression d'être suivi du regard dans certains rayons, parce que le nombre de vigiles (déguisés en clients banalisés) au kilomètre carré dépasse l’entendement. Je localise un premier gisement d’accessoires « Téléphonie et gps » qui me ferait accroire, moi qui ne suis pas de la partie, que les gens passent leur temps à surfer sur Internet sur tablette Androïd, à s’envoyer des sms et à se branler sur les réseaux sociaux quand ils sont au volant de leur véhicule à combustible fossile, grâce aux kits mains libres et multimédia. 
C’est franchement impressionnant de voir à quel point les fabricants d’accessoires high-tech ont su capter l’air du temps de l’accidentologie moderne à bord d’un lecteur MP3 à écran tactile éventuellement pourvu de roues et d'un moteur à combustion.
Comble de malchance, j’ai volontairement attiré l’attention d’un vendeur* qui ne voit pas plus loin que le bout de son présentoir, et qui y regrette autant que moi l’absence manifeste de câble d’alimentation pour TomTom XXL.

Ceci n'est pas un sextoy.
Il me faut puiser dans mes réserves d’indignation à l’idée qu’un tel objet puisse ne pas exister dans ce continuum pour enfin mobiliser ses forces vives, et découvrir ensemble un second gisement d’accessoires nomades indispensables pour rester connecté sans tomber à court de batteries (sic), absurdement situé à quelques encablures du premier, et y dénicher la perle rare, à 19,90 prix maximum conseillé. Mais en achetant le câble non inclus qui est vendu séparément, j'en ai bien pour 25 €, une folie, par les temps qui courent, mais au diable les varices, je suis en mission pour une station de télévision régionale du service public, et je me dois à mon public, puisque ma mission lui rendra service.
A partir de là, tout s’enchaine avec une logique implacable, comme dans un film américain : je laisse le vendeur à la stupeur bienheureuse d’avoir découvert un nouveau rayon dans son magasin, paye mon achat, regagne ma voiture, mets le contact, enfourne avec délicatesse le sextoy la fiche USB dans la prise allume-cigares, un sourire de contentement s'esquisse sur mes lèvres purpurines de cheval, puis je programme l’adresse de mon électricien sur mon TomTom XXL Ressuscité d'Entre Les Morts, dépose une lourde enveloppe de billets non numérotés dans sa boite à lettres, et le soir même, après le travail, je pars pour Orléans, où m’attend un lit douillet dans un hôtel de seconde classe de la zone industrielle.

(A suivre)

* Je suppose que tout le monde dans l'honorable assistance connaît la devinette éculée : 
« Pourquoi Moïse a-t-il erré 40 ans dans le désert ?
- Parce que les hommes ont horreur de demander leur chemin.» 
Chaque fois que les circonstances l’exigent, je mets un point d’honneur à faire mentir cette sinistre plaisanterie affreusement vraisemblable, à tel point que hier soir je me suis retrouvé à demander conseil à un vendeur femme au rayon luminaires de Mr Bricolage pour une sombre histoire de néons LED et de Starter qui refusait de starter. Un conseiller féminin dans un magasin de bricolage ! 


« Ça » ne peut s’expliquer que par l’influence néfaste de la statue du clown maléfique de Stephen King devant le MacDo de Basse-Goulaine.

samedi 20 janvier 2018

Dieu est un chargeur allume-cigares USB (7)

Résumé des chapitres précédents :
La chaudière et le chauffe-eau remarchent, mais je dois 40 euros à l'électricien.

7.

Mon électricien préféré réside dans une zone pavillonnaire de la riante commune de Basse-Goulaine, mégapole tentaculaire et glauquissime de la banlieue nantaise, pressentie un moment par Denis Villeneuve pour y tourner les extérieurs de Blade Runner 2049, et puis il a lâché l'affaire parce que c'était vraiment trop moche.
Comme une Gotham de Loire-Atlantique dont même Robert Batman aurait déménagé tellement il s'y sentait pas bien.

Concentrationnaire et blafarde,
Basse-Goulaine vous accueille toute l'année
pour vos séminaires, congrès, bar-mitzvahs.
Basse-Goulaine, dédale résidentiel sans aucun bâtiment qui puisse servir de point de repère pour y naviguer à l'estime, afin de m'acquitter de la dette contractée envers mon électricien en déposant 40 € dans sa boite aux lettres. Il faut donc me résoudre à allumer mon Gépéhèsse, cet instrument du Démon qui me fait abdiquer mon intelligence humaine, organique et analogique, devant la sienne, artificielle et siliconée (un peu comme les présentatrices météo des chaines de la TNT, mais en pire), qui décide à ma place d'improbables raccourcis et qui me ballade de bouchon imprévisible en déviation incontournable.

Ca tombe bien, d'un autre côté, ça fait un moment que je ne l'ai pas utilisé, mon Gépéhèsse, et je vais en avoir besoin en fin de semaine pour aller bosser à la station de télévision régionale d'Orléans, ce qui mènera subséquemment à la réouverture de mon blog pour cause de surmenage*, mais pour l'instant j'en ignore tout, dans mon ignorance crasse insouciante et bienheureuse.
Je m'assieds donc dans mon véhicule à combustible fossile, et force est de constater que l'embout qui alimente mon Tom-Tom en électricité par la prise allume-cigares est cassé, pour une raison indéterminée; négligence ou malveillance, c'est ce que l'enquête devra déterminer, comme on dit dans les stations de télévision régionale pour détendre l'atmosphère entre deux coups de bourre. Sans doute un débranchement un peu leste, ou alors le raccord USB/12v était intrinsèquement de constitution fragile.
Je ne peux plus aller payer ma dette à Basse-Goulaine, et encore moins travailler à la station de télévision régionale d'Orléans, dont les travailleurs de la station de télévision régionale de Bourges m'ont bien mis en garde contre le fait qu'elle était située à l'extrême périphérie de la ville, dans une zone encore plus dangereuse que Basse-Goulaine et qu'ils ont pudiquement désigné du terme de Charia-Land, ce qui dit bien ce que ça veut dire.
Ma vie est foutue.
Ou alors, comme je suis quand même reboosté par mes récentes victoires sur le Chaos de la chaudière incendiaire et du chauffe-eau récalcitrant, victoires dans lesquelles je ne suis pour rien à part le fait d’avoir ouvert mon coeur à de nouvelles expériences et ma porte et mon portefeuille à des techniciens compétents et attentifs à satisfaire mes demandes égotistes de bien-être thermique, il peut y avoir un plan B, je vais racheter un raccord USB pour alimenter mon Gépéhèsse, et ça tombe bien, il y a justement un magasin Feu Vert sur la route de Basse-Goulaine.
Aussitôt dit aussitôt fait, me voici déjà en un clin d’œil ellipsé par un fondu enchainé du plus bel effet au rayon robinetterie électronique du Feu Vert, par malchance assez mal achalandé en chargeurs allume-cigare USB pour GPS, à part des raccords à la con pour saloperies multimédia et autres objets connectés pour bagnoles qui ne conviennent absolument pas à mon Tom-Tom qui passe ici pour une relique héritée d’un autre âge puisqu’il est âgé de plus de cinq ans, mais par chance, en sympathisant avec le vendeur, j’obtiens l’info comme quoi le Leclerc Meubles juste à côté, qui fait aussi du Multimédia et des cuisines sur mesure, va pouvoir me dépanner.


Ce temple mythique du consumérisme apportera-t-il un remède à mes tourments multimédia ?
c'est ce que nous découvrirons en écrivant le prochain épisode.


(A suivre)
*Je dis ça pour faciliter la tâche à mes éventuels biographes de l'an 3000, car plus on fait des prévisions à long terme, moins on a de chances d'être détrompé de son vivant. 
A ceux qui doutent de la possibilité de souffrir de surmenage dans une station de télévision régionale, je rappelle que je cumulais ces vacations conjoncturelles avec un emploi à plein temps dans le privé. 


- La rédaction de cet article a été en partie financée
par des habitants de Saint-Sébastien-sur-Loire,
commune limitrophe de Basse-Goulaine
dont l'aménagement urbain n'est guère plus enviable,
mais l'herbe est toujours plus moche dans le champ de la voisine -

jeudi 18 janvier 2018

Dieu est un chargeur allume-cigares USB (6)

Résumé des chapitres précédents :
Une chaudière a pris feu chez un sinistre, désormais sinistré.
Heureusement, par la grâce des assurances multirisques habitation, tout finit par rentrer dans l'ordre, au bout d'un certain temps où le fond de l'air était quand même frais.

6.

Tout ? presque... suite au passage de la tornade blanche de la dépollution industrielle et ménagère dans nos locaux, la maison retrouve ses couleurs d'origine, mais le chauffe-eau électrique tombe en panne; certes, il a l'élégance de ne pas prendre feu, mais un dimanche matin, les femmes m'alertent, comme quoi que l'eau chaude est devenue tiédasse, et des femmes qui ne peuvent plus se laver le dimanche sont capable des pires extrémités. J'inspecte le réseau électrique, qui alterne les parties rénovées et d'autres plus anciennes. Un peu comme le réseau du métropolitain parisien, mais avec des tunnels moins pratiques d'accès.
Ca a l'air con comme une bite, un chauffe-eau.
Mais en fait, je connais des bites plus intelligentes.
Je ne parle évidemment pas de la mienne.
Et puis un chauffe-eau, c'est pas bien compliqué, c'est une grosse résistance électrique qui chauffe en heures creuses tandis que les honnêtes gens dorment et que les installateurs de compteur Linky rôdent dans les fourrés, mais pas de chance pour eux, c'est fermé de l'intérieur. Je retrouve la notice d'utilisation au sein de mes 14 volumes reliés pleine peau de factures et de garanties, je dévisse le capot de la bête, j'observe la diode aveugle du témoin d'alimentation qui en retour me scrute de son oeil mort, elle ne doit pas y voir grand chose elle non plus; je vérifie les plombs, j'excave un passage inédit derrière le meuble à chaussures pour suivre les fils, guetter une rupture, une défaillance, je suppute, je teste, je tente de pester contre les équipes de dépollution qui ont mis le bazar dans le bordel du rez-de-chaussée en nous obligeant à le ranger avant leur passage, mais rien de probant n'en ressort à mate-là.
Le lendemain matin, j'appelle mon électricien préféré, ça commence à sentir la femme pas lavée dans les couloirs, il me dit pouvoir passer mardi, je me débrouille pour m'octroyer la R.T.T. magique qui va bien, on refait le parcours du petit vérificateur ensemble à travers les diverses dépendances, buanderies et garages de la maison, à différents stades d'encombrement de linge de maison, de vaisselle, de vieilles collection de bandes dessinées, de jouets d'enfants.

Cet homme m'inspire une confiance totale, il a sauvé ma famille de la ruine un été où j'étais parti faire de la voile aux Baléares, et pendant ce temps toute l'installation électrique de la maison disjonctait à heure fixe sans raison apparente, il est parvenu à diagnostiquer par téléphone à ma femme de marin breton* perdu en mer entre Majorque et Minorque, avec un lumbago en plus, qu'il y avait un programmateur caché qui faisait sauter les plombs, et effectivement c'était ma pompe immergée dans le puisard reliée à un réseau goutte-à-goutte pour l'arrosage du jardin qui avait pris l'eau, et tous les soirs à 22 heures, au moment où l'arrosage devait entrer en action, boum, Black-out, couvre-feu, interruption des fonctins électriques dans toute la maison, terminado la rigolada, pas moyen de relancer le compteur, et elles n'avaient pu y penser toutes seules, les pauvrettes, alors que lui, ça lui était venu tout de go par la méthode hypothéco-déductive.
Mon électricien préféré possède un bagage de connaissances plus étendu et des outils un peu plus performants que les miens, moi qui n'ai jamais été très à l'aise avec l'électricité, et pourtant j'en consomme beaucoup, c'est peut-être pour ça, ça doit me gêner d'aller creuser là où ça fait mal.
Et puis il est équipé d'un testeur, ça aide aussi, surtout quand on sait quoi tester, et quel enseignement tirer de la mesure effectuée.
En trois coups de cuiller à pot, il a trouvé, en fait il ne sait pas vraiment d'où ça vient parce que rien qu'en tapotant ici et là et en dévissant-revissant quelques menues babioles nucléaires dans l'installation, le courant électrique revient dans le chauffe-eau. 
Alleluia. Je lui offre un café, je lui demande si ça va mieux que la dernière fois, où il devait partir installer 40 portails automatisés de temples bouddhistes dans le Sud de la France, et s'était aperçu trois jours avant le départ que son client maître d'ouvrage était un mauvais payeur, qui lui demandait d'avancer la marchandise, en plus.
De tout décommander au dernier moment, ça lui avait fait un sacré trou dans le planning, à défaut d'en faire un dans son portefeuille, ou pire.
D'ailleurs, pour mon dépannage il me demande 40 euros au black, c'est la poisse je n'ai plus de liquide, je promets de passer les lui déposer dans sa boite aux lettres dans la semaine.
J'ai une maison neuve, les filles ont de l'eau chaude, je suis à nouveau le roi du Monde.

* Traditionnellement, le marin breton est en mer dès le matin, et le soir par sa femme. Heureusement, à Minorque y'avait pas de réseau.

(A suivre)

mercredi 17 janvier 2018

Le dernier San Pellegrino (4)

Le premier disque de San Pellegrino
résumé de l'épisode 1 :
(les pizods 2 et 3 sont des rumeurs infondées échappées d'un esprit malade)
Stéphane Sansévérino, alias Sanseverino, a.k.a San Pellegrino, avait fait des débuts prometteurs au music-hall, avec des chansons qui manifestaient dans le calme et la dignité le traitement enjoué et novateur de thèmes inattendus, tout en envoyant un message fort au gouvernement, je songe par exemple à ces vers assassins : 

" Est-ce que tu crois qu'il est facile / de s'occuper de sa famille?
Trouver à fifils un logement / un emploi au gouvernement
On n'a pas l'temps d's'occuper d'ça / quand on s'endort sur les bancs du Sénat."
(pas plus de trois vers, sinon bonjour les deux gars, car on se met à voir Affleflou) 

2.

Pour son premier opus sous son nom d'emprunt, puisqu'il jouait auparavant au sein d'un groupe intitulé les Voleurs de Poules et qu'il voulait éviter les mises en examen, l'audiophile amateur de chanson française était à la fête, et San Pellegrino reçut le prix de l'académie Charles Croc, et ça pour un voleur de poules qui n'auront jamais de dents, c'est cadeau.
Dans l'enthousiasme généralisé tant son énergie était communicative, on s'était surpris à imaginer ses positions d'accords manouche hyper-secrets sur le manche de sa guitare nucléaire, à révasser qu'on allait reprendre soi-même l'instrument et se lancer dans des covers délirantes de "Frida", "les films de guerre", "les embouteillages"... et San Pe avait le chic pour faire des reprises inespérées et surprenantes issues du patrimoine francophone, de François Béranger, Reggiani, Thiéfaine... mais dès le second album, on avait dû déchanter. 
Plein de disques de San Pellegrino
que j'ai trouvés pas terribles

Un peu comme avec Matrix : le 2 faisait regretter le 1, et le 3 faisait regretter le 2.
Pour San Pellegrino, j'ai pas compté, mais depuis quinze ans qu'il écume les studios et les salles de spectacle, on en est rendu à beaucoup des ralboms, live et studio, et là encore, le dernier rendate, non, désolé, c'est encore de la flotte, et pleine de bulles pour faire diversion blindée.
Comme à chacune de nos brèves retrouvailles, je ne m'attendais à rien, et je suis quand même déçu.

Bien sûr, nous avons droit à une ode sympa aux fesses de sa copine, au récit laborieux mais speedé de son non-départ au Québec pour aider les victimes de l'ouragan Katrina, sur un fond entrainant de musique cajun vraiment réussi, car le bonhomme a toujours le chic pour s'entourer des meilleurs musicos de la place, une reprise folkeuse et farfelue du "Mesrine" de Trust, mais quasiment pas l'ombre d'une vraie chanson qu'on commence à voir.


La vérité avant-dernière.

Ah ça, pour envoyer des rafales de phrases en mode kalachnikov sur l'air du temps qui n'est plus ce qu'il était, il est là. Il se la pête (c'est d'ailleurs le titre d'une de ses chansons) encore plus que moi, et il n'en fait pas mystère, mais si s'affranchir de ses défauts en s'en réclamant, ça peut marcher un temps sur un blog hyper-secret, mais sur un 33 Tours microsillon, ça le fait moyen, je trouve, surtout quand il l'a déjà fait sur l'antépénultième, et l'anté-antépénultième,et puis celui d'avant...

Quand il suscite enfin l'émotion vraie, c'est en fin de parcours de son dernier 33 Tours microsillon, en réhabilitant la mémoire télévisuelle du jeune téléspectateur que nous fûmes trop longtemps, par stimulation de sa mémoire musicale : dès les premières mesures, on sent la bébête qui monte... c'était quoi ce truc ? 
Aah oui, c'était ça.
mais il est bien tard, les invités sont repartis et la fête, elle est comme le disque de San Pellegrino, elle est finie.
Et ce n'est jamais que de l'incontinence émotionnelle de jeune téléspectateur qui l'est resté trop longtemps.
Du coup, on s'intéresse un peu à la version originale, on découvre qu'il y avait un second couplet, occulté dans la version "générique de Chéri-bibi" et que San Pellegrino n'a pas choisi de réhabiliter dans sa reprise.



Et cette intrigante Marianne Mille, sortie de nulle part pour y retourner au plus vite, qui avait trouvé son Pygmalion, son Serge Prisset, que lui est-il arrivé pour qu'on n'en ait aucun souvenir, et surtout pour que "après un dernier spectacle acoustique au Théâtre de Dix Heures" en 98, elle se retire de la vie publique pour vivre dans un ashram" ?
De manière générale, il faut se méfier des gens qui font des expériences hors des chemins balisés par les maitres, en s'envoyant de la kundalini dans les chakras comme si la vodka c'était de la flotte, ils pètent les plombs et après, leurs disques y sont beaucoup moins réussis que quand ils ont dû bosser pour arriver au top.

Tous ces chanteurs vénérés pour leur gloire et leur saveur d'antan, qui semblent vidés de leur substance par des aliens qui auraient vu l'Invasion des profanateurs de sépultures, Fersen, San Pellegrino, Higelin, Arno, est-ce que ça ne serait pas un complot Hadopi pour nous faire racheter des vieux disques qu'on ne trouve plus sur internet ?

Il parait que sur scène, San Pellegrino il enterre Higelin et Halliday, ses glorieux ancêtres.
Pour Halliday, c’est de saison, mais quand même, c’est pas très sympa pour Higelin.
Et la volubilité, la fluidité langagière de San Pe flirtent souvent avec la duplicité du baratin du bonimenteur prompt à vous refourguer du linge de maison que vous avez déjà au marché d'été de Perros-Guirec, et entretient des rapports tantôt distants tantôt connivents avec la mythomanie.
Dans "la ballade du mois d'aout 75", une vieille chanson qui ne nous rajeunit pas de Charlélie Couture qui ne rajeunit pas non plus, autre chanteur vidé de sa substance par les aliens après l'acmé de "Poemes Rock" sorti en 81, à un moment il éructe comme s'il était possédé du démon du Toast, "mais y'à guère qu'un (...) seul conteur pour cent mille baratineurs" sans se douter qu'en se vantant de faire partie des premiers il vient de basculer dans les seconds. 
Alors on peut se lamenter sans fin sur la perte de substance dans la carrière discographique de San Pellegrino, sangloter secrètement sur la gloire passée de Marianne Mille, puis se finir à la main sur Charlélie Couture racontant la genèse de "La ballade du mois d'août 75", parangon de toutes les nostalgies offert gracieusement par le Figaro Tv.

Le tout est de rester dans les clous pour ne pas se faire happer par le tramway nommé désir quand il nous passe sous le nez, bourré de jeunes qui n'en veulent.
Au fond, San Pellegrino, avec sa musique à l'huile mais ses textes à l'eau, il nous fout face à nos responsabilités, en nous posant la seule question métaphysique qui vaille, et que l'Univers ne cesse de nous chuchoter à chaque seconde :
- Qu'est ce que je prends ?
et sa corollaire :
- Qu'est-ce que je donne ?