jeudi 17 décembre 2015

En survolant le Royaume d'Emmanuel Carrère à pied

Pour M.W, qui n'ignore pas pourquoi (si elle a un peu du mal avec le comment, c'est parce qu'elle a le compas dans l'oeil et que ça picote un peu)

1/
Extrait de :
Emmanuel Carrère. « Le Royaume (FICTION) (French Edition). » iBooks. 

« […] Au cours de ces années, j’ai commenté chaque jour quelques versets de l’Évangile selon saint Jean. Ces commentaires occupent une vingtaine de cahiers, jamais rouverts depuis. Je n’ai pas de très bons souvenirs de cette époque, j’ai fait de mon mieux pour l’oublier. Miracle de l’inconscient : j’y ai si bien réussi que j’ai pu commencer à écrire sur les origines du christianisme sans faire le rapprochement. Sans me rappeler que cette histoire à laquelle je m’intéresse tant aujourd’hui, il y a eu un moment de ma vie où j’y ai cru.
Maintenant ça y est, je me le rappelle. Et même si cela me fait peur, je sais que le moment est venu de relire ces cahiers.
Mais où sont-ils ?

La dernière fois que je les ai vus, c’était en 2005 et j’allais mal, très mal. C’est, à ce jour, la dernière des grandes crises que j’ai traversées, et l’une des plus sévères. On peut, par commodité, parler de dépression mais je ne pense pas qu’il s’agissait de cela. Le psychiatre que je consultais à l’époque ne le pensait pas non plus, ni que les antidépresseurs pourraient m’être d’aucun secours. Il avait raison, j’en ai essayé plusieurs « qui n’ont eu d’autre effet que les effets secondaires indésirables. Le seul traitement qui m’ait apporté un peu de soulagement est un médicament pour psychotiques qui, d’après la notice, remédiait aux « croyances erronées ». Peu de choses à cette époque me faisaient rire, mais ces « croyances erronées », si, d’un rire pas vraiment gai.
J’ai raconté, dans D’autres vies que la mienne, la visite que j’ai alors rendue au vieux psychanalyste François Roustang, mais je n’en ai raconté que la fin. Je raconte ici le début – cette séance unique a été dense. Je lui ai déballé mon affaire : la douleur incessante au creux du ventre, que je comparais au renard dévorant les entrailles du petit Spartiate dans les contes et légendes de la Grèce antique ; le sentiment ou plutôt la certitude d’être échec et mat, de ne pouvoir ni aimer ni travailler, de ne faire que du mal autour de moi. J’ai dit que je pensais au suicide et comme, malgré tout, j’étais venu dans l’espoir que Roustang me propose une autre solution, comme à ma grande surprise il ne semblait disposé à rien me proposer, je lui ai demandé s’il accepterait, à titre de dernière chance, de me prendre en analyse.



J’avais déjà passé dix ans sur les divans de deux de ses confrères, sans résultats notables – c’est du moins ce que je pensais à ce moment. Roustang a répondu que non, il ne me prendrait pas. D’abord parce qu’il était trop vieux, ensuite parce qu’à son avis la seule chose qui m’intéressait dans l’analyse était de mettre l’analyste en échec, que j’étais visiblement passé maître dans cet art et que si je voulais démontrer pour la troisième fois ma maîtrise il ne m’en empêcherait pas, mais, a-t-il ajouté, « pas avec moi. Et si j’étais vous, je passerais à autre chose. – À quoi ? », ai-je demandé, fort de la supériorité de l’incurable. « Eh bien, a répondu Roustang, vous avez parlé du suicide. Il n’a pas bonne presse de nos jours, mais quelquefois c’est une solution. »
Ayant dit cela, il est resté silencieux. Moi aussi. Puis il a repris : « Sinon, vous pouvez vivre. »






Par ces deux phrases, il a fait exploser le système qui m’avait permis de tenir en échec mes deux précédents analystes. C’était audacieux de sa part, c’est le genre d’audace que devait s’autoriser Lacan, sur la base d’une semblable clairvoyance clinique. Roustang avait compris que, contrairement à ce que je pensais, je n’allais pas me suicider et, petit à petit, sans que je l’aie jamais revu, les choses ont commencé à aller mieux. Je suis néanmoins rentré chez moi dans les mêmes dispositions que j’en étais sorti pour le voir, c’est-à-dire pas vraiment décidé à me suicider mais convaincu que j’allais le faire. Il y avait au plafond, juste au-dessus du lit sur lequel je restais prostré toute la journée, un crochet dont j’ai testé la résistance en montant sur un escabeau. J’ai écrit une lettre à Hélène, une autre à mes fils, une troisième à mes parents. J’ai fait le ménage de mon ordinateur, effacé sans hésiter quelques fichiers dont je ne voulais pas qu’on les trouve après ma mort. J’ai hésité, par contre, devant un carton qui m’avait suivi sans que je l’ouvre dans plusieurs déménagements. Ce carton, c’est celui où j’avais rangé les cahiers datant de ma période chrétienne : ceux où j’écrivais, chaque matin, mes commentaires sur l’Évangile selon saint Jean.


Je m’étais toujours dit qu’un jour je les relirais, et peut-être que j’en tirerais quelque chose. Il n’est pas si fréquent, après tout, de disposer de documents de première main sur une période de sa vie où on était totalement différent de celui qu’on est devenu, où on croyait dur comme fer quelque chose qu’à présent on trouve aberrant. D’un côté je n’avais aucune envie de laisser ces documents derrière moi si je mourais. De l’autre, si je ne me suicidais pas, je regretterais certainement de les avoir détruits. « Miracles de l’inconscient, suite : je ne me rappelle pas ce que j’ai fait. Enfin, si : j’ai quelques mois encore traîné ma dépression, puis je me suis mis à écrire ce qui est devenu Un roman russe et m’a tiré du gouffre. Mais pour ce qui concerne ce carton, la dernière image que j’en ai, c’est qu’il est devant moi, sur le tapis de mon bureau, que je ne l’ai pas ouvert et que je me demande quoi en faire.
Sept ans plus tard, je suis dans le même bureau, dans le même appartement, et je me demande ce que j’en ai fait. Si je l’avais détruit, il me semble que je m’en souviendrais. Surtout si je l’avais détruit théâtralement, par le feu, mais il est possible que j’aie procédé de façon plus prosaïque, en le descendant à la poubelle. Et si je l’ai gardé, où l’ai-je mis ? Dans un coffre à la banque, c’est comme le feu : je m’en souviendrais. Non, il a dû rester dans l’appartement, et s’il est resté dans l’appartement…
Je sens que je brûle.[…] »


2/
J’ignore totalement comment je suis tombé sur cette vidéo.


Mais à part un gros coup de pouce de ma Puissance Supérieure à 12°5, franchement, je ne vois pas.
C’est la meilleure vidéo sur la dépression que j’aie jamais vu.
Elle m’aurait bien été utile, en des temps plus difficiles.
Mais même aujourd’hui, je suis plein de gratitude pour l’avoir matée.
Faisez gaffe, il faut avoir installé la dernière version d’Adobe Flash Player pour voir Ted.


Solomon Akbar !
Bonnes 24 !

dans la même collection :

http://johnwarsen.blogspot.fr/2012/07/ma-depression-racontee-aux-enfants-4.html

mercredi 16 décembre 2015

Dans la salle du bar tabac de la rue des Martyrs d’Al-Qaida


Je suis inséré dans la toute petite file d’attente (pour un dimanche matin) du tabac-presse, pour racheter des sucettes à cancer.
Les gens doivent être à la messe, ou au marché.
A mes côtés, un pauvre type, un faux air de Jack Palance avec qui la vie n’aurait pas été tendre, la cinquantaine incertaine, je sens son haleine alcoolisée à deux mètres, et le temps que j’atteigne le comptoir, il alerte de vagues connaissances, présentes dans l'établissement, sur un fait navrant qui vient selon lui de se produire à deux pas, sur la place du bourg.

« Y’a un vieux qui s’est fait tirer son pognon au distributeur Carte Bleue. Par un jeune arabe.
- Non ? pas possible ?
- Si, si, c’est René qui l’a vu ! 

(je parie que René, il n’est pas rené en Alcooliques Anonymes. Pas encore.)

C’est pas la première fois. Ces gens-là, faut vraiment s’en débarrasser. 
Le meilleur des arabes, y vaut pas le pire des français. »

Des petits vieux s’approchent timidement en mode Zombie Walk, et commencent à dessiner un vague cercle autour de lui, irrésistiblement attirés par le rayonnement maléfique de son message fort au gouvernement.

Je me suis arrêté au milieu de mon lancer de billet de 10 euros, et on échange un regard interdit avec le jeune buraliste sympa qui se met d’habitude à sourire dès que je passe la porte, parce qu’il sait que je vais lui faire une blague rigolote qui égaiera sa morne existence de vendeur de drogue de mort. 
Il me murmure « faudrait pas qu’il continue longtemps dans ma boutique, çui-là… »
Je suis rassuré, au fond j’ignorais comment il allait réagir. 
Je lui réplique à mi-voix, sur le même ton de conspirateur parce que Jack Balance est à un mètre cinquante : « Oui, moi c’est pareil, si je te pète un scandale ici, ça va faire désordre… »
Ayant constaté notre impuissance mutuelle à stopper l'évènement déplaisant en cours, nous concluons donc notre transaction.
Je sors du tabac.
J’en allume une.
J’en reviens pas.
On est le fameux dimanche d’élections régionales 2015, deuxième tour, et les racistes sortent du bois après la pluie comme les champignons après la douche électorale du premier tour.


Décomplexés. 
Pour eux, c’est open bar.

Tout ce que cette petite ville de province compte de sexagénaires et plus si longévité, traumatisés par la tuerie du 13 novembre - un mois, déjà - est soudain toute ouïe aux apôtres de la France du Pire, la France de la Haine.

On se croirait en 36.

Je tire sur ma clope.
Jo la Booze tarde à sortir du tabac.
Est-ce que j’aurais dû l’apostropher il y a deux minutes à peine ?
genre « excusez-moi, mais ma femme est arabe » ?

Vanitas too late : l’idée ne m’est pas venue.
En plus, c’est le genre de connard à avoir un surin dans sa poche.
J’aurais eu l’air malin.
Sur le moment, j’ai juste eu envie de lui péter la gueule.
Pas très constructif, comme réaction épidermique.

Je repense à ce que disait Daniel dans une autre incarnation, à propos de disciples bouddhistes occidentaux dépressifs :
«Le problème, c'est (…) d'arriver à gérer l'orgueil bien réel qui résulte du sentiment de sa propre nullité, car plus une personne se trouve nulle, plus en général elle aura développé de l'orgueil par-dessus pour arriver à survivre. »

Je me dis que le raciste, c’est ça son problème fondamental :
gérer l'orgueil qui résulte du sentiment de sa propre nullité.

Pas de bol, il l’externalise sur plus faible, plus pauvre, moins bien loti que lui, qui ne l’est déjà guère à la grande loterie de la Vie.


Puis Jack La Haine sort du tabac, entouré d’un petit aréopage de vieux et de vieilles confits dans leur rancitude inquiète, et s’éloigne à pas mesurés.

J’en reviens toujours pas.
Je passe au marché acheter des huitres et des câpres, parce qu’on n'a qu’une vie, et je rentre.

A table, j’évoque l’incident.
Ma femme me regarde comme si j’étais le dernier des Gogols.
« Enfin, je te dis souvent que ça fait des années que ça a recommencé. Ce type est sans doute payé par le FN pour faire le tour des bars et attiser la haine. C’est sans doute lui qui a dépouillé le petit vieux dont il parlait. » 

Putain ! Pendant que j'avais la tête ailleurs, ma femme a tourné conspirationniste !

Ca m’apprendra à me branler sur Internet.







Edit du 28/12/15 :


Mon ami raciste from john warsen on Vimeo.



mardi 15 décembre 2015

Charb versus Phil K. Dick : Je suis vivant et vous êtes morts

C'est marrant comment, si les morts pouvaient parler, ils répèteraient sans doute la même chose, ou un truc du genre.
Les dessins de feu Charb n'ont pas pris une ride !

(first published  on ze 12 décembre, à la veille du second tour des régionales 2015)









Dans la même collection :

Phil K. Dick contre Guy Béart


Edith : 



Rendez-vous après le dépouillement, pour fonder un club hyper-secret.
Envoyez vos mails de demande d'adhésion à l'adresse habituelle.

Vous recevrez le traditionnel cadeau de bienvenue.

Cette année, il me reste des légumes de saison, à se mettre éventuellement dans le derrière après les résultats dans votre circonscription.




lundi 14 décembre 2015

Petits cauchemars entre amis (à partir d'un film trouvé dans les égouts du Net)



89

La nuit dernière, M* a rêvé d’une scène banale et quotidienne :
le matin, quand elle est dans le pâté, et qu’elle cherche comment s’habiller...
Dans le rêve, elle se demandait s’il valait mieux mettre un soutien gorge bleu ou noir.
Ce qu’elle voulait, c'est ne pas être gênée aux entournures, car elle avait une ceinture d’explosifs autour de la taille, qui la boudinait un peu.
Ca l’a réveillée, pas spécialement de bonne humeur.

89 bis

dans le même temps, C* a rêvé qu’elle se faisait piquer par un frelon qui la faisait muter en Vélociraptor (dans le Réel, ou ce que nous prenons et nommons comme tel, c’est le nom affectueux que nous donnons à nos poules)
Pour éviter de tuer tout le monde une fois transformée en monstre, elle s’est suicidée.
Brave petiteIl faudra que je lui montre la Mouche de Cronenberg.  
Je leur ai conseillé de moins regarder la télé.



autour du 20 Novembre 2015


Je viens de comprendre pourquoi je trainais sur tous ces sites de petits démonneaux de nos contrées ces jours derniers, sans me décider à prendre leurs films(1), en passant par des serveurs où il faut de toute façon raquer pour avoir des vitesses de débit tolérables, et alors là, engraisser les tuyaux au lieu de rétribuer les auteurs, nein danke.

J'en étais à me remémorer un film recroisé chez Strange Vomit Dolls.
Et le généreux commentaire qui le laissa sans nul doute ravi, au lit.
Des fois, je suis bon.
Des fois.
Mais j'aurais aussi bien pu aller relire ce que j'en disais là :

http://johnwarsen.blogspot.fr/2009/03/les-films-de-chtrouille-sans-y-aller.html



...du temps où Vertueuse Indignation rimait encore avec Pouvoir de Conviction, mais déjà avec Bocal de Cornichons.

























dans la même collection : 

à partir d'une photo trouvée dans les égouts du Net

Un peu raide à 14 ans

(avec commentaires hyper-intéressants avec 10 ans de recul)



dimanche 13 décembre 2015

La Bibliothèque de Babybel


article publié sur un forum hyper-cacher, genre caserne d'Ali Babio, juste après l'effondrement de leur (notre) base de données, et légèrement enrichi pour pouvoir être usé en comm' externe.

Posté ze 03 November 2015 - 05h19

1/ La Bibliothèque de Babel
est une nouvelle de l'écrivain Jorge Luis Borges publié en 1941, puis en 1944 dans son célèbre recueil Fictions. Cette nouvelle est inspirée d'une nouvelle de l'écrivain, philosophe et mathématicien allemand Kurd Lasswitz intitulée La bibliothèque universelle et publiée pour la première fois en 1904.

La nouvelle décrit une bibliothèque de taille gigantesque contenant tous les livres de 410 pages possibles (chaque page formée de 40 lignes d'environ 80 caractères) et dont toutes les salles hexagonales sont disposées d'une façon identique. Les livres sont placés sur des étagères comprenant toutes le même nombre d'étages et recevant toutes le même nombre de livres. Chaque livre a le même nombre de pages et de signes. L'alphabet utilisé comprend vingt-cinq caractères (vingt-deux lettres minuscules, l'espace, la virgule et le point).

Cette bibliothèque contient tous les ouvrages déjà écrits ainsi et tous ceux à venir parmi un nombre immense de livres sans aucun contenu lisible (puisque chaque livre peut n'être constitué que d'une succession de caractères ne formant rien de précis dans aucune langue).

Cette nouvelle, une métaphore de la littérature, est profondément influencée par la kabbale.

Le thème de la « Bibliothèque de Babel » a été réactualisé par le développement de l'informatique qui permet de composer toutes les suites possibles avec un nombre donné de caractères, dans la limite de l'explosion combinatoire.

Richard Dawkins a imaginé l'« ordinateur de Babel » : 4 Mo de RAM remplis de toutes les façons possibles et imaginables, parmi lesquelles forcément un certain nombre de noyaux parfaitement en ordre de marche. Dont tous les noyaux Linux passés, présents et à venir, tant qu'ils font moins de 4 Mo, ainsi que ceux de tous les Windows sous la même condition.

David Deutsch, reprenant et généralisant une idée d'Hugh Everett, estime que l'univers que nous connaissons représente précisément l'un des volumes d'une sorte de bibliothèque de Babel.

Il est possible de calculer le nombre de livres distincts présents dans la bibliothèque (voir l'article Combinatoire) : chaque livre comporte 410 pages, chaque page comporte 40 lignes et chaque ligne comporte 80 caractères, il existe 25 caractères différents. Donc le nombre de livres distincts est


Ce nombre comporte 1 834 098 chiffres, ce qui montre que les ordinateurs ne sont pas en mesure de créer effectivement cette bibliothèque. En revanche, rien de plus simple que d'en générer des pages au fur et à mesure de la demande du lecteur, ce qui ne comporte pas de différence fonctionnelle.

Remarquons qu'il faudrait plus d'un livre (environ 1,4 en l'occurrence) de la Bibliothèque de Babel pour écrire ce nombre.
(…)
Dans un petit essai sur « la Bibliothèque de Babel », W.V.O. Quine a remarqué que cette bibliothèque, bien qu'immense, n'est pas infinie et qu'il y a théoriquement un moment où tous les ouvrages possibles auront été écrits.

L'allusion à l'existence de zones ordonnées dans un espace dénué d'information peut aussi être vu comme un écho de la question philosophique "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" et de la réponse que lui suggère Brian Greene : "Parce que ce quelque chose est l'une des formes possibles du rien".

=> exemple pris au hasard dans la vie quotidienne : "en ce moment, le forum ** est l'une des formes vachement possibles du rien"

(sans parler de l'album éponyme d'OnestZen)


"En savoir plus sur Rien", tout un pogrome !

2/ La Bibliothèque de Babybel 

(hébreu : מגדל בבל Migdal Babel, en arabe : برج بابل Burj Babil) est une blagouze de John Warsen imaginée en 2015 sur le forum ** sans trop se casser le tronc, à partir d’un épisode biblique rapporté dans la parashat Noa'h, en Genèse 11:1-9.

"La cyber-Terre ayant été peu à peu repeuplée après le Crashes réussi du fofo, les hommes s’arrêtent dans la vallée de Semmar pour édifier une nouvelle tour d’eBooks en fromage durci dont le sommet atteint les cieux. Dieu interrompt leur projet en dissipant les nuages un 3 novembre, brouillant leur langage, uni jusque-là, et répandant une température de 22° centigraves aux alentours, ce qui provoque un nouveau ramollissement de l’édifice ** et la dispersion de la plupart de ses membres à la surface de la Terre, jurant mais un peu tard qu'on ne les y prendrait plus, parce que chat échaudé craint l'eau chaude, qu’ils ne veulent pas périr dans un Tsunami de fromage fondu, et qu’ils préfèrent de beaucoup opérer un retour salubre à la Réalité IRL.


Sauf ceux qui ont attrapé tellement d'acouphènes qu'ils se précipitent d'abord chez leur ORL, purée je me kiffe d'être aussi kikoulol.


Bon alors à quelle heure elle rouvre, cette putain de librairie ?

J'ai pas que ça à faire.

Le projet de nouvelle tour de refroidissement par eau du serveur **,
conçue pour éviter tout incident navrant à l'avenir nécessairement radieux.




Posté ze 04 November 2015 - 18h53

L'avis d'un expert :

Je ne comprends pas : d'une part la figure de la B. de Babel ne me parait pas correspondre à la description donnée "zones ordonnées dans un espace dénué d'information" car un ensemble de signes dénué de sens (l'ensemble) n'est précisement pas un ensemble denué d'informations.

D'autre part, la question ontologique "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" n'a pas de rapport non plus ni avec la B. de Babel, ni avec "l'existence de zones ordonnées dans un espace dénué d'information" car l'on parle d'être et non des différents modes d'être ie que la question peut-être formulé ainsi : Pourquoi y a t-il de l'être plutôt que de l'absence d'être ?

J'ai beaucoup de mal à concevoir ce que peut-être "une des formes possibles du rien", ce qui me fait dire que la soit-disante réponse de Greene est plutôt une boutade qu'autre chose.

Posté ze 05 November 2015 - 13h10

Dès qu'on est un peu pointu, on s'aperçoit que les articles rédigés par l'armée des ombres des wikistes anonymes tirent parfois plus vers la licence poétique (de classe IV) que vers le factuel objectivable.

Ainsi de celui sur le rêve lucide, qu'un copain dans ton genre a retouché ici, (et auprès duquel je me sens petit), sans retoucher les 20.000 francs qu'il pouvait attendre de ce nouveau départ, comme nous tous qui tâchons de mettre un peu d'animation dans la cage d'escalier avant la reprise des hostilités suço-lécheuses.

Quant à à concevoir ce que peut-être "une des formes possibles du rien", c'est très simple : tu l'as en face de toi.

Mais je reviendrai sur la question (dit-il avant de disparaitre à jamais).

posologie et précautions d'emploi :

Cet article sera drôle à partir de 2024, et au moins jusqu'en 2028, après dissipation des brumes radio-actives matinales. Dans cette attente, des hôtesses vont passer parmi vous, avec un assortiment de revues et de boissons fraiches.




Pendant ce temps, IRL au pied de mon lit, j'ai pris tous mes tas pour en faire un gros.
En attendant de retaper l'étagère du garage.



* IRL est l'acronyme de "In Real Life", faux ami qui n'a pas peur des vrais.

samedi 12 décembre 2015

Brêve de comptoir : Le soudain regain de popularité d’une religion mésopotamienne en Islande

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/12/09/le-soudain-regain-de-popularite-dune-religion-mesopotamienne-en-islande/

Je vous l'avais dit, que ça serait bref.
Quoique je puisse brièvement commenter :
"Cette religion voue un culte à Zu"...
Ben moi, ça fait des années que je voue un culte à Maitre Zhu, (cliquez sur "Oui", vous ne serez pas déçus) et le gouvernement ne me paye pas un rond pour ça !
Alors, vaut-il mieux se mettre le doigt dans l'oeil, ou dans le culte ?
Et si le sage montre sa Lune, où va-t-on pouvoir aller s'empiffer après la séance de méditt' ?

Oh là là vraiment je suis trop drôle et vulgaire quand je laisse en moi Lucie faire, elle n'a pas son pareil pour chasser ma morosité ambiante.
Mais si tu as envie de ne pas rigoler un bon coup, mon ami, clique ici.

Ou là, à la rigueur.

Hashtag #Chidantonfrocpimeur.

vendredi 11 décembre 2015

Voutch (IV)



Je sens bien que je m'éloigne de mon lectorat de base.
N'oublions pas que même après l'éclatant succès remporté au Japon par mon aphorimse "la Réalité, c'est ce qui fait mal quand on éteint l'ordinateur®" que des thuriféraires un peu farceurs ont ailleurs détourné à des fins perverses qui ne regardent qu'eux (je n'en veux pour exemple que le consternant "La réalité, c'est ce qui fait mal quand on éteint le vibromasseur ©", mais après tout, comme les Le Pen, je considère que la mauvaise publicité reste quand même et avant tout de la publicité, à condition qu'ils me citent dans leurs articles de merde), je pense qu'il est temps de revenir à des valeurs sûres, qui ont fait ma renommée dans le Landerneau de l'éditorial musclé sur blog hyper-secret :
la collection de dessins de Voutch.
A tel point qu'on pourrait dire sans se gausser que c'est là la clé de Voutch de mon blurg, sauf en période d'incendies de poubelles, comme très récemment encore, à tel point que la branche armée de Veolia Propreté n'est même pas entrée en l'action.
Heureusement que mes lecteurs sont de vrais gentlemen, et qu'ils éteignent eux-mêmes spontanément (ou presque : en léger différé) les départs de feu qu'ils n'ont pas peu contribué à créer.