mercredi 20 septembre 2006

mon père ce héros au sourire si dur

mon père m’envoie cette photo avec ce simple commentaire : "ça y est ! On a enfin trouvé le club qu’il nous fallait contre la déprime et la cruralgie !!"

Au delà du fait que je reconnais bien là mon papounet (c’est celui avec le papo), je trouve cette photo d’une morbidité sans nom, et attribue le fait au photographe plutôt qu’au sujet traité. Ou alors c’est l’humour de papa. Ou mon oeil. On peut sans doute utiliser cette image comme support d’ une solide méditation sur l’impermanence, ainsi que des considérations sur la différence entre les vieux et les SDF : au moins, les seconds ont l’excuse qu’on retire leur dignité sans leur assentiment.
Vous me direz qu’il y a des vieux SDF. Voire : j’ai l’intuition que la pyramide des âges est inversée chez eux, et que ça vient pas de la malédiction du pharaon.


Commentaires

  1. Aussi irréel qu’il en soit, la femme extrêmement élégante qui jouxte ton pére et dont le regard trahit les intentions, c’est ma mère Jennifer Baudrillard (Nom de JF) qui bougea son corps au temps chauds sur toutes les scènes déshabillantes de France. Pourvu qu’ils ne nous fassent pas un petit!!!
    Marie Claire.

  2. C’est so typically américain, une joyeuse bande de retraités qui vivent bien et font la fête en attendant la mort. Plein de bon sens, bien que ce ne soit pas mon truc. Drôlement sympa les parents … Et en plus le papa s’arrange pour avoir deux pépées. Très fort !

  3. “je trouve cette photo d’une morbidité sans nom”
    Je me lance dans une interprètation empreinte de sauvagerie :
    Tu y perçois toute la vacuité et l’inutilité d’un monde qui marche sur la tête, la fuite éperdue dans les paillettes et les gaudrioles illusoires, (ne sachant quoi faire d’autre) qui ne sont en réalité que le reflet de nos propres vides intérieur et de nos angoisses sans cesse fuies (mais qui ne manqueront pas de se représenter tel le témoin de Jéhova insistant, une main rivée sur sa bible, et l’autre figée sur la sonnette). Même nos anciens (dont la sagesse populaire voudrait pourtant nous faire croire qu’ils sont à l’abris de ce genres de miroirs aux alouettes) se vautrent allègrement dans la glue samsarique. Ton sentiment de morbidité me semble, dans ce contexte, une réaction bien plus saine que celle du 2e commentaire par exemple.

  4. “faire la fête en attendant la mort” m’évoque assez le “Docteur Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe” (titre original du film de Kubrick, me semble-t-il)
    mais jacqueline k m’a donné une nouvelle idée d’article, alors elle est provisoirement au dessus de mon jugement moral ;-)

  5. J’ai bien fait de quitter France Telecom. Voilà où ça mène..

des séductions de la violence



strip inédit first published dans "Plein La Gueule Pour Pas Un Rond" de 1986
by Courtesy of Goossens®
and the Conspiracy of Darkly & Dicky Scanners

Tiens, et puis une petite news pour les amis de Hannibal le Cannibale.

Warsenothérapie ?

Je vais vous révéler mon secret, parce que j’aimerais pas l’emmener dans la tombe : mon écriture relève d’une technique que j’ai inconsciemment développée parce que je calais sur les autres.
Je surcompense un handicap, ce qui ne cesse de m’étonner vu que je n’ai pas de difficulté particulière à défendre mon bifteck dans la réalité réelle (non dickienne).
Sauter du coq à l’âne permet de charmer son auditoire sans qu’il prenne conscience qu’on le berne, et qu’on n’a aucune idée de l’endroit où on veut en venir réellement, mais qu’on compte sur l’entraînement pour que le bateau rentre au port, où il sera plus en sécurité bien qu’ils ne soient pas fait pour ça.Evidemment, ça ne marche que sur Internet.
Et la Warsenothérapie ne marche que sur les Warsen.
Avis aux a-mateurs.

Commentaires

Eh ben j’ai essayé moi et j’y arrive pô…
Quand j’ai voulu sauter du coq à l’âne, en fait ils ont trés bien compris l’endroit où je voulais en venir. L’auditoire n’a pas du tout été charmé. Je crois qu’ils ont du prendre conscience qu’on les bernait…
Il faut sans doute que je m’entraîne encore.
Avec un mouton et une génisse peut-être…

dimanche 17 septembre 2006

des fantasmes et de leur assouvissement


un lecteur a atterri sur mon blog en tapant dans google "se branler dans son caca".
J’avoue que moi-même n’y aurais point songé, bien que les Thraces en soient encore Numides.

Nos lecteurs sont formidables.

Moins que Goossens, mais quand même.

jeudi 14 septembre 2006

Reconnaissons notre besoin de reconnaissance (4) quand il passe à la télé

Voix off : "Lors de son premier jour de sevrage, Bree Van De Kemp trouva un vieux bouchon qui lui rappela combien elle adorait le Chablis. (à l’image, elle le porte religieusement à son nez pour en humer tout l’arôme).
Alors elle appela son parrain en AA, qui vint avec un DVD qu’ils regardèrent jusqu’à ce que l’envie de boire soit passée. Cinq jours plus tard, après une subite envie de Merlot, Peter arriva avec un jeu de cartes. La semaine suivante, il apporta un repas chinois, parce que Bree lui avait dit que ses fantasmes de Chardonnay la consumaient.
A son 20ème jour de sevrage, Bree avait complètement cessé de penser à l’alcool, parce que ses pensées se focalisaient maintenant sur autre chose.
(ils jouent aux échecs, et elle le dévore du regard tout en s’emparant de sa reine.)
-Je suis curieuse, Peter. Quelle est la méthode la plus facile pour surmonter la dépendance à l’alcool ?
-Hé bien, certains ont recours à des thérapies de choc, d’autres à l’hypnose… mais prendre les choses au jour le jour, c’est ce qui marche le mieux, à mon sens. Pourquoi ?
-Je ne sais pas, je crois que je suis juste impatiente de retrouver une vie normale. (elle se penche sur lui et lui colle un bisou sur la joue qui le laisse interdit; il la regarde comme si elle avait pété)
-Qu’est-ce que tu fais ?
-Ben quoi ? ce n’est qu’un petit baiser !
-Pourquoi ?
-C’est ma façon de te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi au cours de ces dernières semaines. Qu’y a t’il de mal à ça ?
-Hé bien… je vais te faire une révélation gênante : il se trouve qu’en plus d’être un ancien alcoolique, je suis aussi membre des DASA (elle le regarde sans capter, alors il développe) : les dépendants affectifs et sexuels anonymes.
Elle le dévisage d’un air incrédule, puis éclate de rire. Elle se reprend :
Ooooh… et c’est, heu, un vrai problème ?
-Oui, pour moi le sexe est une addiction aussi réelle que la boisson. C’est pourquoi, quand tu m’excites comme tu le fais, cela me pose un vrai problème.
-Ce n’était qu’un innocent baiser sur la joue !
-Ca ne fait rien, le plus léger contact peut faire s’envoler mes sens !
-Haaa… oooh…et… depuis combien de temps est-ce que tu…
-Un an. Ils ont une règle, tu sais : plantes, animaux, personnes. Si je peux maintenir une plante en vie, alors je peux passer à un animal. Et si j’y arrive, je pourrai recommencer à flirter.
(elle l’écoute avec un sourire)
-Alors, tu en êtes où ?
-A mon quatrième ficus.
-Ah ah.
Et là, elle prend un air très sérieux, lui attrape le visage des deux mains et l’embrasse à pleine bouche.
Il en reste pétrifié, et face à sa stupeur, elle a un soupir compassionné comme une mère en aurait pour son enfant.
-Làaa…tu vois ? je pense que tu es capable de gérer ta maladie davantage que tu ne sembles le croire.
Après un instant de flottement où on verrait presque un ange équipé d’un treuil traverser le salon, il se jette sur elle en une étreinte passionnée, la culbute sur la table du salon tout en arrachant sa chemise, et seul le bris d’un vase qui chute à terre au cours de l’empoignade l’éveille de sa fièvre.
Il se relève, hagard :
-Je… je suis désolé. Je ferais mieux de partir.
-Vraiment ? (elle n’en peut plus)
Oui, vraiment ! (il gémit cela en courant torse nu vers la porte)
-Mais…mais…heu…vous oubliez votre chemise !
-Gardez-là ! (d’un ton péremptoire, et il est déjà dehors)
Elle le regarde s’enfuir d’un air vaguement dépitée, toujours étendue sur la table du salon.
Retour de la voix off : "Sans le savoir, Bree avait répondu à sa propre question : la meilleure façon de surmonter une dépendance, c’est de la remplacer par une autre."
Desperate Housewives, saison 2, prégénérique de l’épisode 18.


Commentaires

C’est marrant, jusqu’à “A mon quatrième ficus”, on dirait du Philip K. Dick, en fait. Je sais pas si c’est d’avoir lu l’article précédent…