Affichage des articles dont le libellé est hypertéloche. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est hypertéloche. Afficher tous les articles

mercredi 10 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (8)

7/ Hypertélies médicamenteuses

« Eduquer un enfant, un humain adulte ou un animal, c'est lui communiquer de l'information culturelle en provoquant en lui une impression. Or l'information culturelle imprimée dans la mémoire de l'éduqué est rendue durable par la répétition, par l'habituation. Eduquer, c'est provoquer l'acquisition d'habitudes. Tout ce qui provoque l'acquisition d'habitudes est une éducation. Cultiver, c'est exploiter des habitudes.
Or, nos prétendues sciences humaines sont devenues des machines à cultiver l'égo, propres à enfoncer les passifs dans la contemplation pathogène de leur propre nombril, et, en électrisant les autres, à leur faire danser les ballets énivrés mais mortels du narcissisme psychanalytique générateur d'obsession de soi-même. » (J.D, un copain à J.C, dans la leç.7bis/13)

Narcissisé jusqu'au fin fond du troufignon, je suis sans doute le public-cible de cette prophétie d'oiseau de mauvaise augure, et le produit de tout cela, et quand je me mets à écrire compulsiv'ment, je trouve ça affreux parce que ça se passe au détriment du reste.
Comme dans toute addiction un peu sévère, finalement. Il s'agit alors de relâcher l'ombre pour se taper la proie.
Anyway, je considère que l’écriture, même quand j'écris à des amis imaginaires un peu mieux membrés qu'ici, c’est ni plus ni moins (pour moi et dans quel état j’erre) de la perche à selfies, donc je joins souvent des jpg pour qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise, ni d’un côté ni de l’autre.
« Tout avec modération – même l’excès ! » me souffle un troll anonyme, et sa formulation est amusante, mais malheureusement antithétique - donc absurde.
Et je ne m'autorise ou ne me force à rire que si c'est MOUA qui fais des blagues absurdes. Non mais.

L'autre matin, je vais pour me ravitailler en gommes à sucer chez ma buraliste favorite, Géraldine Nepenthès, car le psy a reconduit mon ordonnance, qui ne ressemble que de très loin à celles du gouvernement Macron.
Nepenthès désigne chez Homère la boisson que Pâris donna à boire à Hélène après son enlèvement pour lui faire oublier son pays natal. C'est aussi le nom, dans l’Odyssée, d’une drogue qui, mêlée au vin, chassait la tristesse et la mélancolie. Tiens donc.

Une société qui génère des troubles comportementaux liés à une sur-activité, puis qui te vend le médoc qui te soigne de la maladie qu’elle t’a créée, force les bornes de mon admiration, au moins sur le plan tactique. Je ne nie pas le côté farce : avant je prenais des médicaments pour remonter, maintenant j'en prends pour redescendre, mais c'est le même labo qui palpe. Mon psy, lui, balance entre Lacan et Epictète, après des débuts difficiles, on s’entend bien, et en plus il est remboursé par la sécu, c’est pas du luxe. 
Par bonheur, Géraldine était fermée.
Faut dire que la matinée était encore jeune, je me lève un peu tôt en ce moment (ça dure d'ailleurs depuis un moment).
Une chance, quand elle m'a vu faire un selfie de sa façade, elle a ouvert son huis, et plus vite que ça.
Elle flairait la bonne aubaine.
Et j'ai raté mon selfie de sa façade.

Mais grâce au bon Népenthès de Géraldine, j'ai 1/recouvré tous mes esprits, 2/bien noté dans ma liste que 3/ il fallait que je cesse de faire des listes. 4/ Attention ! le désir d'immortalité (bien légitime au demeurant) peut être la cause d'un décès précoce ! j'ai noté ça dans une nouvelle liste, pour ne pas l'oublier, parce que l'Esprit souffle où il veut, mais si tu prends pas des notes sur le moment, après t'es tout déguenillé.
P.S. : si sur le miroir des toilettes de mon psychiatre j’ai trouvé vendredi dernier l’inscription somme toute classique tracée d’un index rageur au rouge à lèvres « Je suis vivant et vous êtes morts », parce que Glen Runciter n’aime pas faire le ménage dans ses cagoinces quand les patients ne les ont pas laissées dans l'état, j’en ai découvert une bien plus intriguante sur la plaque métallique dans laquelle étaient enchâssées les sonnettes de l’immeuble : « Collapsologie », au feutre noir indélébile Véléda de chez Véléda.
… après enquête, il s’avère que la collapsologie ne désigne pas l’étude des 1001 façons de s'évanouir chez soi (j’en connais au moins une, c’est d’absorber les médicaments prescrits par ledit psy une fois rincé son cabinet, loin de moi cette idée, pas folle la guêpe, minute papillon)
mais quelque chose de beaucoup plus sérieux, une nouvelle secte race de déclinistes, peut-être :




Y'a pas à dire, de jour, on y voit mieux
qu'il fait plus clair
chez Géraldine Népenthès,
et que je ne dis pas
que des âneries.
Par contre j'ai oublié ma carte de mutuelle 2018
(je dois me croire encore en 2017
ou pire, en 1974 avec Robert Fripp)
et je suis reparti bredouille.
Ca chie pas, j'ai encore du stock.
Pour les collapsologues, nous ne sommes pas à l'aube d'une « crise » écologique. Elle a déjà eu lieu. Notre civilisation industrielle, basée sur une énergie abondante, abordable et une croissance continue, n'est pas soutenable. Elle fonce dans le mur et il est trop tard pour éviter l'impact. Bouleversement climatique, crise économique, crise migratoire, les secousses ont déjà commencé et les deux auteurs créent alors cette nouvelle spécialité scientifique : la collapsologie, l'étude du désastre.



Si c'est pas de l'hyperthélie mondialisée, ça, je sais pas ce que c'est.
Je vais donc sans doute être obligé d’écrire un nouvel article.
Tout à fait ce que je redoutais.
Un ami encore ignorant du désastre imminent m'envoie ses voeux avec l'insouciance de la vieillesse, assortis d'une citation du Maître Ascensionné Sri Baba Francis Blanche: "Face au monde qui bouge, mieux vaut penser le changement que changer le pansement ! »
Hé ben justement, je l’avais changé le pensement !
Comme quoi même Saint Francis Blanche peut se tromper !

Epilogue :


Le nombre de vaccins infantiles obligatoires va passer de trois à onze.
C'est la maman du petit Tommy qui va être contente, hypertéliquement parlant.
S'il survit à ces vaccinations obligatoires surnuméraires, quand il sera grand il viendra grossir les rangs de plus de la moitié des Français (55 %) qui estiment que « le ministère de la santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins » et battra Elton John au flipper.
Et je ne vous parle même pas de ces 32 % qui se disent d’accord avec cette phrase : « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde ». Des fois, il faudrait l'inoculer aux sondeurs, pour leur faire passer l'envie de poser des questions complètement biaisées.

mardi 9 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (7)

Résumé du chapitre précédent : 
Il est juste en dessous de cet article.
Vous pouvez pas le louper.

6/ Hypertélies publicitaires
a) les supports de promotion audiovisuelle.
Un cas d'école : Vincent Baguian - Les biches regardent avec dédain (1996)
Dans un souci légitime de transdisciplinarité intercommunale, j'accueille dans ces colonnes un jeune senior, de 55 ans mon ainé, qui se livre à d'intéressant travaux sur l'hypertélique sans même savoir de quoi il retourne, mais quand j'ai vu la tournure que prenait son article que je lisais par-dessus mon épaule au cours de sa confection par des petites mains orientales dans des usines à Bakou*, je lui ai offert du soutien et mon support quasi-gratuitement dans ces colonnes, où le fruit de ses recherches trouvera sans doute un écho plus favorable auprès de la communauté internationale des chercheurs d'absolu qui ne seraient pas forcément attachés à trouver la solution tout de suite, mais alors pour faire des tutoriels chiants, on est là.
Sans plus attendre, force est de constater que je lui laisse donc la parole, qu'on voie un peu ce qu'il a dans le ventre.

Bonsoir messieurs-dames.
Merci d'être venus aussi nombreux ce soir assister à ma conférence en pdf filmé. 
Rassurez-vous, je ne vous tiendrai pas la jambe plus longtemps que nécessaire.
Ce serait mal me connaitre.
En un mot comme en cent, sans vouloir y aller par quatre chemins, voici mon message.

Au rayon de vieux vélo rouillé des chanteurs "mots dits" parce qu'ils n'ont pas de voix et qu'ils chantent quand même, tant l'Urgence Du Verbe s'érige en Eux au creux d'Airain, aujourd'hui j'ai nommé Vincent Baguian, et nommer c'est créer, et je le poste parce que je n'ai trouvé aucune chanson de lui sur Youtube, et que finalement, si j'écris si fort des articles si faibles sur le plan logique, c'est parce qu'en définitive je suis bien obligé de m'y coller avec les moyens du bord, vu que j'adorerais lire les articles que je torche dans un journal recyclé mais que personne ne s'y met et qu'on n'est jamais mieux asservi que par soi-même.


Je rejoins sans doute en cela mon inglorieux bastard d'ancêtre, John B Root, dit le Bandard Mou, dit aussi Jeannot Bistouquette par sa femme et ses gosses, qui m'avoua un jour sous le seau du secret que s'il s'était mis un jour à produire, réaliser, et même mettre sa zigounette dans des flims de raide Bull c'était dans l'espoir secret et régulièrement trahi de maitriser sa consommation de p0rn.
Aux dernières nouvelles, il y est toujours, mais ça fait un moment que je suis pas allé voir.
En tout cas, ainsi dieusement, je lis moins de conneries sur internet, occupé que je suis à en écrire, et parfois même à en filmer.
Et puis, Vincent Baguian  n'a-t-il pas composé et interprété une chanson nommée "Je suis une tombe", hein ? et une autre nommée " Sur Jésus-Christ j'ai fait une croix" ? bien malin qui ne le saurait pas, et alors l'entièreté de mon blog discographique serait comme une sorte d'hommage déguisé, du vice à la vertu, du thanatopracteur à l'Institut médico-Légal.
(écoutez la chanson "Astrid" dissimulée dans l'article, sincèrement elle vaut le coup d'oreille)


Et maintenant, qu'on amène les femmes nues et qu'on les foute à poil, comme disait Vassiliu.
Quoique cette expression soit un peu ringarde voire obsolète comme un vieux MC Solard au jour d'aujourd'hui, les anciennes femmes à poil de jadis étant maintenant bien trop souvent des femmes sans poils; mais "qu'on amène les femmes nues et qu'on les foute sans poils" avait une connotation chimiothérapeutique un peu débiroutante, bien que postmoderne. Et j'en aurais presque oublié de passer le disque. J'espère contribuer modestement à faire s'effondrer les ventes de notre jeune ami, déjà en chute libre.
En plus je tousse comme un succès damné.
Il parait que quand on arrête, chaque cigarette non-fumée est importante.
Je me vois déjà, avec toutes les cigarettes que je non-fumerai à la chaine, être pris d'affreuses quintes de non-toux à la fin de mes journées bien remplies de joies et de peines, mais faut c'qui faut et on verra c'qu'on voudra.




J'ai bien peur de ne pas avoir fermé l'oeil du cyclone de la nuit nyctalope pendant les travaux, mais maintenant ça va aller mieux puisque c'est fini.
A moins qu'une autre idée à la con me vienne dans le quart d'heure.
Dieu m'en préserve, car j'ai du boulot en perspective.

... oui mais, Maître, ne craignez-vous pas que ce clip de promotion ne soit un peu chargé ?
En un mot, qu'il frise l'hypertélique, celle-là même que vous dénoncez par ailleurs si vigoureusement, sur un autre blog dont les statistiques peinent à remonter ?
- Je l'ignore, petit Scarabée. 
Mais songe tout d'abord à tes prémisses. 
Le lien hypertexte que tu viens de forger pointe déjà sur ce blog sur lequel tu ne sais même plus que tu habites, vu que moi aussi.
Et puis, entre nous, penses-tu vraiment que trop de connerie puisse vraiment faire du tort ou infliger un dommage intellectuel quelconque à la connerie ?
Trop de mort peut-elle tuer la mort ?

*capitale de l'Azerbaïdjan

[Edit]

Tout sur les poils et le sexe, merci Arte !

https://www.arte.tv/fr/videos/060516-002-A/poilorama-2-10-bete-de-sexe/




lundi 8 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (6)

Résumé du chapitre précédent : 
Je me suis lancé un peu hardiment dans un tour du monde de l'Hypertélique en images. Puisse Dieu Houellebecq me venir en aide, parce que si la croisière s'amuse, ce n'est pas tous les jours un voyage d'agrément, loin sans fautes.

5/ Hypertélies humanistes 



Cette statue frappée au coin du bon sens près de chez nous et plus précisément du coin de la rue de l'appartement parisien loué en décembre dernier grâce à l'überisation de la airb'n'b'isation des logements parisiens vacants pour vacanciers en vacances, m'a frappé par son slogan hypertéliquement tautologique :


"Personne n'a le droit d'être heureux tout seul".
J'invente rien, je l'ai lu sur mon blog.

"Ca ne vous dit rien ? 
ça ne vous rappelle rien ?
C'est l'heure où tout le monde est vieux."
(R. Burger, qui sait de quoi il parle dans sa chanson "Happy Hour")
R. Burger, sponsorisé par Le Figaro TV, et au moins aussi vieux que Raoul "Pataquesse" Follereau, tout couvert de moisi dans son square en déréliction que même le Christ y s'est arrêté à Gare de l'Est sans prendre la correspondance pour Eboli, et que même les pigeons parisiens y z'hésitent à le conchier tellement ils s'en cognent d'avoir le droit d'être malheureux tout seuls, et y'a qu'un mec avec bac + 12 en hypertéloche à qui ça pouvait tomber dans l'oeil d'un sourd.


L'avatar d'Orroz
en tenue de combat,
pyjama beige trois tailles trop grandes
à une seule rayure oblige,
à la grande époque
de Star Balls IV
Parce que moi ça m'évoque de façon incoerciblement brutale mon pote Orroz, chevalier Jedi engagé dans la mythique croisade anti-p0rn des années 2000, avant qu'il soit soudain l'heure d'être vieux.
Il avait une sorte de mantra qu'il nous répétait à longueur de sesshin (une sesshin (接心 / 摂心 / 攝心), littéralement « rassembler l'esprit » ou encore « recueillement (jap. setsu) du cœur-esprit (shin) » est une période intensive de méditation zazen dans un monastère zen, ou dans un lieu de retraite médicalisé à l'heure où tout le monde est vieux et cyberdépendant sexuel, c'est à dire dans un futur de science friction qui dépasse la raie alitée) "Tout plaisir non partagé mène à la dépendance", qu'il nous serinait tous les vendredis 13 à 5 heures avant de nous envoyer crapahuter 40 kilomètres de désert des Tartarés avec 20 kgs de documentation anti-porn et autres cailloux difficiles à avaler mais qu'il fait bon sucer quand on cherche une poire pour la soif, dans notre sac à dos de pionniers du nouveau monde estampillé "Au vieux campeur". C'était le bon temps.



J'invente rien, je l'ai lu sur le site d'Orroz.


En recherchant de la doc pour écrire cet article tout en images avec juste quelques méga-tartines de texte comme accompagnement inter voire méta-textuel, je suis tombé sur un diaporama assez hypertélique au niveau de la croisade anti-p0rn. 



Je suis pas certain qu'on parvienne à défaire les Bandards Fous d'Allah avec ça, et encore moins à libérer le Tombeau littéraire de la Jérusalem d'Alan Moore. Houellebecq Calebar !
Pour vous parler franchement, ça me donnerait plutôt envie de me vautrer dans la bauge de la cyber-fornication tellement c'est mal traduit du javanais par des Serbo-Croates ayant une connaissance très rudimentaire des algorithmes de Gøøgle Tråductiøn.

Tous ces gens qui veulent me suggérer que jouir tout seul c'est mal, c'est à la fois touchant et un peu navrant quand même par leur naïveté qui veut passer pour de l'innocence, mais on ne me la fait pas, à moi.

C'est l'occasion d'évoquer un autre bienfaiteur de l'humanité souffrante scandaleusement méconnu, je veux bien sûr parler de docteur Bob, pas celui des AA, l'autre, hyper-secret, qui me ravitaille en vol à intervalles très réguliers  (un largage par jour) en maximes et aphorismes m'enjoignant à réfléchir avant de penser.

Un exemple : l'autre jour il m'envoie une porte de la perception d'Aldous Huxley en 77/81 cm, presque pile poil la taille de mon chambranle, à un poil de cul près.



J’étais donc en train de lire attentivement le fatras de règles et de contre-ordres gravées sur sa porte, quand quelqu’un l’a violemment ouverte de l’autre côté, et je l’ai prise dans la figure.
Merci docteur Bob.
Je me fends donc d'une petite bafouille au SAV :
" tu connais aussi bien que moi le problème des injonctions (au bonheur, à la spontanéité… Leur caractère paradoxal a été démonté de 77 à 81 cm par Watzlawick et Bateson bien avant mon dernier éveil spirituel (4h 30 ce matin)
De plus, un certain nombre des inscriptions gavées sur ta porte sont erronées ou incomplètes :
- par exemple, celle qui suggère de "toujours dire la vérité" fait fi de cette évidence, qu’il existe des gens que nous pouvons blesser ou à qui nous risquons de nuire en leur disant la vérité, et qu’il vaut mieux leur servir parfois de pieux mensonges, ou succomber au mensonge par omission."
…et donc ? ta porte m’a tout l’air d’être une porte de sortie d’appartement, je te propose de la déplacer dans les cabinets, où elle peut toujours servir de support de méditation.
Et puis je lui rajoute un pense-bête, des fois qu'il souffrirait d'une perte de vigilance du fait que pour lui c'est quand même l'heure d'être vieux assez souvent dans la journée :

Ca vaut bien les fiches bricolage
du professeur Choron, non ?

Bref. 
Autant j'apprécie l'humain dans sa magnificence fractale et polymorphe, autant la Peste soit des humanistes quand ils nous détournent de l'humanisme par leur candeur épilée et brutale. 




Coda :


R. Burger : "Je suis une légende,
mais venez vite me voir à l'EHPAD,
sinon ils me piquent dans deux jours."
Un parpaing en tête, une suée,
Le son du variateur quand la lumière faiblit
Ca ne vous dit rien ? ça ne vous rappelle rien ?
On se retrouve, ni mieux ni pires, au bar
Quelque chose a enflé, quelque chose s'est creusé.
Ca ne vous dit rien ? ça ne vous rappelle rien ?
C'est le signal pour servir les cocktails de flatteries au venin
Quand à moi, merci bien, 
je ne bois rien, 
Que des liqueurs abstraites
Produites à l'oeil par magie blanche
Mais vous ? vous reprendrez bien une petite coupe de ciguë ?


(R. Burger, op.cit)


Il existe une version apocryphe de cette chanson :
"La force d'expansion naturelle qui pousse le mâle vers la femelle 
A investi mon calebard, ce soir je vais au discobar. 
Pour garantir toute ma prestige, j'enfile mes plus beaux ramages,
Ma rigidité me dirige, je me dois d'agir car çà urge" 
Hé dis donc mon mec par Raoul "Follereau" Petite
[Mercury Records Audiophile Deluxe Edition]

mais il ne faudrait pas commencer à croire tout ce qu'on lit sur Internet, on n'en sortirait pas vivant...

(à suivre)

P.S. :
Sinon, j'en connais une bonne avec airbnb :

dimanche 7 janvier 2018

Les supermarchés de l'hypertélie (5)

Résumé des précédents : 
dans la Réalité Pseudo-Réelle (RP-R), les fins justifient les moyens.
Mais nouzôtres, au RP-R GRRR (Groupement de la Réalité Réelle Ratée), nous pensons que les moyens dépassent parfois leurs fins; et alors ? ben, à ce moment-là, la nourrice tend son sein, le pont sa fesse, s'afaisse, et les pauvres gens qui marchaient au pas de l'oie cadencé sur ledit pont se retrouvent précipités dans le vide hypertélique d'un cauchemar à 4 litres 12 la veille de ses noces, et tout ce qui devait advenir advena.

Episode 5
Je sens bien que je vais finir par lasser mes plus jeunes lecteurs, avec mon dada hypertélique du moment, dans cette société d'amnésiques consentants où les images ont remplacé les mots.
Et comme une image chasse l'autre, niveau perte de mémoire on est peinards, ça rentre comme dans du beurre et ça ressort par l'autre, et d'ailleurs rappelez-moi votre nom ?
Bref, heureusement que je suis là pour vous stimuler les zones corticales les plus chatouilleuses.
Je vous propose donc aujourd'hui une rubrique tout en images avec des exemples simples issus de ma vie quotidienne de méditant de pleine concierge.
- comme nul n'est censé l'ignorer, la méditation de pleine concierge consiste à parler à tort et à travers à ses amis imaginaires tout en fixant l'écran de son ordinateur comme si on était la gardienne du Temple de l'Usine à Pixels.

1/Hypertélie télévisuelle


J'avais pourtant bien demandé
"Hypertéleurs" à l'infographiste,
on a dû mal se comprendre.
Et vu le temps qu'il a mis
pour démouler ça sous Photoshop,
j'ose pas trop lui demander des rectifs.
C'est pas très grave.
Synopsis"Les Hypertéleurs, ces êtres étranges venus d'une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. D'Avide Warcent les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait un raccourci clavier que jamais il ne trouva(...) Cela a commencé par la rédaction d'un article de blog venu d'une autre galaxie. Maintenant, D'Avide Warcent sait que les Hypertéleurs sont là, qu'ils ont pris forme humaine et qu'il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé...

2/ Hypertélie bouddhinistique


Mathieu Ricard est un gentil garçon qui a troqué son destin tout tracé de scientifique contre l'austère robe de bure du bouddhisme tibétain, où l'avenir du futur est quand même beaucoup plus incertain. Quand on le voit à la télé il respire la compassion incarnée, mais il écrit des livres effroyablement interminables, surtout vers la fin, pour éveiller les hommes à leur propre humanité. 
C'est pas gagné.

3/ Hypertélie au bureau 



Modifications demandées par des clientes hypertéliques dans un film de commande, chacune s'attachant à saborder méthodiquement et hypertéliquement le travail de l'autre. C'était pas gagné non plus pour le monteur, qui se situait tout en bas de la chaine alimentaire. Pauvre Warsen.

4/ Hypertélies informatiques 

a) messages d'erreur



L'erreur, à part le fait d'avoir téléchargé une vidéo maudite, c'est que je ne comprends même pas le message d'erreur s'y référant, mon Révérend. 
D'après Marshall Mc Luhan, théoricien des media étudié dans mes vertes années, "le message c'est le massage."
Force est de constater que pour l'un comme pour l'autre, j'attends toujours.
J'aurais dû potasser Epictète.


sans commentaires
Malgré mon humeur badine et ma sacro-sainte élation, bénie soit-elle, (à ne pas confondre avec sa cousine maudite la délation, qui à l'instar de Marine-est-là, elle pue du Q et sent le tabac, délation qui peut elle aussi engendrer une certaine allégresse, mais au prix à mon avis un peu cher payé d'un abaissement de l'âme), j'ai rencontré d'importants problèmes de synchro sous FCP X 10.3.4, qui est parti en sucette numérique depuis la mise à jour 10.13.1 de MacOS High Sierra comme je le déblatérais ici, c’est à dire carrément ailleurs, avant de me faire vermifuger par la psychiatrie vétérinaire.
A ce moment précis de grande fragilité psychique, j’ai assez mal pris à titre personnel l’explosion en vol des fonctions de synchronisation automatique de FCPX 10.3.4.

Or il ne faut jamais, au grand jamais, nourrir des griefs inutiles, inutilisables et inutilisés, envers des logiciels ou des ordinateurs qui plantent méthodiquement, mais toujours respirer trois fois à fond en se tournant vers la Mecque de la Siliconne Vallée, puis remonter de la créature au Créateur, et maudire directement jusqu'à la 7eme génération de microprocesseurs les pauvres enculés trisomiques qui se masturbent le cerveau sur des foutaises transhumantes de mes bollocks, et conçoivent et mettent simultanément sur le marché des programmes défectueux et/ou des machines de merde/vérolées.
Je m'en suis alors ouvert à M. G., l'incontournable auteur de "En chaussettes avec FCPXxxX dans mon pyjama en pilou", il n'a pu que me confirmer sous le sceau de l'anonymat la gravity of ze situation.
Heureusement, ne reculant devant aucune mise à jour buggée, Apple annonce rapidement the macOS High Sierra 10.13.2 Update, qui semble-t'il "improves the security, stability, and compatibility of your Mac, and is recommended for all users", enlève tes lunettes et écoute comme ça sent bon, si ça se trouve elle favorise aussi le retour de l'être aimé même si elle ne nous ramènera pas notre jeunesse perdue, Update 10.13.2 que je tente légitimement d'installer en retenant en moi des vagues d'enthousiasme frétillantes, mais qui plante au milieu du gué, o gué.
Et ma carte Nvidia est une fois de plus à la rue, vu qu'ils se moquent comme de l'an quarante des mises à jour de l'OS Apple dont ils ont pourtant truffé de leurs cartes graphiques les bécanes à la pomme pourrie, à une époque où les relations diplomatiques entre les deux mastodontes de l'informatique étaient cul et chemise, mais le torchon finit toujours par brûler, surtout si on le laisse trainer sur la chaudière chez Warsen en se retrouvant pour un apéro dinatoire autour du traditionnel verre de l'amitié.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvé à resynchroniser 245 plans audio et vidéo à la main avant d'attaquer le montage de mon film de commande hypertélique à présenter avant-hier, comme si j'avais que ça à faire.
Ca, et raconter des conneries sur Internet : plus qu'un métier, une passion.


Là encore, je comprends pas quelle manipe foireuse j'ai pu faire pour que ça plante. Comme quoi internet c'est vraiment d'la merde, des fois.


b) foutages de gueule

Plus je clique, plus je fais preuve de mon libre arbitre.
T'as raison Gaston.
Philip K. Dick doit bien rigoler, où qu'il soit.



Ce bandeau orne le fronton d'un nombre considérable de sites et de blogs, nous en masque en partie le contenu, dégueule à droite des marges de mon blog sous prétexte que la promiscuité engendre la familiarité, nous promet que les cookies même sans chocolat c'est bon pour la santé, nous promet que Google fera de nos données ce que bon lui semblera, emmerde tout le monde sur un plan cosmique, et nous oblige à opiner du chef et de l'index en validant ce mensonge d'un simple clic pour le voir momentanément disparaitre jusqu'au prochain blog visité. 
Je ne sais pas comment vous avez pu résister jusqu'à présent à l'impulsion vitale de balancer votre clavier dans votre écran en cédant à un accès de rage impuissante mais tellement revigorante, mais il n'est pas trop tard. 
Vous n'aurez qu'à dire que c'est moi qui vous ai passé le virus. 



Aaah, les mots de passe. 
On se dit qu'on va toujours mettre le même, ou approchant, de façon à pas se faire suer à être obligé de les rentrer dans un fichier spécifiquement dédié, ou carrément dans un logiciel genre 1password pour les avoir dans le cloud sans se les faire pirater en ligne.
Et puis on tombe sur le site hypertélique qui nous demande sans rire "au moins 8 caractères, sans espace, comportant au moins un chiffre, une lettre minuscule, une lettre majuscule et un caractère spécial.
Et après, impossible de se remémorer qu'on avait rentré P0rn_Addict*79 rien que pour avoir la paix. 
John B. Root doit bien rigoler, où qu'il soit en train de se branler aux cabinets.


Ca tombe bien, ceci n'est pas un article, c'est un pamphlet, un brûlot, un promontoire, un cap, une péninsule. 

(à suivre)

vendredi 29 décembre 2017

Les supermarchés de l'hypertélie (4)

"Le chat va mieux" :
Totem gravé sur planche de skate
(Anonyme, technique mixte)
accroché dans le salon
de l'appartement parisien
loué sur Airbnb
pour les fêtes.
Je n'invente rien.
A la suite de la publication de l’article précédent, j’ai reçu un abondant courrier de deux (2) lecteurs un peu inquiets de la tournure prise par les non-évènements se déroulant à la rubrique hypertélique de ma modeste échoppe.

 1/  Un ami qui me connait aussi bien que si nous avions pédalé de concert et de Lannion à Bergerac aller/retour en 1978 avec 2 (deux) autres potes, m’écrit :
LJS : « Très cher John, bon anniversaire ! ton blog "portrait de Dorian Gray" est toujours aussi ...euh...  intelligent.
Continue ainsi ! A part toi, tout le monde va bien ?
P.S : je sais pas pour qui je suis le plus triste, pour le chat ou pour Wagner".

JW : - Merci pour ton analyse pénétrante et laconique. je m'en sens tout ragaillardi. La providence t'a Épargnez une version personnalisée de mésaventures cosmique et cyclothymique.
N'oublie jamais de remercier allah pour sa.
'Scuz ma ortotograf cinématique, je te dicte cette lettre sur iPad, la bouche pleine de Xanax de Noël.

P.S : le chat va mieux, et Wagner s'en remettra !


2/  Une amie qui me connait aussi bien que si elle ne m'avait pas secouru à plusieurs reprises, dans des moments de grande désorientation spatio-temporelle suite à l'overdose hypertélique de bandes dessinées de Science-Fiction de chez DC Comics, m’alerte à Malibu boira :
FDLC : «  en fait je voulais t'écrire pour te dire que je ne comprends plus rien à tes derniers posts. Je crois que ton style souffre lui-même d'hypertélie, parce que tes phrases font un paragraphe entier. (Si tu as des doutes, fais un sondage, mais là ton style accompli un saut évolutif ces derniers jours, personnellement je pense à un déséquilibre au niveau des neuro-transmetteurs).
Je te rappelle que la mémoire immédiate d'un être humain c'est 7 secondes, et en 7 secondes j'ai pas le temps de lire un paragraphe entier, parce qu'en plus c'est plein de virgules et de jeux de mots. Alors quand j'arrive à la fin du paragraphe, je ne sais plus du tout de quoi ça parle, ni même si ça parle de quelque chose. Je pense que tu devrais te limiter à 2 lignes par phrase, et revenir à ces chroniques dans lesquelles tu excelles, genre chroniques de Noël. D'ailleurs ça tombe bien, joyeux Noël. »

JW : - Je comprends que tu regrettes les chroniques de Noël Montpelliéraines, dictées avec la bouche suite à une lombalgie foudroyante qui m'avait cloué au lit entre le 25 et le 31. Cette année, j'ai pris des dispositions pour ne pas répéter les vainement, et j'expérimente une nouvelle technique. Un ami qui me connaît bien m'a dit qu'il appréciait le côté Dorian Gray de mon blog. C'est assez bien vu, même si en français moderne, Dorian Gray se dit Phantom of the Paradise.

Désolé pour l'inconfort de lecture, c'est dû à une pratique d'écriture automatique et fortement retravailler ensuite, qui semble porter ses fruits, au moins dans la dimension thérapeutique autoproclamé, bien que tout cela soit autant spontané que calculé ensuite.

Canal Saint-Martin, côté cour :
à 6 heures du matin, y'avait du monde au balcon.

Je te rappelle que pendant six semaines je n'ai dormi que trois heures par nuit, c'est normal qu'il y ait un peu de mou dans mes neurotransmetteurs.
je peux te donner le programme : retour à la normale, et sans doute au silence blogal début janvier.
Chaleureuses pensées, je dict, aphone en pyjama sur un balcon qui surplombe le canal Saint-Martin, Sakaille !
Dans l'absolu, je préférerais bien sûr être Gauguin à Tahiti plutôt que le Salvador Dali du blog à Nantes.
Mais, je ne sais pas si tu as remarqué, il y a des choix qui ne nous sont pas proposés.
Il est néanmoins logique que des essais thérapeutiques d'automédication langagière indisposent l’éventuel lectorat. Dans ce cas, rappelle-toi qu'en ce moment il vaut mieux m'avoir en JPEG qu'en pension. Si tu veux, je peux te passer ma femme, qui elle aussi accuse une certaine fatigue en cette période de fêtes.
Envoyé depuis l'application Mail Orange 

----------

P.S. non envoyé à l'époque (il y a au moins trois jours) parce que je n'avais pas la tête à ça :  
- de là où je suis, j'ignore si le bon temps des Noëls montpelliérains reviendra, parce que mon paternel vient de déménager pour Rumilly, en empruntant à ses enfants un bon paquet de fric dont ils n'avaient pas l'utilité, et que la prochaine étape consiste à vendre Montpellier pour nous rembourser.
Idem pour les dimanches de Toussaintcar mon oncle n'en finit pas de finir sa vie dans une maison de retraite médicalisée au fin fond de la Dordogne, tellement foncedé au Xanax (pour de vrai, lui) que je n'ose plus l'appeler pour lui dire combien je regrette de ne pas le visiter plus souvent.
L'autre soir, au moment de payer l'addition dans un restaurant thaïlandais, je me suis retrouvé parti sans crier gare à expliquer le concept bouddhiste d'impermanence au barman chinetoque, sous le regard gêné de ma femme et de mes enfants, donc je pêche sans doute par excès de confiance et de testostérone hypertéliques, bien que je sois parvenu à me retenir de lui raconter la blague sur le couple de restaurateurs asiatiques qui prennent une journée de congé.
Je n'écris plus comme j'écrivais avant, j'écris comme je suis maintenant, d'ailleurs toi aussi, et personne ne t'en fait grief.
Je t'embrasse, je devine que tu détestes ça.


Ma copine quand elle était jeune,
telle que je l'ai re-trouvée sous cloche,
à l'épreuve du temps et des trous de balle,
à l'expo DC Comics.

jeudi 21 décembre 2017

Les supermarchés de l'hypertélie (3)

Pour les prochaines causeries,
prière d'amener vos cyber-bûches.
Je vais être un peu à court,
car l'hiver s'annonce très rude. 
L'hypertélie, je suis sûr que vous vous en souvenez si vous bûchez mes articles comme des malades avant l'interro surprise de vendredi prochain salle 105, c'était le sujet d'une récente cyber-causerie au coin du cyber-feu de bois il y a déjà quelques semaines. 

Résumé des épisodes précédents :
L'hypertélie est une forme malheureuse de surévolution : quand les corrections de la Nature dépassent ses fins, ses remèdes sont pires que les maux qu'ils combattent, et certains organismes, surévolués, en deviennent incapables de survivre.
L'homme peut parfois s'amuser à reproduire le même phénomène (il est issu de la Nature et ne saurait se soustraire à ses lois). Le cas échéant, il ne fait que singer bêtement son Créateur, et son châtiment n’est pas immérité.


Si je dénonce avec véhémence et assiduité les méfaits de l'hypertélie, que je commence à voir surgir d'un peu partout, sur un blog au départ consacré à l'auto-zaddiction, ça risque de ne pas faire beaucoup avancer mon schmilblick, à part faire ricaner Dieu, et c'est toujours ça de pris pour mon karma. 
Mais justement, ce n'est pas une raison de claquer bêtement ces bons points de karma si chèrement acquis, je vous prie de le croire sur facture, à la roulette russe à chargeur plein de l'éditorial Tony Truand qui ne mène nulle part sinon au coffre de la DS et au pyjama en ciment, et/ou au placard à balais dorés de l'audiovisuel public, oussque même les serpillères rêvent un peu honteusement d'un Netflix européen avant d'être rincées par le départ des cadres surpayés à bord de leur parachute doré qui se met en torche alors qu'ils étaient fort occupés à freiner la transition économique et énergétique d'un secteur « structuré sur le monde d’avant ». 
Jusqu'où s'arrêteront-ils ?
Personnellement je descendrais bien là, mais je vais essayer d'attraper ma correspondance.


c'est pas la peine de cliquer, c'est un jpg. 
Parce que si j'encule mon chat à 3 heures du matin en écoutant du Wagner, il se peut que ça me détende un peu sur le moment, mais le chat va hurler à la mort et les voisins légèrement octogénaires et insomniaques vont se mettre à crier à l'hypertélie sans même avoir lu mes articles jusqu'au bout, et le minimum d'empathie récolté ici-même en relisant tous mes travaux de nuit en sirotant de la Redbull, me donne à penser que ça ne va détendre ni les voisins, ni le chat, ni ma femme; voisins, chat et femme qui, malgré tous leurs écarts comportementaux, amènent quand même un peu de présence à ma personne âgée cyberdépendante en fin de vie virtuelle, une touche de chaleur et de fantaisie tantôt humaine et tantôt féline, et sans lesquelles ma grisaille quotidienne serait bien souvent morne et étriquée comme une partie de World of Warcraft à fleurets mouchetés, et puis il faudrait déjà l'attraper, la sale bête, c'est le troisième cette année et ils deviennent de plus en plus méfiants, et puis ma femme a le sommeil léger, elle va encore en faire toute une histoire, pendant ce temps-là le chat va en profiter pour essayer de déchiqueter ma robe de chambre, je le connais bien cet enculé, il sait très bien que la Réalité, c'est ce qui fait mal aux chats quand le maître éteint l'ordinateur.


Alors que quand j'écris, la nuit, je m'éclate sans réveiller l'Autre, sans effrayer le chat, qui zône dans la baraque dès que je prends le premier quart de rouge nuit, et la paix sociale règne à donf sur les confins du Royaume, et ce jusqu'à poltron-minet, c'est à dire en gros vers 06:45, quand je remonte en titubant de ma caverne électronique pour confectionner une légère collation aux filles, de quoi reconstituer leurs réserves énergétiques un peu affaiblies après la nuit qu'elles viennent de passer à appréhender les bruits étranges qui montent de mon bureau et ceux plus triviaux que je fais quand je me cogne à la table basse dans le noir en essayant de regagner discrètement ma chambre pour faire une sieste réparatrice de 21 minutes sans allumer pour ne pas perturber leur sommeil déjà fragile.


J'ai trouvé ce bouquin dans un paquet de lessive "Le Chat Machine",
et mon félin favori tenait beaucoup à ce que je le lise,
mais j'ai mis un moment à capter les raisons intimes
de son insistance. Faut dire que la spiritualité,
c'est pas trop mon truc.
La lecture non plus.

Donc j'évacue mes pulsions morbides sur des sites spécialisés du darknet genre Küllhmiaou_ach!.de, un site allemand très propre sur lui où de fringants quinquas rasés de près sodomisent des chats dans des robes de chambre immaculées, sans leur faire subir aucun traitement dégradant, et en respectant les conditions du bien-être animal, en tout cas c'est ce que dit l'avertissement au début de chaque séquence; pour un site clandestin, il est assez bien gaulé, et je suppose qu'il répond bien aux attentes de la fragmentation des marchés de niche cyber-sexuelle, même si le chien émettait des réserves assez vigoureuses; je reluque quelques scènes pas piquées des hannetons, je ne me masturbe pas devant, car à mon âge une érection tient déjà du miracle et avec mes milliers d'heures de vol sur le darknet je peux prédire que l’événement serait lourd de conséquences énergétiquement néfastes.
Après lui avoir jeté en pâture quelques heures d'une attention soutenue, la pulsion s'éloigne, leurrée par une satisfaction visuelle et virtuelle, et je peux alors reprendre mon labeur d'écriveur public (1).

Si je vous confie tout cela aujourd'hui, c'est parce que je sens aussi qu'il m'est possible de pousser un peu plus loin que d'habitude mon avantage sur mes non-poursuivants en matière de libération de la parole, depuis la désintégration du Conseil national du numérique, qui est vraiment une aubaine pour les libres penseurs du Net qui ignoraient jusqu'alors son existence misérable vouée à l'anonymat et aux grippes intestinales intestines à répétition.
Nous voici malheureusement assez loin de notre sujet de départ, il faudra y revenir plus tard; dans cette attente, force est de constater la tournure hypertélique prise par l'article.
CQFD.


Mon chien, mécontent qu'on lui ait fragmenté sa niche sexuelle
suite à la désintégration du Conseil National du Numérique,
me rapporte un trésor de sa collection privée
pour jouer avec le chat.
Le chien, c'est vraiment le meilleur ami de l'homme,
après le chat et l'ordinateur.



(1) Pour nous éviter, à nous les déshérités de l'âme et des média sociaux, de passer de la violence symbolique à la violence réelle, il ne faut pas prohiber les vidéos de chat sur internet. Nous, et les vieux qui lisent Chobiz, aussi. 
Pour les blogs de bébés morts, je me tâte, les mateurs de bébés morts, c'est quand même pas des gens comme nous. 


merci à Chris Chast. pour l'inspiration sur la gaudriole interéchelons à l'occasion du sarment du Jus de Paume éclusé aux petites heures à la cafète du sitcom de Noël de l'entreprise.


[EDIT]


Je sais pas qui est le wtf de fdp qui a fait lire l'article
à ma femme et à mon chat, mais le résultat est là : 
je dors à nouveau à l'auberge du cul tourné. 
Bravo les mecs, sympa.
La classe américaine.