samedi 28 juillet 2007

Tombeau pour 500 000 goldos

trois générations de Warsen
(la plongée accentue l'effet "Gimli, fils de Gloïn...")

Six mois et quelques sans tabac, une fois de plus. Bah… Je sais bien qu’exalter le sevrage et ses vertus, à part au début pour se motiver, c’est le rendre plus difficile qu’il n’est vraiment, en faisant de la saisie dessus, comme disent les bouddhistes. Le vertige de l’altitude qu’on est censé avoir pris par rapport à ce qu’on était dans l’addiction devenant prétexte à une redescente rapide et pas du tout climatisée (1). Alors, en redescendant de la tête de Parmelan, dans le massif des Bornes (Haute-Savoie) je m’octroie une cigarette virtuelle. Portant deux doigts à ma bouche, j’y introduis une clope imaginaire, et je sens l’herbe à Nicot me brûler les poumons comme si c’était pour de vrai. Il me semble que cette cigarette fictive ne porte pas à conséquence, tant que je ne flambe pas le paquet dans la journée. D’ailleurs, les jours où j’ai un arrière goût de cendrier dans le bec, je me dis que je fume gratuitement et que je nique la Seilta, et je passe à autre chose. Enfin j’essaye, parce qu’un esclavage de 25 ans, même si on l’abandonne “joyeusement” (tu parles) on en ressort quand même abîmé (dans le sens nietzschéen “Si tu plonges longtemps ton regard dans l’abîme, l’abîme te regarde aussi”). J’ai fait le compte, et j’ai déjà fumé 185 000 cigarettes dans ma vie, et je comprends très bien le sexagénaire Dino quand il me dit “j’ai mis vingt ans à arréter de fumer”, je me sens pareil. J’ai un ami qui a toujours un paquet dans sa poche, mais il l’a acheté il y a deux mois et il en reste quelques-unes dedans. J’en ai un autre qui a cru qu’après 9 ans d’abstinence il pouvait s’en griller une petite, et aujourd’hui il est encore plus accro qu’avant. Comme quoi ça n’a rien à voir avec le produit, tout est dans la compulsion… ” Les cigarettes avaient d’abord provoqué en lui une douleur psychique particulière, puis elles étaient devenues le remède particulier de cette douleur (…) Même si la mort en résulte, la dépendance consiste à effacer la douleur par ce qui la provoque, et comme la mort est quand même au bout du chemin, qu’est-ce que ça peut faire ?” tel est le syllogisme de l’amertume que nous assénait Russell Banks au détour d’un paragraphe… C’est dingue, cette histoire de recherche de plaisir immédiat dans la souffrance. Accro au stress, accro à la souffrance… dans l’appartement vide et parisien que je squattais en janvier, j’avais trouvé “Pour une Vie Réussie, un Amour Réussi” sur la table de nuit, un livre d’Arnaud Desjardins qui en parle très bien. Desjardins, obscur objet de mon ressentiment mes premières saisies spirituelles… Accro à ce qu’on connaît, par peur du reste. Même si on ne connaît que les émotions négatives et les promesses sans suite de la littérature de développement personnel.

(1) “le manque de confiance augmente le nombre de contrôles de l’action qui constituent en fait des interruptions dans la mise en oeuvre de la procedure en question. Un gosse continue de tomber à vélo tant qu’il a pas capté qu’il a intégré la procédure au niveau de ses neurones, alors que ladite integration est effective. C’est le passage de la mémoire procédurale à la mémoire déclarative: on sait qu’on sait, on a alors confiance pour faire ce qui évite de se foirer en plein milieu de l’action en l’interrompant pour vérifier qu’on y arrive” disait Vinz en 2003 sur la liste CL.

Commentaires

  1. Il me semble que la citation de Vinz, c’est le cas contraire de ce à quoi tu l’attribue. Dans un cas, on sait faire du vélo mais on ne le croit pas. Dans l’autre cas, on s’enthousiame de faire super bien du vélo alors qu’on s’est juste assis sur une chaise et qu’on imagine qu’on fait du vélo. Quand on s’en aperçoit, on est sûrement assez déprimé pour se dire que par terre on était aussi bien.

  2. Merci de m’aider à mettre le doigt à la fois sur le sujet de cet article et sur ce qui me gênait dans le raisonnement de Vinz : dans les faits il est impossible de savoir faire du vélo tout en feignant de l’ignorer, mais la pratique rend inutile l’énonciation d’une parole cycliste (tant qu’on reste dessus et qu’on pédale). D’ailleurs il me semble que tu as écrit quelque part que le Sage était autorisé à faire le bien à condition de l’ignorer.

vendredi 27 juillet 2007

La vie parisienne



carte de visite à la con

Cette nuit j’ai rêvé que je retournais vivre à Paris. Ni compagne ni enfants dans ce songe entièrement consacré au réemménagement dans un appartement minuscule, et à la satisfaction de retrouver du travail à la hauteur de mes compétences supposées… la disparition des miens et la satisfaction benoîte que j’éprouvais à retravailler comme un taré classe ce rêve dans la catégorie “aliénation salariale & identification au statut social” comme d’autres que j’ai faits récemment. Sur le plan professionnel, ma situation n’est pas meilleure qu’il y a 6 mois, date à laquelle mon employeur principal a cessé de faire appel à moi, mais l’état d’esprit est différent. Plus proche de l’esprit des 24 heures, de l’instant présent qui est le seul que nous vivions jamais, etc… Ce qui n’empèche pas ces préoccupations de ressurgir dans ma vie nocturne puisque le canal conscientiel diurne fait la sourde oreille.
Ca me rappelle un ami sage (sans disciples) qui “essaya” un jour l’héroïne alors qu’il était sous contrat de manutentionnnaire dans une entreprise de la grande distribution; la joie imbécile qu’il éprouva sous influence à accomplir les tâches les plus répétitives acheva de le convaincre de la grande toxicité du produit testé, et brisa en lui toute velléité de retenter l’expérience. Pour ma part, je remercie ma Puissance Supérieure d’avoir vomi tout mon quatre heures après un sniff d’héro dans les cabinets du Grand Odéon à Montpellier en assistant à la projection du film “Possession” de Zulawzki en compagnie d’un polonais destroy auprès duquel je faisais figure de boyscout niaisou. C’était l’bon temps.

mardi 10 juillet 2007

Trop de morbidité tue la morbidité



Il ne faut déclarer la guerre à la mélancolie qu’à condition d’être certain de la gagner.

Commentaires

  1. Salut John.

    Voilà longtemps que je n’avais pas été sur ton blog. Je suis content de voir que tu es toujours en train de progresser et je me réjouis de ne pas être tombé sur un message technique m’informant que l’auteur de ce blog est désormais inactif et qu’il a été tristement emporté par les griffes de Lilith.

    De mon côté, après avoir tenté différentes approches (avec et sans Internet), je me suis finalement résigné à admettre que la façon dont je m’y prenais pour m’en sortir était d’une importance insignifiante. Seule l’attitude compte.

    J’ai donc remis en ligne un humble blog, question d’exprimer tout ce que je ressens, avec cette fois l’intention inflexible de ne plus le supprimer bêtement.

    Je t’invite à me rendre visite et te souhaite une excellente journée. Bonne chance dans tous tes projets :o )

    Grisu, alias Spirit, alias John X, alias je ne sais plus trop quoi encore…

  2. Après être allé faire un tour sur ton blog, je dirai que la façon dont tu t’y prends, en tout cas depuis le 7 juillet, te garantit de continuer à NE PAS en sortir. Maintenant, si l’attitude qui consiste à prétendre que tu désires t’en sortir tout en t’offrant les moyens de continuer à pédaler dans la semoule, je veux dire à baigner dans le sperme et les émotions négatives, t’apparait seule compter, voire être furieusement rock’n'roll, n’hésite pas à persister. Après tout, on n’a que la joie qu’on se donne. Comme je te le disais en privé, sachant que j’ai fermé mon blog pour cause d’auto-addiction, calcule l’espérance de vie du tien…
    Par contre, je t’encourage vivement, sachant combien l’orgueil issu de la maladie sexolique t’en préserve, à poster sur le forum dépendance sexuelle, qui est là pour ça et qui permet d’allier l’utile (la reconnaissance du trouble compulsif chez l’autre) à l’agréable (le pissing contest, et sa variante d’un suprème raffinement : le no-pissing contest). Et à consulter un psy pour commencer à nettoyer toute cette merde que tu n’as pas renoncé à étaler joyeusement sur les murs de ta cellule capitonnée, et qui saura te le dire plus élégamment que moi. Et à aller en réunion DASA, parce que je suis sûr qu’il y en a une à deux pas de chez toi. Et encore une fois, sincères félicitations pour en être au même point que la dernière fois… il est manifeste que si certains coups de pied au cul se perdent, j’espère de tout coeur que celui-là atteindra son but.

  3. Wow. Je vois que tu n’as pas perdu ton mordant.

    Même si j’apprécie l’intention cachée derrière ton coup de pied au cul, je dois t’avouer que cette technique m’a fait avancer très peu jusqu’ici. Ma femme m’a elle-même donné de multiples coups de pieds au cul et il n’en a résulté que de l’irritation au derrière.

    Je retiens cependant ta suggestion de consulter un psy. Nous allons justement déménager en ville d’ici quelques mois, entre autres pour remédier au fait que nous n’avons aucune ressource ici. J’ai compris depuis un bout de temps que cette étape était incontournable dans mon cheminement.

    Concernant le forum, je ne comprends pas trop ce que tu me dis. Est-ce une vraie suggestion ou du sarcasme?

    Peut-être suis-je tombé sur un de tes mauvais jours et que j’étais la cible idéale pour décharger un peu de ton fiel mais j’avoue que je ne m’attendais pas à un tel message. Tu ne me connais pas et tu me juges à partir de quelques phrases sur mon blog. Je trouve ça un peu fort, tu trouves pas?

    Menfin… sans racunes… je sais qu’on ne peut pas toujours être au top de nos aptitudes sociales… Je suis le premier à comprendre cela.

  4. Merci de ta compréhension. Les mots qui m’ont fait flipper dans ton premier message sont “tristement” “résigné” “humble” “bètement” et “inflexible”. Ils témoignent de cette auto-contemplation - tentative de saisie émotionnelle en forme de prise d’otages que le moi exerce pour se donner une consistance - si bien décrite par Flo dans son post “l’espoir n’est pas un steak” en vente partout sauf ici (mais je l’ai glissé sous le paillasson du forum dépendance). D’où ma colère compassionnelle : tu restes un frère de misère, mais un bon coup de latte dans un électrophone qui passe un disque rayé, des fois ça le décoince. Et il y a aussi l’effet miroir chez toi, qui me terrifie. C’est des coups à me faire fermer mon blog pour de bon, ça.

    Mais le fait que tu aies survécu à ma réponse est bon signe.
    Le forum reste grosso modo l’auberge espagnole que tu as connue, mais sans Orroz. Le village des Schtroumpfs sans le Grand Schtroumpf, quoi.

    A toi de voir ce que ça t’apporte, sachant que tu n’en es pas forcément le troll le mieux membré.
    Je disparais en vacances jusqu’à fin aout à cet instant.
    Chpouf !

  5. Et ben, John, tu n’y vas pas avec des pincettes !! Il est sûr que cette colère envers Spirit-Grisu révèle un effet-miroir surprenant, à l’heure où tu décides d’outrepasser ta page de Voeux et renoncements. Et oui, tu n’es pas le seul à revenir sur le devant de la scène (saine?) et il me semble que chacun fait comme il peut, non ? L’important n’est-il pas de continuer… d’arrêter ?
    Je vous suggère à tous les deux de ne pas dénigrer une certaine “verticalité” dans votre démarche, comme le fait Bruno sur son blog, que vous choisissiez ou non la démarche spirituelle pour vous en sortir. C’est grâce à cette verticalité, à l’aide de quelques psys et à une volonté inébranlable (lol) que j’ai réussi à dépasser les 18 mois de sevrage.
    De son observatoire, qui lui permet de se tenir à l’écart des gémissements des dépendants en voie de sevrage, “le Grand Schtroumpf” vous envoie ses sincères encouragements.

lundi 9 juillet 2007

C’est dur de grandir ! (contribution au remplissage des nappes phréatiques)


Eric Loonis suggère de remplacer une action de gestion hédonique surinvestie défaillante par une autre. Il n’a pas dit qu’il fallait chanter juste.

Commentaires

  1. … et ça fait du bien ?

  2. “De la musculation asymétrique du poignet appliquée à la réussite des accords barrés”.

  3. J’ADORE !
    MERCI JOHN DE NOUS FAIRE PARTAGER CELA !!!!!
    TRES TRES BONNE INITIATIVE !
    Hyalf

  4. hehe j’ai hate de venir te voir chez toi avec ma guitare pour faire le con ;) on se fera les classiques de brassens ;)

dimanche 8 juillet 2007

Pornographie, extended remix

La télévision belge prépare une soirée sur le porno à la rentrée. Ils vont diffuser mon film, dont j’ai ressorti pour l’occasion la version longue, qui n’est pas pire, surtout que j’aurais sans doute du mal à retrouver aujourd’hui cet enthousiasme. John Warsen va devenir aussi connu en Belgique qu’Alain Delon au Japon.

Commentaires

  1. 1 cil soit il
    et com dizè 1 cannard de mes bon zamib
    “ça m’en bouche 1 coin”

  2. Bien vu john, dommage que ça pixelise un max mais bon, de toute façon il n’y a pas grand chose à voir, et le discours tient la route.

samedi 7 juillet 2007

les vraies raisons du mauvais temps persistant sur la majeure partie du pays

D’après mon expérience, être timide et mal dans sa peau prédispose à se tourner vers le Métal.